Campagnes internationales pour la levée des brevets...
De nombreuses organisations syndicales et politiques, comme la CGT et le PCF en France, appellent à cette levée des brevets depuis le début des campagnes vaccinales dans le monde.
A titre d’exemple l’appel mondial du 7 avril dernier pour « Sauver des vies et protéger l’emploi. La vaccination pour toutes et tous ! La suspension des brevets ! », qui rassemble la majorité des centrales syndicales progressistes dans le monde. Ou, en Europe, l’initiative citoyenne « Pas de profit sur la pandémie », soutenue par de nombreuses forces politiques et syndicales du continent.
La CSI, de son côté, en appelle à la suppression des obstacles en matière de production de vaccins, notamment par l’introduction de dérogations aux accords de droits de propriété intellectuelle dites dérogations ADPIC, à mettre un terme au gonflement des prix des vaccins et tests, à accélérer la production de vaccins approuvés, poursuivre les investissements dans l’initiative Covax, - qui est un financement conjoint de 45 états pour en théorie aider aux ressources budgétaires dévolues, favoriser l’émergence de nouveaux vaccins, faire baisser les coûts des vaccins par la mise en concurrence, financer les campagnes de vaccination dans les pays les plus pauvres ; en réalité c’est un fonds commun d’investissement dénommé pudiquement « facilité pour mettre en œuvre » et piloté par la banque Citigroup promue « conseiller financier ».
La CSI préconise aussi de renforcer le soutien aux capacités de production des pays en voie de développement pour faire face aux besoins, investir dans la santé et les services publics pour une distribution et administration efficace des vaccins, contrer les campagnes de désinformation dont tirent parti certains réseaux sociaux et entreprises, et enfin à des campagnes de sensibilisation pour contrer les affabulations et présenter les faits.
Malheureusement, dans le cadre de l’OMC aucune issue ne paraît se profiler. Encore fin juillet des discussions ont eu lieu, et même si les USA et la Chine semblent accepter cette idée (probablement plus dans des objectifs de communication et de soft power), l’Europe et notamment la France s’opposent frontalement à cette solution prétextant principalement que « les contrats doivent être honorés et qu’ils le seront ! ».
Manière de réaffirmer leur attachement au sacro-saint principe qui veut que, si on socialise les coûts, les bénéfices ne peuvent qu’être privatisés.
Rappel d'un certain nombre de points clés dans la lutte contre le virus que l’OMS préconise. L’OMS reste la seule organisation internationale légitime pour coordonner la lutte contre une pandémie :
• Le vaccin à lui seul ne suffit pas pour supprimer l’obligation du masque dans les lieux publics.
• Il avertit que les variantes du coronavirus « gagnent actuellement la course contre les vaccins », alors que de nombreux pays connaissent « des pics importants de cas et d'hospitalisations », tandis que les pays plus riches avec des taux de vaccination élevés abandonnent les mesures de santé publique « comme si la pandémie était déjà terminée ».
• Il a souligné que Pfizer et Moderna, qui cherchent déjà à commercialiser des doses de rappels, devraient plutôt fournir des doses à l'initiative COVAX.
• Les pays riches ne devraient pas commander de rappels pour leurs populations vaccinées alors que d'autres pays n'ont pas encore reçu de vaccins Covid-19.
• L'OMS appelle les pays riches à honorer dès à présent leur promesse de don de vaccins aux pays pauvres, critiquant l'ouverture de la vaccination aux adolescents tandis que certains pays n'ont pas encore vacciné ne serait-ce que leurs soignants.
• Le virus peut également se propager dans des environnements intérieurs mal ventilés et / ou surpeuplés, où les gens ont tendance à passer de plus longues périodes de temps. En effet, les aérosols restent en suspension dans l'air ou se déplacent à plus de 1 mètre (longue portée).
• L'OMS requiert un financement urgent de 11,5 milliards de dollars pour lutter contre le Delta, notamment pour acheter des tests, de l'oxygène et des masques à destination des pays les plus pauvres.
• L'OMS exhorte les pays riches à repousser l'injection de doses de rappel jusqu'à ce que 10% de la population mondiale soit vaccinée.
• L'OMS a exhorté les fabricants de vaccins à garder leurs prix « bas et abordables ».
• La vaccination doit rester un choix et qu’il faut convaincre et non contraindre.
En rappelant inlassablement que la lutte contre le virus ne pourra être complète qu’avec des mesures de réorganisations sociales visant à la suppression virale, et cela quel que soit le taux de vaccination. Les positions de l’OMS font directement échos à ce que le mouvement syndical recommande à travers le monde.
Il est important également de rappeler que la grande majorité des forces sociales et progressistes du globe font le constat que face à une pandémie, un système de santé gagné aux intérêts privés n’est pas en mesure d’y faire face.