. Fabien Roussel discours à Paris le 21 novembre

Publié par Front de Gauche Pierre Bénite

. Fabien Roussel discours à Paris le 21 novembre

Rencontre des jours heureux, Paris
Emploi, pouvoir d'achat
Discours de Fabien Roussel, 21 novembre 2021

Merci à toutes et tous monté·e·s de toute la France.
Chers amis, chers compagnons de route, c’est ici, ensemble, que
debute notre long cheminement.
Cinq mois nous séparent de la présidentielle. 140 jours avant le
premier tour. Cinq mois imprévisibles, ouverts, qui nous
conduiront jusqu’à l’élection présidentielle puis aux élections
législatives de juin.

C’est aujourd’hui que débute cette longue route commune. Et
c'est ici, serrés les uns contre les autres - il fait froid dehors mais
chaud dans nos coeurs ! - que nous passons un pacte avec la
France.
Un pacte pour une France dans laquelle tous les enfants puissent
vivre libres et égaux en droit.
Un pacte pour une France qui protège et se projette avec
confiance dans l’avenir.
Un pacte pour garantir à chacune, à chacun le même droit à une
vie sereine, sécurisée, le même droit au bonheur, au respect, au
travail, à la dignité, quels que soient sa classe sociale, son lieu
d’habitation, son sexe ou sa couleur de peau !
Nous en avons tant besoin. La France en a tant besoin !
Les temps sont rudes, il ne faut pas le nier. Les motifs de colère
sont nombreux, je les connais. L’essence, évidemment, qui a
augmenté de 30 centimes par litre par rapport à l’année dernière.
C’est 300 euros de plus sur une année. Le gaz, dont le prix a plus
que doublé ! Plus largement, les prix des produits alimentaires et
de première nécessité, qui ne se cessent de flamber, partout sur
le territoire.
Nombreux sont les Français qui souffrent.
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Comme en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, dans tous ces
départements et territoires d’Outre-Mer qui luttent contre la vie
chère en ce moment-même. Je pars demain à leur rencontre
entendre la réalité de leur vie dans ces territoires aux histoires,
aux cultures si différentes d’ici et tellement méprisées par tous
les gouvernements de ces dernières années. Je leur apporterai
notre soutien, votre soutien. Solidarité avec nos compatriotes des
DOM TOM !
Nombreux sont ceux qui souffrent parmi les retraités, les
étudiants, les salariés. Trois ans après les gilets jaunes, nous en
sommes toujours au même point. Car depuis, beaucoup de
factures ont augmenté, sauf les salaires et les pensions ! À peine
quelques euros pour le Smic, mais seulement pour le Smic ! À tel
point que les autres salaires qui sont légèrement au-dessus
commencent à être rattrapés !
Alors oui, nous nous voulons que ça change, maintenant ! Pas
demain, tout de suite.
Nous voulons faire baisser les factures en diminuant les taxes et
nous voulons augmenter les salaires et les pensions. C’est vital
pour répondre à l’urgence sociale !
C’est la première mesure que nous proposons pour la France :
augmenter le SMIC de 20 %, pour le porter à 1 500 euros net,
1 800 euros brut, dès le printemps 2022.
Et je le dis : attention aux effets d’annonces des candidats, surtout
à droite et à l’extrême droite, de Macron aux Républicains en
passant par Le Pen et Zemmour qui proposent tous la même
chose : une revalorisation à minima des salaires, mais sans
préciser que ces augmentations ne seront pas payées par les
entreprises mais par l’État et la Sécurité sociale, donc par nousmêmes
!
C’est avec notre propre argent qu’ils promettent d’augmenter
les salaires ! C’est une arnaque libérale. Une de plus !
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Augmenter les salaires bruts, voilà la priorité. Et il faut aller plus
loin, car quand les prix augmentent, c’est tous les salaires qui
doivent augmenter, pas seulement le Smic.
Faites savoir autour de vous, au monde du travail, que dès notre
élection, nous décréterons l’augmentation du Smic mais que
nous ferons inscrire dans la loi l’augmentation de tous les
salaires en fonction de l’inflation et toutes les branches seront
obligées de l’appliquer !
L’État lui-même donnera l’exemple : nous revaloriserons
immédiatement le point d’indice dans la fonction publique, pour
que les fonctionnaires, celles et ceux qui font vivre nos services
publics, qui sont en première ligne, que nous avons applaudis
pendant les confinements, qu’ils aient toutes et tous une
augmentation de 30 %.
C’est la moindre des choses, après des années de mépris et de
défiance envers les fonctionnaires.
Enfin, depuis le 2 novembre dernier, les femmes de France
travaillent gratuitement. Certes c’est une extrapolation, mais elle
illustre l’insupportable écart qui sépare encore le salaire des
femmes avec celui des hommes dans de nombreuses filières.
C’est une honte. Une honte d’autant plus grande que les métiers
les plus utiles socialement, que nous avons soutenus pendant la
pandémie, sont très majoritairement des métiers exercés par des
femmes et sont les moins bien payés.
J’entends mettre un terme définitif à cette injure faite à la moitié
de l’humanité ! Dans le public comme dans le privé, l’égalité
salariale femmes-hommes sera une priorité.
Alors je vous l’annonce ici : avec nous, il ne faudra pas attendre
cinq ans pour obtenir cette égalité salariale : elle sera effective
dans la fonction publique dans les six premiers mois de mon
mandat et je donnerai un an aux entreprises pour la mettre en
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oeuvre. Et si cela ne se fait pas, l’État nommera un administrateur
judiciaire qui aura la charge de le faire à la place de l’employeur !
Dans le même mouvement, nous augmenterons les pensions de
nos retraités afin qu’aucune ne puisse être inférieure à 1 200
euros net ; et nous rétablirons la demi-part des veuves
supprimée par Sarkozy puis Hollande.
Ce sont des mesures de justice sociale !
À toutes celles et tous ceux qui nous disent que ce n’est pas
possible, je leur réponds : allez donc vivre, vous, avec 1 000 euros
de salaires ou de pensions ! Vous verrez que ce n’est pas
possible !
Nous, nous voulons une République sociale.
Nous vivons dans une France qui n’a jamais été aussi riche et qui,
malgré cela, a vu ses gouvernements depuis 30 ans se donner
pour unique projet de société le maintien des richesses entre les
mains de quelques-uns.
En 30 ans, l’État s’est toujours davantage mis au service du
capital.
Les exonérations de cotisations sociales, c’est 70 milliards
d’euros par an !
Les exonérations fiscales, avec Macron, Hollande, Sarkozy, ce
sont 53 milliards par an !
Au total ce sont 123 milliards d’euros par an de cadeaux aux
entreprises, aux plus riches !
Répétez ce chiffre, révélez ce chiffre, faites-le connaître partout !
Expliquez aux salariés, aux Français, aux contribuables où va
l’argent de leurs impôts !
Dans les poches des actionnaires ! Car cette année, ce sont
encore 60 milliards d’euros de dividendes distribués ! C’est ce
même capital qui sabre le champagne à la Bourse en ce moment !
Ils n’en ont jamais assez !
Oui, nous disons : rendez l’argent ! Laissez les salariés et les
citoyens décider de l’utilisation de cet argent public !
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D’ailleurs, Macron a été le serviteur le plus zélé de la finance ! Le
président des privilégiés, des riches, nous n’en voulons plus !
Nous voulons l’abolition de ces privilèges, l’abolition du régime
spécial du capital !
Nous voulons l’abolition de la dynastie des héritiers qui, parce
qu’ils n’ont jamais manqué de rien, pensent que tout leur est dû :
les grandes écoles, les grands salaires, les grands logements, la
grande vie, quitte à polluer plus que tout autre l’air que nous
respirons.
