Ariane groupe détruit 590 emplois en France et en Allemagne

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Ariane groupe détruit 590 emplois en France et en Allemagne

L'entreprise européenne de lanceurs spatiaux a annoncé la suppression de 588 postes en France et en Allemagne, d'ici la fin 2022.

Tous les sites français sont concernés. Des 15 sites touchés, certains « seront un peu plus impactés que d'autres, car la direction veut y augmenter la sous-traitance », afin de « réduire les coûts ». Des négociations sur « la rupture conventionnelle collective » sont prévues.

Un nouveau CSE central devrait se tenir le 28 octobre. « La direction cherche à retrouver de la compétitivité en supprimant des postes de structures », mais « nous n'avons pas réussi à obtenir la moindre information sur le gain espéré en termes de compétitivité » a souligné la CFDT à la fin de la réunion !

De son côté la CGT estime : « A l’étude de premiers éléments, rien ne justifie un tel dispositif, alors que l’entreprise est bénéficiaire, peu endettée et soutenu par l’Etat. »

ArianeGroup est codétenu par Airbus et Safran, il a réalisée 2,5 milliards de CA en 2020, emploie actuellement 7 600 salariés.

ArianeGroup fait face à la féroce concurrence de l'américain SpaceX et ses lanceurs réutilisables. Avec sa constellation Starlink, elle possède déjà une avance sur le groupe européen. Sur plus de 9.000 satellites placés en orbite depuis 1957, "Space X a déjà déployé 1.677 satellites pour Starlink, ça veut dire qu'aujourd'hui, sur tous les satellites en opération, 35% appartiennent à un homme, Elon Musk, et si vous prenez les satellites de plus de 50 kg, c'est plus de 50%", pointait le PDG d'Arianespace.

Sept tirs par an, moins que prévu

Coentreprise entre Safran et Airbus, ArianeGroup développe le lanceur lourd Ariane 6, dont le tir inaugural a été reporté au deuxième trimestre 2022 en raison de difficultés techniques aggravées par les conséquences de la crise sanitaire.

Les perspectives de lancement d'Ariane 6 portent sur un besoin de sept tirs par an, 30% de moins que lors du lancement du projet 2014. Le groupe a choisi de faire de l'emploi la variable d'ajustement. C'est ce qu'elle appelle réduction des coûts.

Un accord franco-allemand conclu en juillet prévoit que l'Agence spatiale européenne (ESA), dont les deux pays sont les principaux contributeurs, apporte un financement supplémentaire de 140 millions d'euros par an pour assurer la viabilité économique d'Ariane 6.

40 000 heures de travail transférées de la France à l'Allemagne

L'accord franco-allemand comprend le transfert de la production de Vinci, le moteur réallumable de l'étage supérieur du lanceur, de Vernon (Eure) vers le site d'Ottobrunn, en Allemagne. Cette délocalisation représente "40.000 heures de travail annuel", avance M. Gery, soit 40 emplois environ à Vernon, d'après la direction.

"Le ver était dans le fruit, mais c'est un coup dur", a reconnu le responsable syndical, pour qui "cela va affaiblir la maîtrise française sur la technologie de projection".

D'autant que ce transfert pourrait en appeler d'autres, dit-il craindre. Comme celui du moteur Prometheus, fer de lance de la stratégie européenne pour rester dans la course à l'espace face à la compétition internationale.

Le transfert de Vinci "pourrait signer la fin de l'usine de Vernon à plus long terme", redoute Philippe Gery. Cette dernière employait 952 CDI fin décembre 2020.

"Rien ne nous fait croire que le plan de 2.500 effectifs en moins d'ici 2025 n'est plus d'actualité", a réagi Benoît Dalgalarrondo, délégué syndical CGT, même si la direction refuse de se projeter au-delà de 2022. "Pour nous, ce plan n'est pas justifié", a-t-il ajouté.

Sources AFP - La Tribune et CGT

Publié dans Industries, Social

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article