Zemmour ou le venin injecté par les médias !

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Zemmour ou le venin injecté par les médias !

Ce n’est qu’un sondage, bien sûr. Et un instantané d’automne ne fait pas le printemps d’une élection. Mais il ne faudrait pas non plus s’aveugler. La dernière enquête d’opinion d’Harris Interactive, qui place Éric Zemmour pour la première fois en situation d’accéder au second tour de la présidentielle (17 % au premier tour) derrière Emmanuel Macron (24 %), en dit long sur le climat nauséabond qui plane sur ce début de campagne électorale.

Le cumul des scores de l’ex-plumitif du Figaro et de Marine Le Pen atteint les 32 % d’intentions de vote. Insupportable.

Relayé ad nauseam dans les médias, le venin nationalisto-pétainiste de la doublette d’extrême droite se diffuse rapidement dans l’opinion publique. Et menace de nécroser une démocratie déjà fragilisée.

Dans cette atmosphère saturée de brun, chacun doit mesurer ses responsabilités.

Or, à quoi assiste-t-on ? À une navrante course à l’échalote. À droite, Valérie Pécresse calque ses mesures antimigratoires sur celles du Rassemblement national. Le porte-parole de LR, Gilles Platret, parle, lui, d’ « épuration ethnique » dans les « quartiers » qui viserait « quiconque n’appartient pas à l’islam ». À gauche, Arnaud Montebourg va jusqu’à donner une crédibilité à la théorie complotiste du « grand remplacement» en estimant qu’elle correspond à « un certain nombre de phénomènes »… sans oublier JL Melenchon qui a servi la soupe à Zemmour. la baudruche ne s'est pas dégonflé pire elle a gonflé encore ! On nage en pleine confusion.

Ces irresponsables politiques se font des illusions. Toute concession au corpus idéologique de Zemmour & Cie ne siphonne pas ses voix. Mais met, au contraire, du carburant dans le moteur de sa future campagne.

Macron ne fera rien pour sortir de cette mécanique infernale. Plus l’extrême droite est haute, plus il croit assurer sa réélection. Ce duel mortifère lui va bien.

L’urgence d’agir revient aux partis de gauche. Ils doivent endosser la responsabilité de mener au plus vite un combat engagé, précis, obstiné pour mettre au centre des débats les questions sociales : l'emploi, les salaires, la réduction du temps de travail, une autre utilisation de l'argent, des pouvoirs nouveaux aux salariés et aux citoyens.

D'autant que d'autres sondages montrent que si Zemmour prend des voix chez Le Pen et sur la droite, il est loin d'être attractif pour l'électorat populaire que son discours libéral a, pour l'instant, du mal à charmer. C'est son plafond de verre. Si les thèmes de l'immigration et de la sécurité sont centraux pour la « France de droite », ceux de l'emploi et du pouvoir d'achat restent les préoccupations premières des Français dans le baromètre PrésiTrack OpinionWay- « Les Echos » , et plus encore des ouvriers et employés.

C’est à ce prix que cette campagne présidentielle échappera au cauchemar réactionnaire que les sondages voudraient nous promettre.

A ce jour seul Fabien Roussel pour le PCF s'est engagé dans cette voie. Sur la question des salaires, de l'emploi, des pouvoirs pour intervenir dans la gestion des entreprises, des prix de l'énergie et pour les services publics notamment la santé et l'enseignement. Il contribue ainsi à mobiliser l'électorat populaire et à faire bouger la gauche !

Un sondage n'est pas l'élection, rappelons nous qu'en 2016 à 6 mois de la présidentielle de 2017, le vainqueur des sondages s'appelait Alain Juppé, depuis disparu corps et bien !

La messe est donc loin d'être dite. Sans appareil ni élus, Eric Zemmour va devoir batailler pour obtenir les 500 parrainages pour participer à la course. Il va aussi lui falloir élargir son discours, aujourd'hui focalisé sur l' immigration et l'islamisme.

La fragilité de Zemmour est qu'il n'a jamais rien géré et, d'un coup, il aurait à gérer l'Etat. Au moment de voter, l'électeur se demande toujours si l'homme correspond à la fonction. C'est la différence entre les intentions de vote et l'acte de vote. Quant à Macron il a contre lui un bilan catastrophique que nombre de Français veulent lui faire payer.

La messe est donc loin d'être dite !


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