La République des privilèges, c’est fini ! Notre République à nous,
c’est la République sociale, basée sur l’égalité des droits et des
devoirs !
Notre pacte pour la France que nous voulons sceller avec les
citoyens a un objectif simple : éradiquer le chômage et permettre
à chacun de travailler, participer à la reconstruction de notre pays,
bâtir cette nouvelle société qui a tant de défis à relever : celui de
la santé, celui de la jeunesse et celui des seniors, celui de
l’éducation et de la culture, celui du climat, celui de
l’alimentation. Ces défis, nous voulons les relever avec tous les
Français.
Regardons tous les gâchis humains provoqués par la course aux
dividendes, par une société organisée, pensée même, autour de
la gestion d’un chômage de masse et de la précarité du travail.
Ils ont réussi à faire passer le message, tel un poison, que le
travail ne serait qu’ « un coût », que l’emploi ne devrait être
qu’une variable d’ajustement, et qu’il faut bien s’adapter à un
« marché du travail » devenu une vraie jungle dans la
mondialisation libérale.
Dans ces conditions, pour de nombreux salariés, le travail perd
tout son sens. Une exploitation souvent effrénée et une perte de
sens si fortes qu'elles conduisent des travailleurs au bord du
gouffre, parfois jusqu'au suicide.
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C’est cette perte de sens, cette déshumanisation du travail qui
poussent des infirmières, des enseignants à démissionner de ces
professions pourtant essentielles, pourtant si belles.
Nous proposons donc un nouvel horizon pour la France. Et pour la
bâtir, nous posons des questions simples : Dans quelle France
voulons-nous vivre ? Pourquoi allons-nous nous lever tous les
matins pour aller travailler ?
Nous voulons redonner du sens au travail, où l’intérêt individuel
se conjugue avec l’intérêt commun, avec une ambition collective
pour la France, au service de l’épanouissement humain et au
service de tous les défis que nous devons relever, ensemble, en
mobilisant toutes les forces de la nation.
C’est un nouveau projet de société, un projet d’avenir que nous
vous proposons de construire. Il mobilisera toutes les forces de la
nation, toutes les ressources du pays autour d’une priorité : le
bonheur commun, et avec des objectifs affichés : pour la
reconquête de nos services publics, de notre industrie, pour la
transition écologique, féministe, et pour le progrès social.
Pour répondre à ce défi audacieux, civilisationnel, notre pays a
besoin de toutes ses forces, de toutes les intelligences et de tous
les savoir-faire. Et c’est pourquoi nous contestons le caractère
inéluctable du chômage.
Nous proposons un objectif clair : celui de garantir le droit au
travail et à la formation, pour toutes et tous, avec un salaire
digne !
Pour certains, c’est le revenu universel, pour nous, c’est d’abord
le travail universel qu’il faut garantir, libéré de la surexploitation
et du chômage !
Oui, nous voulons révolutionner la conception-même du travail,
de l’emploi et de la formation. Une révolution qui prolonge celle
de la création de la Sécurité sociale en 1945 par Ambroise
Croizat.
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Le pouvoir en place, la droite comme l'extrême droite ont pour
mot d'ordre : "Travailler plus !". Certains, qui se réclament de
gauche, acceptent les licenciements massifs et d’autres
théorisent sur la fin du travail et le règne des machines et des
robots, avec l’octroi d’allocations qui remplaceraient les salaires.
Ce n’est pas ma gauche ! Ma gauche, elle, croit au travail, et ne
croit pas que l’allocation doit remplacer le salaire. Ma gauche,
elle, veut la sécurité d'emploi et de formation !
Les Français ne veulent pas d’allocations, ils ne veulent guère
plus de primes éphémères, ils veulent s’épanouir au travail,
pouvoir se rendre utiles et avec un salaire décent.
Ce que je propose aux Françaises et aux Français, c’est de
garantir le droit universel au travail, qui permettra à chacune et
chacun d’alterner tout au long de sa vie périodes d’emploi et de
formation, sans perte de salaire.
Oui, il est temps d’éradiquer le chômage et de mettre toutes nos
forces au service de l’émancipation humaine, de la France, de la
planète et non plus au service de la finance !
Il y a tant d’emplois à pourvoir ! Chaque Français doit pouvoir
travailler au développement de nos services publics, à la
reconstruction d’une filière agricole, à la réindustrialisation ou à
la lutte contre le dérèglement climatique.
Pour y parvenir, nous proposons de créer un grand service public
de l’Emploi et de la Formation. Il se substituera à Pôle Emploi et à
sa fonction essentiellement cantonnée à la gestion du chômage.
Nous ouvrirons des bureaux d’embauches pour organiser et
accompagner les salariés dans leur formation, dans leur mobilité
professionnelle, tout au long de leur vie et sans perte de salaire.
Le monde bouge, change et les évolutions professionnelles sont
constantes. Le salarié ne doit plus être la victime mais l’acteur.
C’est un grand chantier, qui doit nous permettre de réparer la
France, permettre à chacun de retrouver sa place dans la société
et garantir à chacun, chacune, à la sortie de ses études, d’être sûr
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et certain d’avoir accès à un emploi ou une formation, dans le
public ou dans le privé.
Et pour cela, nous ne laisserons plus le capital, les actionnaires
décider seuls.
Nous ne laisserons plus la finance dicter ses logiques de
rentabilité.
Nous fixerons de nouvelles règles au capital et de nouveaux
critères d’attribution de l’argent public qui inonde aujourd’hui le
monde de l’entreprise.
Nous voulons maîtriser le nerf de la guerre, l’argent, le nerf de
l'emploi.
C’est pourquoi, nous nationaliserons la BNP, la Société générale
et AXA, compagnie d’assurance bien connue, afin d’avoir les
leviers publics pour accompagner les entreprises et peser sur les
choix des multinationales.
C’est donc une vraie révolution que nous voulons engager pour
transformer notre perception du travail.
Notre droit universel au travail, c’est d’abord une question de
dignité. De dignité humaine. Car une vie au chômage, une vie
dans la précarité, une vie sous assistance, ce n’est pas la vie que
nous voulons. Le travail, avec un vrai salaire, permettant de vivre,
d’avoir des liens, une vie sociale, des collègues, ça c’est la vie.
Nous voulons bâtir ensemble une France heureuse, prospère,
fraternelle !
Il y a eu les Trente Glorieuses, eh bien nous, nous vous
proposons de construire les Trente Heureuses !
Rassemblons-nous autour de cet objectif de bonheur partagé !
Ce pacte pour l’emploi prévoit aussi de réduire le temps de
travail.
Bien sûr que le Medef va dire que c’est impossible ! Mais en 36,
ils trouvaient déjà impensable que des salariés puissent partir en
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vacances et être payés ! Et nous les avons fait plier ! Qui oserait
revenir sur cet acquis social majeur ?
Le progrès social, c’est de poursuivre dans cette voie permise par
la révolution technologique, informationnelle ! J'invite Geoffroy
Roux de Bézieux à en débattre, projet contre projet ! Et j'annonce
que nous mettrons en place la retraite à 60 ans et nous réduirons
le temps de travail à 32 h !
L’expérimentation menée en Espagne nous montre que cela est
possible ! En Grande Bretagne, 40 députés demandent la semaine
de 4 jours aussi. Aux États Unis, c’est la Californie qui présente un
texte de loi pour passer de 40 h à 32 h.
Portons un projet d’égalité au travail, car il y a du travail pour tout
le monde ! Mais pas un travail au rabais, pas un travail qui nous
place en situation de pauvreté !
Nous voulons construire une société qui sécurise nos emplois et
responsabilise toutes les entreprises.
Fixons-nous 5 ans pour tenir cet objectif et commençons par les
jeunes ! Ce sont les premiers touchés par la précarité, par
l’ubérisation qui fait tant de dégâts.
