Nouvelle victoire pour les Ex- GM&S

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Nouvelle victoire pour les Ex- GM&S

Cinquante-huit anciens salariés toucheront entre 16 000 et 85 000 euros d’indemnités pour licenciement illégal.

«Comme on n’a pas pu sauver l’emploi, nous demandons les réparations. » Vincent Labrousse, ex-délégué CGT, et les licenciés de GM&S, sous-traitant automobile, continuent de se battre, multipliant les victoires.

Après l’annulation définitive du plan de licenciement, le 27 janvier 2020, l’annulation des licenciements de quatre élus CGT, en mars, et leur réintégration chez le repreneur LSI (groupe GMD), vendredi 24 septembre, les ex-GM&S, partis avec un plan « minimaliste », ont gagné aux prud’hommes.

Cinquante-huit d’entre eux avaient déposé un recours contre leur ancien employeur pour licenciement illégal. Les indemnisations vont de 16 000 à 85 000 euros.

Le montant varie en fonction de l’ancienneté dans l’entreprise. « Une victoire, mais avec un peu de colère, avoue Vincent Labrousse. Les indemnités avec le plafond des AGS (régime de garantie des salaires) ne sont pas à la hauteur de ce qu’elles auraient dû être », explique-t-il.

Deux autres procédures en cours

Mais le combat n’est pas fini. Deux autres procédures sont en cours : une enquête judiciaire sur les méthodes de trois anciens cadres d’Altia Industry, un des actionnaires du sous-traitant, pour abus de biens sociaux et escroquerie ; une autre procédure contre PSA et Renault, pour abus de position dominante.

« Ce sont nos deux donneurs d’ordres qui nous ont emmenés dans le trou », affirme Vincent Labrousse. « Ce ne sont pas des choix économiques, puisque certaines pièces sont moins chères qu’ailleurs, mais une décision politique des deux groupes de faire produire ailleurs », résume-t-il.

« Garder les usines en France »

Ceux qui se battent « pour garder les usines en France » devraient rencontrer prochainement les ouvriers de LSI pour des combats communs, poursuit l’ancien syndicaliste. Dans la Creuse, l’histoire de la désindustrialisation semble se répéter. Après le premier plan de licenciement, les 116 emplois restants pourraient être menacés l’an prochain.

« LSI sera dans de grosses difficultés rapidement », prévient l’ex-délégué syndical. Selon lui, « les engagements de commandes n’ont pas été tenus ».

Une sous-activité qui peut avoir deux explications. Soit il s’agit d’une stratégie du groupe GMD, repreneur du site, qui consiste à faire travailler ses usines à grand renfort d’intérimaires. Soit les promesses de Renault et PSA n’ont pas été tenues. En juin, le directeur du groupe affirmait à France Info que de « nouvelles commandes arriveraient en fin d’année, deux pièces qui représentent un million de chiffre d’affaires chacune », avant de reconnaître que cette activité « ne suffira pas ».

Clotilde Mathieu  Article publié dans l'Humanité

En vidéo « On va tout péter » : au plus près de la lutte des GM&S

En 2017, le réalisateur Lech Kowalski a suivi la lutte emblématique des 277 salariés de l’équipementier automobile creusois GM&S pour sauvegarder leurs emplois menacés par la fermeture de leur usine.

L’Humanité.fr les a rencontrés lors de la quinzaine des réalisateurs du festival de Cannes 2019.

 

 

Publié dans Luttes sociales, Industries

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