Le Maire pris à contre pied : la croissance pas si exceptionnelle que ça ...

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Le Maire pris à contre pied : la croissance pas si exceptionnelle que ça ...

Alors que le ministre Bruno Le Maire se vante des bonnes performances de l’économie, le retour au niveau d’avant la crise n’est pas encore pour 2021. Pire, les baisses de dépenses publiques vont assombrir l’horizon comme la multiplication des PSE. Déjà plus de 1000 PSE sont connus, plus de 100 000 emplois risquent d'être détruits rapidement alors que 6 000 000 de personnes sont privées d'emploi et des millions doivent faire face à une précarisation de plus en plus poussée !

L’Insee a révisé à la hausse la croissance de la France pour le deuxième trimestre 2021. Le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 1,1 %, comblant une toute petite partie de l’écart restant par rapport à son niveau d’avant la crise.

En volume, celui-ci reste inférieur de 3,2 % au niveau du quatrième trimestre 2019, contre 4,3 % aux deux trimestres précédents.

À chaque intervention, le ministre de l’Économie se targue de « la performance exceptionnelle de l’économie française ». Bobard et illusion, car la France ne fait pas mieux que ses voisins. Le retard de croissance est, dans l’Hexagone, bien supérieur à celui de la zone euro, où, en moyenne, il se situe à 2,4 %, mais aussi à celui de l’OCDE (0,7 %), alors que les États-Unis ont déjà rattrapé leur niveau de 2019.

Des ménages en difficulté

« Il est tout à fait normal que lorsqu’un certain nombre de contraintes se lèvent, la production reparte, explique l’économiste Henri Sterdyniak. Nous sommes en plein dans ce mécanisme. L’économie doit encore accélérer au second semestre, mais il reste des secteurs en difficulté qui pourraient retarder le retour à l’avant-crise. »

Pour l’économiste, des mesures de reprise pour aider les ménages et les entreprises qui auront du mal à rembourser leur dette fiscale et/ou sociale ou le prêt garanti par l’État sont encore nécessaires.

Si l’investissement des entreprises a augmenté de 2,4 % au deuxième trimestre et retrouve son niveau d’avant la crise, la consommation des ménages, principale composante du PIB, n’a progressé que de 1 %, sous l’effet du troisième confinement (du 3 avril au 3 mai).

Elle reste, en volume, encore bien en deçà de leur niveau de 2019, à -5,9 %. Après des hausses en mai et juin, celles-ci ont « nettement » diminué en juillet, de 2,2 % par rapport à juin, après des hausses en mai et en juin en raison du déconfinement, a rapporté l’Insee. Pourtant, les économistes tablaient sur une hausse de 0,2 %.

Pour l’instant, l’Insee et le gouvernement maintiennent leurs prévisions de croissance pour 2021 à 6 %, après une récession de 8 % en 2020.

Or, pour y parvenir, il faudrait une progression du PIB français d’au moins 1 % au troisième trimestre 2021, mais aussi au quatrième trimestre. Un pari qui n’est pas encore gagné. Selon plusieurs économistes, au vu des derniers indicateurs avancés, la croissance devrait s’approcher plutôt de 0,5 % par trimestre jusqu’à la fin 2021.

« Prendre des mesures vigoureuses »

Peu importe, les ministres de Bercy multiplient les déplacements, interviennent pour valoriser leurs stratégies de sortie de crise et surtout enfumer nos concitoyens en cherchant à les rassurer alors que leurs inquiétudes grandissent avec les difficultés de vie qui s'amoncèlent, la perspective du chômage pour beaucoup et l'absence d'avenir pour la jeunesse abandonnée.

Cette autosatisfaction est faite pour cacher la gravité de la situation sociale et surtout les objectifs du pourvoir d'imposer une austérité renforcée avec une réduction drastique des dépenses publiques qui va entraîner de nouvelles casses de l'emploi public et une dégradation des Services Publics, ce qui handicapera sérieusement la relance nécessaire ! Tout cela va être justifié et imposé au nom de la dette !

Telle est la direction prise par ce gouvernement qui va assombrir l’horizon, estime Henri Sterdyniak. En ligne de mire, la baisse des dépenses publiques au travers de la réforme de l’assurance-chômage qui priverait les chômeurs de 2 milliards d’euros par an et amputerait le PIB de 0,2 point, explique l’économiste. Et citer également dans la même veine la désindexation des pensions de retraite.

Au contraire, insiste-t-il, le gouvernement devrait « prendre des mesures vigoureuses », s’il veut réussir la transition écologique. Le plan à 100 milliards d’euros, baptisé France Relance, financé à 40 % par la Commission européenne et à 60 % par la France, est bien trop maigre.

Pour l’économiste, l’enveloppe de 100 milliards d’euros ne devrait pas être « ponctuelle ». Selon Henri Sterdyniak, un investissement public de 50 milliards d’euros par an durant au moins dix ans est nécessaire pour atteindre nos ambitions en 2030.

Si cela nécessite une augmentation des impôts des plus fortunés ou du capital comme le préconise Henri Sterdyniak, cela appelle surtout une autre utilisation de l'argent des banques et des institutions financières comme la BCE, mises au service des besoins humains et du pays. 

Il faut créer un fonds européen pour le développement des services publics et la transition écologiques alimenté par la BCE et géré démocratiquement avec des critères rigoureux : quels emplois créés, dans quel services public, combien, où et pour quelle finalité ? Quel investissement ? Pour quelle infrastructure (Gares-Universités-école-Recherche-Hôpitaux, etc) ?

L'argent de la BCE au lieu d'aller sur les marchés financiers et alimenter la bulle spéculative et les profits, serait donc plus utile au développement humain et aux biens communs !

Cela est d'autant plus important que les taux d'intérêt actuels et pour une longue période sont nuls voire négatifs et donc que le coût de la dette reste minime. Certes, le capital de départ est à rembourser, mais il s'agit là d'avances, comme le pratiquent toujours les Etats et qu'une croissance saine permet de rembourser sans austérité, ni spéculation et sans difficulté.

Ce fonds européen s'articulerait avec la mise en place d'un Pôle public financier dont la mission première serait de donner accès au crédit aux entreprises publics et privées en excluant les marchés financiers du circuit. Un Pôle public démocratique avec de nouveaux pouvoirs pour les salariés, les citoyens afin d'orienter et de contrôler l'utilisation du crédit.

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