Comment accepter que des jeunes, des étudiants n’aient comme
seule possibilité pour vivre que d’accepter un travail à la tâche
dans les pires conditions, pour des plateformes numériques, en
statut d’auto-entrepreneur ?
Un pays qui maltraite ainsi sa jeunesse est un pays qui
hypothèque son avenir !
Tous les ans, ce sont 800 000 jeunes qui finissent leurs études et
aspirent à travailler : le nouveau service de l’emploi que nous
proposons devra se fixer l’objectif de leur garantir à chacun un
emploi ou une formation rémunérée. Nous voulons zéro jeune au
chômage dès 2023 !
Et pour cela nous prendrons deux mesures fortes.
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La première est une mesure d’exception : Nous demanderons aux
entreprises de réserver 10 % de leurs nouvelles embauches aux
jeunes de moins de 25 ans.
La deuxième est que chaque jeune, à l'issue de ses études, aura la
possibilité de conclure une convention avec le service public de
l’emploi qui lui garantira, s'il ne trouve pas d'emploi, le droit à une
allocation égale au Smic à la condition qu'il s'engage à suivre une
formation professionnelle de son choix.
J'entends déjà les cris d'orfraie des libéraux, du Medef, des
profiteurs de crise, me dire : « Mais votre droit universel au
travail, ces mesures que vous annoncez pour les jeunes, c'est le
communisme. »
Je leurs réponds : « C'est la République sociale. Et ce n'est qu'un
début. Ne soyez pas si pressés ! »
Car notre pacte pour l’emploi passe par la reconquête des
services publics.
J’entends à droite celles et ceux qui se font la course à celui qui
annoncera le plus de suppressions de fonctionnaires. Quelle
honte. La pandémie a tellement fait la démonstration que nos
services publics étaient non seulement utiles mais
indispensables !
Je veux renforcer l’école, je veux renforcer l’hôpital, je veux
renforcer l’accompagnement de nos ainés, des personnes en
situations de handicap et garantir la tranquillité publique pour
toutes et tous et partout !
Depuis trente ans, tous les gouvernements successifs ont tapé sur
les fonctionnaires, fermé des maternités, des classes, des
commissariats, des hôpitaux, des tribunaux, des gares, des
Postes.
Tous !
Tous ont déshabillé l’État, tous, les uns après les autres, tous, au
nom de la lubie libérale et des Traités européens.
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Tous ont malmené nos communes et nos départements et leurs
services publics de proximité.
Je vais vous poser une question : vivez-vous mieux aujourd’hui
qu’il y a 10, 20 ou 30 ans, quand ces maternités, ces classes, ces
commissariats étaient encore ouverts ?
La République de l’égalité, je veux la reconstruire en rupture
totale avec cet esprit de soumission qui a présidé aux affaires de
la France depuis 30 ans.
Voilà les besoins qui s’expriment aujourd’hui :
• 100 000 emplois pour nos hôpitaux
• 100 000 dans les EHPAD publics
• 90 000 enseignants pour garantir une école de la réussite
pour tous !
• 15 000 dans la recherche
• 90 000 AESH (Assistant pour les enfants en situation de
handicap) pour accompagner nos enfants handicapés à l’école
• Recrutons 30 000 agents du Fisc à Bercy pour lutter contre la
fraude et l’optimisation fiscales !
• Recrutons 25 000 magistrats et éducateurs pour renforcer la
justice et l’accompagnement des mineurs
• 50 000 ouvriers, techniciens, ingénieurs, sous statut dans
l’énergie pour garantir notre mix énergétique !
• Recrutons et formons ces 30 000 fonctionnaires de police de
proximité, agents de la paix garants de la tranquillité publique
pour toutes et tous ; pour protéger les femmes contre les
violences sexuelles !
Vous vous souvenez de François Fillon qui voulait supprimer
500 000 fonctionnaires ?
Eh bien, le résultat de toutes nos rencontres débouche sur tout le
contraire ! Pour nous, ce sont 500 000 emplois à créer, à former, à
pré-recruter, dans les services publics pour rattraper les retards et
garantir l’égalité de toutes et tous !
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Nous proposons d’ouvrir ces postes en priorité aux jeunes, dès le
bac ou après quelques années d’études. Nous vous rémunérons,
à hauteur d’un vrai salaire pendant votre formation et nous vous
demanderons de vous engager à travailler pendant 10 ans dans la
fonction publique.
Ça c’est un contrat d’engagement, qui respecte les jeunes et qui
engage la nation !
On me dira que toutes ces créations d’emplois ont un coût pour la
nation. Non, c’est un investissement pour la nation ! Et c’est notre
pacte pour la France !
Des médecins, des enseignants, des chercheurs, des ingénieurs,
c’est un investissement pour l’avenir ! Des policiers, juges, des
éducateurs, des contrôleurs fiscaux, des AESH, des aides à
domiciles, c’est un investissement dans la République tout court !
Et on en a besoin !
Et cet investissement, nous le financerons en faisant contribuer le
capital et avec un budget de l’État autrement mieux orienté que
celui laissé aux mains de l’oligarchie financière.
D’abord, nous récupérerons les 123 milliards d’euros d’argent
public par an pour les mettre au service de la nation, de nos
services publics, du climat.
Et nous irons chercher de nouvelles recettes.
D’abord, par un triplement de l’ISF. Les 350 000 familles les plus
riches avaient en 2017 un patrimoine taxable de plus de 1 000
milliards d’euros : nous en prendrons 15 ! Ils s’en remettront.
Par un impôt COVID exceptionnel concernant les multinationales,
au chiffre d’affaires de plus de 250 millions ! C'est un impôt COVID
sur les bénéfices au-delà de 500 000 euros (les TPE, les PME en
seront exemptées) qui sera doublé pendant deux ans, en 2022 et
2023 : avec moi à l’Élysée, au-dessus de 500 000 euros de
bénéficie, c’est 60 % : c’est 6 Mds.
Et pour lutter contre l’évasion fiscale et pour être certain qu’elles
paieront, nous mettrons en place le prélèvement à la source des
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bénéfices des multinationales. Finie la fraude fiscale et ces 80
milliards d’euros qui échappent chaque année à l’impôt !
Au total, nous augmenterons le budget de l’État de plus de 100
milliards d’euros pour répondre au besoin du pays, sans jamais
aller prélever les classes populaires et les classes moyennes.
Notre budget à nous sera celui de la solidarité et non des
inégalités.
Les gros doivent payer gros et les petits doivent payer petit ! Et
tout cela pour financer nos services publics et le progrès social !
La République sociale, c’est cela !
C’est aussi comme cela que nous engagerons la transition
écologique, si importante pour notre pays.
Mais pour nous, la transition écologique, c’est d’abord changer de
modèle économique ! Car ceux qui souffrent le plus de la
pollution, des catastrophes climatiques, ce sont les catégories
populaires et moyennes, c’est la classe ouvrière !
Oui, la lutte pour le climat, c’est aussi la lutte des classes ! Car ce
sont les classes populaires qui souffrent le plus des conséquences
climatiques et ce sont les classes les plus aisées qui polluent le
plus ! C’est pourquoi nous voulons une révolution sociale et
écologique, au service des classes populaires et des classes
moyennes.
La transition écologique ne doit pas se faire sans la classe
travailleuse. Elle doit se faire, avec elle, pour elle !
C’est notre pacte pour le climat et pour l'emploi !
Et la grande ambition que nous avons pour le pays, c’est d’abord
de relocaliser nos productions, de relocaliser notre industrie !
Nos émissions de gaz à effet de serre liées aux importations ont
augmenté de 75 % ces 15 dernières années ! Ce sont celles qui
progressent le plus. C’est mauvais pour le climat et c’est mauvais
aussi pour l’emploi.
