Renault-Cléon, une troisième semaine de mobilisation massive contre le plan de casse du groupe
Des centaines d’employés de Renault-Cléon ont encore débrayé pour la troisième semaine de suite. Ils réclament l’abandon du plan de compétitivité (appellation de la direction et des médias) voulu par la direction et le groupe Renault.
Depuis trois semaines, l’usine Renault Cléon connaît un mouvement social d'importance. Des centaines de salariés font grève et manifestent contre le plan de casse présenté par la direction. Mardi, les manifestants de l’usine se sont réunis en une nouvelle assemblée générale sur le rond-point devant l’entrée de l’usine.
Le plan de casse de la direction dans le viseur
Selon la direction, son plan doit permettre à Renault d’être plus performant et de faire de nouvelles économies. Ce projet, est présenté comme étant "la" solution pour conserver les sites et les emplois. Alors que pour la CGT, il va renforcer la flexibilité et geler les salaires.
Près de 200 employés le matin, puis 250 l’après-midi se sont réunis. Ils ont voté pour une nouvelle journée d’action le 4 novembre. « Pas avant, car on va avoir des grosses périodes de chômage avec la crise des microprocesseurs qui impactent le secteur de l’auto », précise Pascal Le Manach, délégué syndical CGT.
« Ce plan de compétitivité, il ne faut pas l’améliorer, mais le combattre », lance le délégué. « Tout augmente. Sauf nos salaires », et pour lui, ce plan va conduire à un prolongement du gel des salaires.
William Audoux de la CGT, dénonce « l’enfumage » de ces annonces qui « n’ont rien changé sur le fond » d’un « plan de compétitivité toujours aussi inacceptable ». Il évoque le paiement du temps de pause de vingt minutes qui fera « perdre 82 € minimum aux intérimaires et futurs embauchés ». Le changement de nature des jours de repos qui « à partir d’avril 2022, au-delà de 15 jours, pourront être utilisés par la direction pour flexibiliser ». La possibilité « d’une heure de travail obligatoire tous les jours ». Les « six samedis obligatoires ». Le « redimensionnement des sites industriels et la suppression de 2000 emplois dans l’ingénierie ». Les « heures supplémentaires payées 125 % au lieu de 150 % » et pouvant être utilisées comme variable d’ajustement « en cas de chômage ou de grève ».
De son côté, Pascal de Maayer, de la Métallurgie CFDT Rouen Elbeuf Dieppe estime que l’organisation du temps de travail tel que proposé dans le plan « constitue un recul social et nous sommes encore loin d’un accord équilibré » et s’élève contre « une flexibilité unilatérale et débridée ».
Cette semaine, la CGT rappelle des grandes manifestations d’octobre 1991, il y a 30 ans exactement, qui avait pour exigence la revalorisation des salaires. Une grève qui a eu une répercussion nationale à l'époque.
Les débrayages de ces dernières semaines ont rassemblé énormément de monde. Faisant de ce mouvement de l'automne 2021 l’un des plus suivis depuis de très nombreuses années… « C’est un bol d’air de voir autant de monde se mobiliser. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas été aussi nombreux en AG. » précise un militant de la CGT.