Au lieu de délocaliser la production d’automobiles en Chine, de
sous-traiter des pièces en Asie, en Europe, dans les pays à bas
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coût, relocalisons ! Nous avons au moins 1 million d’emplois à
reconquérir dans notre industrie !
Je pense aux salariés des fonderies et des sous-traitants qui
travaillent pour l’automobile. Les donneurs d’ordre, Renault et
Peugeot, continuent de délocaliser dans les pays à bas coûts
salariaux. Il faut y mettre un terme.
Notre engagement est clair : plus une seule délocalisation !
Chaque emploi industriel, chaque usine sera placée sous la
protection de la République.
Pour nous l’industrie, c’est la vie, c’est l’avenir !
C’est un enjeu économique. À force de tout délocaliser, nous
avons perdu non seulement des compétences mais aussi de
l’argent : Notre déficit commercial, c’est-à-dire la différence entre
nos importations et nos exportations, est devenu un gouffre !
Nous n’avons jamais autant importé : 86 milliards d’euros de
déficit commercial en 2021 et 95 milliards d’euros en 2022 ! En
Allemagne, en Italie, en Belgique, ce solde est positif !
Nous sommes des baudets, à cause de cette finance qui a choisi
de délocaliser nos productions.
Produire français, produire en France, c’est toujours notre priorité
aujourd’hui !
Protéger le travail, c’est aussi protéger celui du secteur des
services aux entreprises, ces PME qui travaillent dans la
comptabilité, dans l’informatique, dans les bureaux d’étude,
l’ingénierie. C’est 3 millions de salariés. Après l’industrie, ce sont
eux qui sont menacés de délocalisation. Avec nous, ils seront
protégés et ces activités ne pourront pas être délocalisées.
Protéger le travail en France, c’est aussi protéger nos PME, nos
TPE, nos commerçants. Nous voulons les accompagner justement
en baissant les charges qui pèsent sur elles. Mais ces charges,
pour nous, ce sont les factures de gaz, d’électricité, d’assurance
ou de prêt bancaire !
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C’est pourquoi, nous créerons une banque publique et une
assurance publique à leur service et nous baisserons les taxes sur
l’énergie.
Enfin, notre plan pour le climat et pour l'emploi, c'est aussi
investir de nouveau dans de grands projets, dans de grands
travaux au service du climat et au service du pays, de notre
souveraineté, c'est une écologie sociale, positive et pas punitive !
C’est d’abord investir dans des énergies renouvelables et dans le
nucléaire, pour augmenter la production d’électricité et pouvoir
se passer des énergies fossiles comme le charbon, le pétrole et, à
terme, le gaz.
C’est aussi une question de souveraineté, d’indépendance
énergétique. Mais l’enjeu c’est surtout d’avoir un service public de
l’énergie en renationalisant EDF et ENGIE ! Car pouvoir fixer les
tarifs du gaz et de l’électricité, c’est un enjeu essentiel, pour les
ménages comme pour les entreprises !
Les grands travaux, c’est investir dans les barrages hydrauliques,
pour augmenter notre production d’énergie renouvelable.
Les grands travaux, c’est investir 15 Mds d’euros par an pour
rénover et construire 500 000 logements et bâtiments publics par
an. C’est urgent pour le climat mais c’est aussi urgent pour
répondre à la crise du logement !
Les grands travaux, c’est investir dans la gestion de l’eau, sa
distribution et accompagner nos communes pour renouveler
leurs réseaux afin de préserver cette ressource indispensable. Et
c’est construire un véritable service public de l’eau qui garantira le
même tarif pour chaque habitant, qu’il habite Saint-Denis de la
Réunion ou Marseille ! Et nous rendrons gratuits les premiers
mètres cubes.
C’est engager un vaste chantier de construction de crèches,
d’écoles, de lycées et d’universités. Car nous voulons le meilleur
système éducatif pour nos enfants.
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C’est investir dans des transports non polluants comme le fret
ferroviaire et fluvial, les TER, les métros, les trams, en les rendant
moins chers !
Fini les cars Macron, bienvenue aux trains Roussel !
Oui, ma France, c'est un plan inédit pour l'emploi et le climat !
Ma France, c'est la reconquête de nos services publics !
Ma France, c’est un droit universel au travail et à la formation !
Et ma France, c’est un virage démocratique inédit, pour redonner
le pouvoir au monde du travail et de la création ! Voilà comment
nous voulons reprendre le pouvoir à la finance !
Car la violente colère qui traverse notre société est exprimée par
des citoyens qui réalisent combien les dés sont pipés, combien la
volonté du peuple est régulièrement bafouée.
Si l’on ne comprend pas cela, alors on ne comprend pas la
défiance actuelle envers les institutions de la République.
Les Françaises et les Français ont été patients. Quinze ans qu’ils
envoient des messages ; quinze ans que, gouvernement après
gouvernement, ils constatent le déchirement du contrat social.
Souvenons-nous du NON au referendum européen de 2005
bafoué par l’Assemblée nationale !
Puis est venue 2010 et la Réforme des retraites du gouvernement
Fillon : trois millions de Français dans la rue. Et un passage en
force pour nous faire travailler plus longtemps.
Puis est venue 2015 et la loi Travail : deux millions de Français
dans la rue.
Puis, enfin, a surgi en 2018 le mouvement des Gilets jaunes. ISF,
référendum, retraite, CSG... Les revendications ont été claires,
écrites.
Trois ans après, les riches n’ont jamais été aussi riches et les
Français se sentent méprisés. Le pouvoir est aujourd’hui
concentré au Château de l’Élysée.
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Je veux porter devant les Françaises et les Français, à l’occasion
de cette élection présidentielle, un pacte de rupture vis-à-vis de
cette concentration inédite du pouvoir, concentration dangereuse
qui oeuvre contre l’esprit de notre République, qui met en danger
l’équilibre même de notre démocratie.
Rupture, parce que nous voulons reprendre le contrôle.
Reprendre le contrôle du destin de notre nation dans la
mondialisation. Reprendre le contrôle de nos vies, nous qui
travaillons, nous qui sommes source de toute richesse et sans qui
rien n’est possible.
Voici venu le temps de rétablir cette souveraineté – que nous,
communistes français, n’avons jamais cessé de défendre.
Souveraineté du peuple, souveraineté de la nation et
souveraineté des travailleuses et des travailleurs.
Cette souveraineté passera d’abord par la réappropriation de nos
moyens de production ! Oui, nous voulons retrouver la maitrise
de nos outils de production !
Nous nationaliserons chaque fois qu’une entreprise stratégique
sera menacée et nous créerons un droit de préemption pour les
salariés en cas de liquidation de leur entreprise. Car nous voulons
donner des droits et des pouvoirs nouveaux aux salariés pour
qu’ils puissent participer aux choix de gestion des entreprises, des
services publics, et de l’utilisation des fonds publics.
Regardez ce bel exemple avec les salariés d’Ascoval ! Grace à eux,
nous avons réussi à empêcher la délocalisation de 40 % de la
production en Allemagne, dans une usine à Charbon en plus !
C’est la démonstration qu’il faut faire confiance aux salariés et
non aux actionnaires, guidés uniquement par la rentabilité !
Les salariés ne seront jamais le problème et toujours une
solution ! C’est avec eux, en leur faisant confiance, en les
écoutant, en retenant leurs propositions, en leur donnant la
possibilité de solliciter des fonds publics que nous réussirons à
redresser le pays et tenir nos engagements climatiques.
17
C’est pourquoi, dès le mois de juin 2022, je demanderai d’abord
d’abroger les lois El Khomri et les ordonnances Macron. Nous
rétablirons ensuite la primauté de l’accord de branche sur l’accord
d’entreprise. Et nous rétablirons les comités d’entreprise en leur
redonnant le pouvoir de proposer des projets alternatifs au
conseil d’administration. Ils auront aussi un droit de veto sur des
décisions qui mettraient en danger les vies humaines ou
porteraient atteinte à la dignité humaine. Ils seront garants de la
mise en oeuvre véritable et sincère de l’égalité salariale et
professionnelle femme-homme.
Oui, cette question de la démocratie est au coeur de notre projet.
Nous ne voulons plus être mis à l’écart, nous voulons participer.
Le rétablissement de la souveraineté du peuple passera aussi
inévitablement par une nouvelle République mettant fin à ce
présidentialisme autoritaire et dépassé, en redonnant aux
citoyens des pouvoirs d’intervention !
Et nous utiliserons le référendum chaque fois que nécessaire, car
nous n’avons pas peur du peuple, nous !
Et à l’heure où la France s’apprête à prendre la présidence de
l’Union européenne, nous voulons affirmer qu’il est indispensable
de déclarer caduque les traités actuels de l’UE, pour les réécrire
dans le sens d’un plus grand respect des peuples pour construire
une Europe de nations et de peuples libres, souverains et
associés.
Le pacte de stabilité est mort ! Vive le pacte pour le progrès
social, pour l’emploi et le climat que nous proposons!
Ce pacte de progrès social, pour l’emploi et le climat, nous
voulons le mettre en discussion à l’occasion de cette élection,
mais aussi de la présidence française de l’Union européenne.
Pour nous, pour la France, c’est l’occasion de proposer un autre
pacte, en y mettant les moyens, comme nous le propose le GIEC :
6 % du PIB européen par an, c’est 900 milliards d’euros de la
richesse européenne mobilisées annuellement ! C’est autre chose
18
que les 750 milliards sur 5 ans du plan de relance européen ! Et
en demandant à la Banque centrale européenne de le financer
directement, comme elle le fait aujourd’hui, mais sans passer par
les marchés financiers !
Reprenons le contrôle sur l’argent, jusqu’à la BCE ! Nous voulons
une BCE au service de l’emploi, du climat, qui prête avec des
critères précis et qui prête aux États, pas aux marchés financiers !
Ce nouveau pacte aura, avec nous, des objectifs visant à relever
les défis du 21e siècle : relocalisation des productions en Europe,
développement de la Recherche publique, accès à la santé pour
toutes et tous, harmonisation sociale et fiscale par le haut,
construction d’une Europe de la paix, de la coopération, du
dialogue !
Mes amis, chers compagnons de route, c’est aujourd’hui que tout
débute.
Rien n’est écrit dans cette élection présidentielle. Rien.
Rien n’est écrit parce que les Françaises et les Français se placent
aujourd’hui à distance de ce rendez-vous.
Dans la période politique si particulière que nous traversons, dans
cet épais brouillard qui enveloppe la France et qui par certains
aspects nous rappelle des heures sombres, je vous demande
d’avancer avec conviction.
Avec conviction à la rencontre des Français, dont beaucoup ont
perdu confiance dans une certaine gauche qui n’a pas eu le
courage d’affronter la finance et qui a divisé notre pays.
Je veux tourner cette page pour contribuer à reconstruire une
nouvelle gauche à la hauteur des attentes du monde du travail et
de la création, des catégories populaires, des défis de civilisation
à relever.
Oui, je veux incarner avec vous une nouvelle gauche, une gauche
qui a le courage. Le courage de mener des réformes populaires,
de tourner la page avec cette gauche qui a renoncé et qui a tant
déçu, le courage de défendre une République laïque et sociale
19
avec ces valeurs universalistes, celles des Lumières, qui ont tant
reculé.
Avançons avec clarté, dans un moment où certaines lignes
peuvent sembler se brouiller. Oui, clarté.
Je veux participer à construire une nouvelle majorité politique de
gauche qui dira ce qu’elle fait, en portant des engagements clairs
et ambitieux, et qui fera ce qu’elle dit. C’est le sens du pacte que
je propose aux Français et que je propose à toutes les forces de
gauche !
Oui, nous tendrons toujours la main, nous continuerons toujours
de discuter comme nous l’avons toujours fait.
Et nous ferons tout pour construire ce pacte, jusqu’aux élections
législatives pour faire élire le plus de députés communistes, le
plus de députés de gauche à l’Assemblée nationale !
Oui nous voulons aussi faire élire une majorité de gauche à
l’Assemblée et nous ferons tout pour y parvenir !
Vous pourrez compter sur moi, sur nous, sur notre force
collective !
Dans la campagne qui s’ouvre, deux visions de la France
s’opposent en réalité.
Il y a, tout d’abord, à droite et à l’extrême droite, ceux qui
s’emploient à diviser la société en fonction des origines et
couleurs de peau, à exacerber les haines, à installer dans les
esprits les poisons du racisme et de l’antisémitisme. Toujours de
ce côté-là, ils veulent détruire tout ce qu’il reste des conquêtes
sociales du programme du Conseil national de la Résistance.
Cela constitue une attaque violente de la République et de nos
droits fondamentaux.
L’autre vision est celle que nous défendons bec et ongles : la
France des jours heureux, la France retrouvant le chemin du
progrès grâce à des réformes de progrès qui rassemblent notre
peuple autour des principes de justice, d’égalité, de démocratie.
20
Cette France-là, c’est celle de la République sociale, laïque,
féministe et démocratique.
La République qui sécurise tous les aspects de l’existence
humaine.
C’est donc aussi cette République qui doit faire rentrer dans la
réalité quotidienne l’objectif d’égalité entre toutes et tous en
ouvrant au pays le chemin d’une véritable transition féministe, en
éradiquant le racisme, l’antisémitisme, toutes les discriminations.
La République que nous voulons, c'est celle qui garantisse la
liberté de conscience et qui s’oppose à tous ceux qui veulent faire
passer les préceptes religieux avant la loi commune.
Mes chers amis, je voudrais terminer en empruntant les mots
d’un homme de science, d’un homme de gauche, d’un homme de
progrès, ceux du généticien Albert Jacquard. Je voudrais vous les
faire partager afin que nous les gardions chacun à l’esprit, ces
cinq prochains mois dans cette période politique si particulière :
Chaque jour est un jour à construire.
Alors mes amis, à nous de jouer : construisons l’avenir !
Vive les Jours heureux,
Vive la République,
Vive la France !
21Rencontre des jours heureux, Paris
Emploi, pouvoir d'achat
Discours de Fabien Roussel, 21 novembre 2021
Merci à toutes et tous monté·e·s de toute la France.
Chers amis, chers compagnons de route, c’est ici, ensemble, que
debute notre long cheminement.
Cinq mois nous séparent de la présidentielle. 140 jours avant le
premier tour. Cinq mois imprévisibles, ouverts, qui nous
conduiront jusqu’à l’élection présidentielle puis aux élections
législatives de juin.
C’est aujourd’hui que débute cette longue route commune. Et
c'est ici, serrés les uns contre les autres - il fait froid dehors mais
chaud dans nos coeurs ! - que nous passons un pacte avec la
France.
Un pacte pour une France dans laquelle tous les enfants puissent
vivre libres et égaux en droit.
Un pacte pour une France qui protège et se projette avec
confiance dans l’avenir.
Un pacte pour garantir à chacune, à chacun le même droit à une
vie sereine, sécurisée, le même droit au bonheur, au respect, au
travail, à la dignité, quels que soient sa classe sociale, son lieu
d’habitation, son sexe ou sa couleur de peau !
Nous en avons tant besoin. La France en a tant besoin !
Les temps sont rudes, il ne faut pas le nier. Les motifs de colère
sont nombreux, je les connais. L’essence, évidemment, qui a
augmenté de 30 centimes par litre par rapport à l’année dernière.
C’est 300 euros de plus sur une année. Le gaz, dont le prix a plus
que doublé ! Plus largement, les prix des produits alimentaires et
de première nécessité, qui ne se cessent de flamber, partout sur
le territoire.
Nombreux sont les Français qui souffrent.
1
Comme en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, dans tous ces
départements et territoires d’Outre-Mer qui luttent contre la vie
chère en ce moment-même. Je pars demain à leur rencontre
entendre la réalité de leur vie dans ces territoires aux histoires,
aux cultures si différentes d’ici et tellement méprisées par tous
les gouvernements de ces dernières années. Je leur apporterai
notre soutien, votre soutien. Solidarité avec nos compatriotes des
DOM TOM !
Nombreux sont ceux qui souffrent parmi les retraités, les
étudiants, les salariés. Trois ans après les gilets jaunes, nous en
sommes toujours au même point. Car depuis, beaucoup de
factures ont augmenté, sauf les salaires et les pensions ! À peine
quelques euros pour le Smic, mais seulement pour le Smic ! À tel
point que les autres salaires qui sont légèrement au-dessus
commencent à être rattrapés !
Alors oui, nous nous voulons que ça change, maintenant ! Pas
demain, tout de suite.
Nous voulons faire baisser les factures en diminuant les taxes et
nous voulons augmenter les salaires et les pensions. C’est vital
pour répondre à l’urgence sociale !
C’est la première mesure que nous proposons pour la France :
augmenter le SMIC de 20 %, pour le porter à 1 500 euros net,
1 800 euros brut, dès le printemps 2022.
Et je le dis : attention aux effets d’annonces des candidats, surtout
à droite et à l’extrême droite, de Macron aux Républicains en
passant par Le Pen et Zemmour qui proposent tous la même
chose : une revalorisation à minima des salaires, mais sans
préciser que ces augmentations ne seront pas payées par les
entreprises mais par l’État et la Sécurité sociale, donc par nousmêmes
!
C’est avec notre propre argent qu’ils promettent d’augmenter
les salaires ! C’est une arnaque libérale. Une de plus !
2
Augmenter les salaires bruts, voilà la priorité. Et il faut aller plus
loin, car quand les prix augmentent, c’est tous les salaires qui
doivent augmenter, pas seulement le Smic.
Faites savoir autour de vous, au monde du travail, que dès notre
élection, nous décréterons l’augmentation du Smic mais que
nous ferons inscrire dans la loi l’augmentation de tous les
salaires en fonction de l’inflation et toutes les branches seront
obligées de l’appliquer !
L’État lui-même donnera l’exemple : nous revaloriserons
immédiatement le point d’indice dans la fonction publique, pour
que les fonctionnaires, celles et ceux qui font vivre nos services
publics, qui sont en première ligne, que nous avons applaudis
pendant les confinements, qu’ils aient toutes et tous une
augmentation de 30 %.
C’est la moindre des choses, après des années de mépris et de
défiance envers les fonctionnaires.
Enfin, depuis le 2 novembre dernier, les femmes de France
travaillent gratuitement. Certes c’est une extrapolation, mais elle
illustre l’insupportable écart qui sépare encore le salaire des
femmes avec celui des hommes dans de nombreuses filières.
C’est une honte. Une honte d’autant plus grande que les métiers
les plus utiles socialement, que nous avons soutenus pendant la
pandémie, sont très majoritairement des métiers exercés par des
femmes et sont les moins bien payés.
J’entends mettre un terme définitif à cette injure faite à la moitié
de l’humanité ! Dans le public comme dans le privé, l’égalité
salariale femmes-hommes sera une priorité.
Alors je vous l’annonce ici : avec nous, il ne faudra pas attendre
cinq ans pour obtenir cette égalité salariale : elle sera effective
dans la fonction publique dans les six premiers mois de mon
mandat et je donnerai un an aux entreprises pour la mettre en
3
oeuvre. Et si cela ne se fait pas, l’État nommera un administrateur
judiciaire qui aura la charge de le faire à la place de l’employeur !
Dans le même mouvement, nous augmenterons les pensions de
nos retraités afin qu’aucune ne puisse être inférieure à 1 200
euros net ; et nous rétablirons la demi-part des veuves
supprimée par Sarkozy puis Hollande.
Ce sont des mesures de justice sociale !
À toutes celles et tous ceux qui nous disent que ce n’est pas
possible, je leur réponds : allez donc vivre, vous, avec 1 000 euros
de salaires ou de pensions ! Vous verrez que ce n’est pas
possible !
Nous, nous voulons une République sociale.
Nous vivons dans une France qui n’a jamais été aussi riche et qui,
malgré cela, a vu ses gouvernements depuis 30 ans se donner
pour unique projet de société le maintien des richesses entre les
mains de quelques-uns.
En 30 ans, l’État s’est toujours davantage mis au service du
capital.
Les exonérations de cotisations sociales, c’est 70 milliards
d’euros par an !
Les exonérations fiscales, avec Macron, Hollande, Sarkozy, ce
sont 53 milliards par an !
Au total ce sont 123 milliards d’euros par an de cadeaux aux
entreprises, aux plus riches !
Répétez ce chiffre, révélez ce chiffre, faites-le connaître partout !
Expliquez aux salariés, aux Français, aux contribuables où va
l’argent de leurs impôts !
Dans les poches des actionnaires ! Car cette année, ce sont
encore 60 milliards d’euros de dividendes distribués ! C’est ce
même capital qui sabre le champagne à la Bourse en ce moment !
Ils n’en ont jamais assez !
Oui, nous disons : rendez l’argent ! Laissez les salariés et les
citoyens décider de l’utilisation de cet argent public !
4
D’ailleurs, Macron a été le serviteur le plus zélé de la finance ! Le
président des privilégiés, des riches, nous n’en voulons plus !
Nous voulons l’abolition de ces privilèges, l’abolition du régime
spécial du capital !
Nous voulons l’abolition de la dynastie des héritiers qui, parce
qu’ils n’ont jamais manqué de rien, pensent que tout leur est dû :
les grandes écoles, les grands salaires, les grands logements, la
grande vie, quitte à polluer plus que tout autre l’air que nous
respirons.
La République des privilèges, c’est fini ! Notre République à nous,
c’est la République sociale, basée sur l’égalité des droits et des
devoirs !
Notre pacte pour la France que nous voulons sceller avec les
citoyens a un objectif simple : éradiquer le chômage et permettre
à chacun de travailler, participer à la reconstruction de notre pays,
bâtir cette nouvelle société qui a tant de défis à relever : celui de
la santé, celui de la jeunesse et celui des seniors, celui de
l’éducation et de la culture, celui du climat, celui de
l’alimentation. Ces défis, nous voulons les relever avec tous les
Français.
Regardons tous les gâchis humains provoqués par la course aux
dividendes, par une société organisée, pensée même, autour de
la gestion d’un chômage de masse et de la précarité du travail.
Ils ont réussi à faire passer le message, tel un poison, que le
travail ne serait qu’ « un coût », que l’emploi ne devrait être
qu’une variable d’ajustement, et qu’il faut bien s’adapter à un
« marché du travail » devenu une vraie jungle dans la
mondialisation libérale.
Dans ces conditions, pour de nombreux salariés, le travail perd
tout son sens. Une exploitation souvent effrénée et une perte de
sens si fortes qu'elles conduisent des travailleurs au bord du
gouffre, parfois jusqu'au suicide.
5
C’est cette perte de sens, cette déshumanisation du travail qui
poussent des infirmières, des enseignants à démissionner de ces
professions pourtant essentielles, pourtant si belles.
Nous proposons donc un nouvel horizon pour la France. Et pour la
bâtir, nous posons des questions simples : Dans quelle France
voulons-nous vivre ? Pourquoi allons-nous nous lever tous les
matins pour aller travailler ?
Nous voulons redonner du sens au travail, où l’intérêt individuel
se conjugue avec l’intérêt commun, avec une ambition collective
pour la France, au service de l’épanouissement humain et au
service de tous les défis que nous devons relever, ensemble, en
mobilisant toutes les forces de la nation.
C’est un nouveau projet de société, un projet d’avenir que nous
vous proposons de construire. Il mobilisera toutes les forces de la
nation, toutes les ressources du pays autour d’une priorité : le
bonheur commun, et avec des objectifs affichés : pour la
reconquête de nos services publics, de notre industrie, pour la
transition écologique, féministe, et pour le progrès social.
Pour répondre à ce défi audacieux, civilisationnel, notre pays a
besoin de toutes ses forces, de toutes les intelligences et de tous
les savoir-faire. Et c’est pourquoi nous contestons le caractère
inéluctable du chômage.
Nous proposons un objectif clair : celui de garantir le droit au
travail et à la formation, pour toutes et tous, avec un salaire
digne !
Pour certains, c’est le revenu universel, pour nous, c’est d’abord
le travail universel qu’il faut garantir, libéré de la surexploitation
et du chômage !
Oui, nous voulons révolutionner la conception-même du travail,
de l’emploi et de la formation. Une révolution qui prolonge celle
de la création de la Sécurité sociale en 1945 par Ambroise
Croizat.
6

Le pouvoir en place, la droite comme l'extrême droite ont pour
mot d'ordre : "Travailler plus !". Certains, qui se réclament de
gauche, acceptent les licenciements massifs et d’autres
théorisent sur la fin du travail et le règne des machines et des
robots, avec l’octroi d’allocations qui remplaceraient les salaires.
Ce n’est pas ma gauche ! Ma gauche, elle, croit au travail, et ne
croit pas que l’allocation doit remplacer le salaire. Ma gauche,
elle, veut la sécurité d'emploi et de formation !
Les Français ne veulent pas d’allocations, ils ne veulent guère
plus de primes éphémères, ils veulent s’épanouir au travail,
pouvoir se rendre utiles et avec un salaire décent.
Ce que je propose aux Françaises et aux Français, c’est de
garantir le droit universel au travail, qui permettra à chacune et
chacun d’alterner tout au long de sa vie périodes d’emploi et de
formation, sans perte de salaire.
Oui, il est temps d’éradiquer le chômage et de mettre toutes nos
forces au service de l’émancipation humaine, de la France, de la
planète et non plus au service de la finance !
Il y a tant d’emplois à pourvoir ! Chaque Français doit pouvoir
travailler au développement de nos services publics, à la
reconstruction d’une filière agricole, à la réindustrialisation ou à
la lutte contre le dérèglement climatique.
Pour y parvenir, nous proposons de créer un grand service public
de l’Emploi et de la Formation. Il se substituera à Pôle Emploi et à
sa fonction essentiellement cantonnée à la gestion du chômage.
Nous ouvrirons des bureaux d’embauches pour organiser et
accompagner les salariés dans leur formation, dans leur mobilité
professionnelle, tout au long de leur vie et sans perte de salaire.
Le monde bouge, change et les évolutions professionnelles sont
constantes. Le salarié ne doit plus être la victime mais l’acteur.
C’est un grand chantier, qui doit nous permettre de réparer la
France, permettre à chacun de retrouver sa place dans la société
et garantir à chacun, chacune, à la sortie de ses études, d’être sûr
7
et certain d’avoir accès à un emploi ou une formation, dans le
public ou dans le privé.
Et pour cela, nous ne laisserons plus le capital, les actionnaires
décider seuls.
Nous ne laisserons plus la finance dicter ses logiques de
rentabilité.
Nous fixerons de nouvelles règles au capital et de nouveaux
critères d’attribution de l’argent public qui inonde aujourd’hui le
monde de l’entreprise.
Nous voulons maîtriser le nerf de la guerre, l’argent, le nerf de
l'emploi.
C’est pourquoi, nous nationaliserons la BNP, la Société générale
et AXA, compagnie d’assurance bien connue, afin d’avoir les
leviers publics pour accompagner les entreprises et peser sur les
choix des multinationales.
C’est donc une vraie révolution que nous voulons engager pour
transformer notre perception du travail.
Notre droit universel au travail, c’est d’abord une question de
dignité. De dignité humaine. Car une vie au chômage, une vie
dans la précarité, une vie sous assistance, ce n’est pas la vie que
nous voulons. Le travail, avec un vrai salaire, permettant de vivre,
d’avoir des liens, une vie sociale, des collègues, ça c’est la vie.
Nous voulons bâtir ensemble une France heureuse, prospère,
fraternelle !
Il y a eu les Trente Glorieuses, eh bien nous, nous vous
proposons de construire les Trente Heureuses !
Rassemblons-nous autour de cet objectif de bonheur partagé !
Ce pacte pour l’emploi prévoit aussi de réduire le temps de
travail.
Bien sûr que le Medef va dire que c’est impossible ! Mais en 36,
ils trouvaient déjà impensable que des salariés puissent partir en
8
vacances et être payés ! Et nous les avons fait plier ! Qui oserait
revenir sur cet acquis social majeur ?
Le progrès social, c’est de poursuivre dans cette voie permise par
la révolution technologique, informationnelle ! J'invite Geoffroy
Roux de Bézieux à en débattre, projet contre projet ! Et j'annonce
que nous mettrons en place la retraite à 60 ans et nous réduirons
le temps de travail à 32 h !
L’expérimentation menée en Espagne nous montre que cela est
possible ! En Grande Bretagne, 40 députés demandent la semaine
de 4 jours aussi. Aux États Unis, c’est la Californie qui présente un
texte de loi pour passer de 40 h à 32 h.
Portons un projet d’égalité au travail, car il y a du travail pour tout
le monde ! Mais pas un travail au rabais, pas un travail qui nous
place en situation de pauvreté !
Nous voulons construire une société qui sécurise nos emplois et
responsabilise toutes les entreprises.
Fixons-nous 5 ans pour tenir cet objectif et commençons par les
jeunes ! Ce sont les premiers touchés par la précarité, par
l’ubérisation qui fait tant de dégâts.
Comment accepter que des jeunes, des étudiants n’aient comme
seule possibilité pour vivre que d’accepter un travail à la tâche
dans les pires conditions, pour des plateformes numériques, en
statut d’auto-entrepreneur ?
Un pays qui maltraite ainsi sa jeunesse est un pays qui
hypothèque son avenir !
Tous les ans, ce sont 800 000 jeunes qui finissent leurs études et
aspirent à travailler : le nouveau service de l’emploi que nous
proposons devra se fixer l’objectif de leur garantir à chacun un
emploi ou une formation rémunérée. Nous voulons zéro jeune au
chômage dès 2023 !
Et pour cela nous prendrons deux mesures fortes.
9
La première est une mesure d’exception : Nous demanderons aux
entreprises de réserver 10 % de leurs nouvelles embauches aux
jeunes de moins de 25 ans.
La deuxième est que chaque jeune, à l'issue de ses études, aura la
possibilité de conclure une convention avec le service public de
l’emploi qui lui garantira, s'il ne trouve pas d'emploi, le droit à une
allocation égale au Smic à la condition qu'il s'engage à suivre une
formation professionnelle de son choix.
J'entends déjà les cris d'orfraie des libéraux, du Medef, des
profiteurs de crise, me dire : « Mais votre droit universel au
travail, ces mesures que vous annoncez pour les jeunes, c'est le
communisme. »
Je leurs réponds : « C'est la République sociale. Et ce n'est qu'un
début. Ne soyez pas si pressés ! »
Car notre pacte pour l’emploi passe par la reconquête des
services publics.
J’entends à droite celles et ceux qui se font la course à celui qui
annoncera le plus de suppressions de fonctionnaires. Quelle
honte. La pandémie a tellement fait la démonstration que nos
services publics étaient non seulement utiles mais
indispensables !
Je veux renforcer l’école, je veux renforcer l’hôpital, je veux
renforcer l’accompagnement de nos ainés, des personnes en
situations de handicap et garantir la tranquillité publique pour
toutes et tous et partout !
Depuis trente ans, tous les gouvernements successifs ont tapé sur
les fonctionnaires, fermé des maternités, des classes, des
commissariats, des hôpitaux, des tribunaux, des gares, des
Postes.
Tous !
Tous ont déshabillé l’État, tous, les uns après les autres, tous, au
nom de la lubie libérale et des Traités européens.
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Tous ont malmené nos communes et nos départements et leurs
services publics de proximité.
Je vais vous poser une question : vivez-vous mieux aujourd’hui
qu’il y a 10, 20 ou 30 ans, quand ces maternités, ces classes, ces
commissariats étaient encore ouverts ?
La République de l’égalité, je veux la reconstruire en rupture
totale avec cet esprit de soumission qui a présidé aux affaires de
la France depuis 30 ans.
Voilà les besoins qui s’expriment aujourd’hui :
• 100 000 emplois pour nos hôpitaux
• 100 000 dans les EHPAD publics
• 90 000 enseignants pour garantir une école de la réussite
pour tous !
• 15 000 dans la recherche
• 90 000 AESH (Assistant pour les enfants en situation de
handicap) pour accompagner nos enfants handicapés à l’école
• Recrutons 30 000 agents du Fisc à Bercy pour lutter contre la
fraude et l’optimisation fiscales !
• Recrutons 25 000 magistrats et éducateurs pour renforcer la
justice et l’accompagnement des mineurs
• 50 000 ouvriers, techniciens, ingénieurs, sous statut dans
l’énergie pour garantir notre mix énergétique !
• Recrutons et formons ces 30 000 fonctionnaires de police de
proximité, agents de la paix garants de la tranquillité publique
pour toutes et tous ; pour protéger les femmes contre les
violences sexuelles !
Vous vous souvenez de François Fillon qui voulait supprimer
500 000 fonctionnaires ?
Eh bien, le résultat de toutes nos rencontres débouche sur tout le
contraire ! Pour nous, ce sont 500 000 emplois à créer, à former, à
pré-recruter, dans les services publics pour rattraper les retards et
garantir l’égalité de toutes et tous !
11

 

Nous proposons d’ouvrir ces postes en priorité aux jeunes, dès le
bac ou après quelques années d’études. Nous vous rémunérons,
à hauteur d’un vrai salaire pendant votre formation et nous vous
demanderons de vous engager à travailler pendant 10 ans dans la
fonction publique.
Ça c’est un contrat d’engagement, qui respecte les jeunes et qui
engage la nation !
On me dira que toutes ces créations d’emplois ont un coût pour la
nation. Non, c’est un investissement pour la nation ! Et c’est notre
pacte pour la France !
Des médecins, des enseignants, des chercheurs, des ingénieurs,
c’est un investissement pour l’avenir ! Des policiers, juges, des
éducateurs, des contrôleurs fiscaux, des AESH, des aides à
domiciles, c’est un investissement dans la République tout court !
Et on en a besoin !
Et cet investissement, nous le financerons en faisant contribuer le
capital et avec un budget de l’État autrement mieux orienté que
celui laissé aux mains de l’oligarchie financière.
D’abord, nous récupérerons les 123 milliards d’euros d’argent
public par an pour les mettre au service de la nation, de nos
services publics, du climat.
Et nous irons chercher de nouvelles recettes.
D’abord, par un triplement de l’ISF. Les 350 000 familles les plus
riches avaient en 2017 un patrimoine taxable de plus de 1 000
milliards d’euros : nous en prendrons 15 ! Ils s’en remettront.
Par un impôt COVID exceptionnel concernant les multinationales,
au chiffre d’affaires de plus de 250 millions ! C'est un impôt COVID
sur les bénéfices au-delà de 500 000 euros (les TPE, les PME en
seront exemptées) qui sera doublé pendant deux ans, en 2022 et
2023 : avec moi à l’Élysée, au-dessus de 500 000 euros de
bénéficie, c’est 60 % : c’est 6 Mds.
Et pour lutter contre l’évasion fiscale et pour être certain qu’elles
paieront, nous mettrons en place le prélèvement à la source des
12
bénéfices des multinationales. Finie la fraude fiscale et ces 80
milliards d’euros qui échappent chaque année à l’impôt !
Au total, nous augmenterons le budget de l’État de plus de 100
milliards d’euros pour répondre au besoin du pays, sans jamais
aller prélever les classes populaires et les classes moyennes.
Notre budget à nous sera celui de la solidarité et non des
inégalités.
Les gros doivent payer gros et les petits doivent payer petit ! Et
tout cela pour financer nos services publics et le progrès social !
La République sociale, c’est cela !
C’est aussi comme cela que nous engagerons la transition
écologique, si importante pour notre pays.
Mais pour nous, la transition écologique, c’est d’abord changer de
modèle économique ! Car ceux qui souffrent le plus de la
pollution, des catastrophes climatiques, ce sont les catégories
populaires et moyennes, c’est la classe ouvrière !
Oui, la lutte pour le climat, c’est aussi la lutte des classes ! Car ce
sont les classes populaires qui souffrent le plus des conséquences
climatiques et ce sont les classes les plus aisées qui polluent le
plus ! C’est pourquoi nous voulons une révolution sociale et
écologique, au service des classes populaires et des classes
moyennes.
La transition écologique ne doit pas se faire sans la classe
travailleuse. Elle doit se faire, avec elle, pour elle !
C’est notre pacte pour le climat et pour l'emploi !
Et la grande ambition que nous avons pour le pays, c’est d’abord
de relocaliser nos productions, de relocaliser notre industrie !
Nos émissions de gaz à effet de serre liées aux importations ont
augmenté de 75 % ces 15 dernières années ! Ce sont celles qui
progressent le plus. C’est mauvais pour le climat et c’est mauvais
aussi pour l’emploi.
Au lieu de délocaliser la production d’automobiles en Chine, de
sous-traiter des pièces en Asie, en Europe, dans les pays à bas
13
coût, relocalisons ! Nous avons au moins 1 million d’emplois à
reconquérir dans notre industrie !
Je pense aux salariés des fonderies et des sous-traitants qui
travaillent pour l’automobile. Les donneurs d’ordre, Renault et
Peugeot, continuent de délocaliser dans les pays à bas coûts
salariaux. Il faut y mettre un terme.
Notre engagement est clair : plus une seule délocalisation !
Chaque emploi industriel, chaque usine sera placée sous la
protection de la République.
Pour nous l’industrie, c’est la vie, c’est l’avenir !
C’est un enjeu économique. À force de tout délocaliser, nous
avons perdu non seulement des compétences mais aussi de
l’argent : Notre déficit commercial, c’est-à-dire la différence entre
nos importations et nos exportations, est devenu un gouffre !
Nous n’avons jamais autant importé : 86 milliards d’euros de
déficit commercial en 2021 et 95 milliards d’euros en 2022 ! En
Allemagne, en Italie, en Belgique, ce solde est positif !
Nous sommes des baudets, à cause de cette finance qui a choisi
de délocaliser nos productions.
Produire français, produire en France, c’est toujours notre priorité
aujourd’hui !
Protéger le travail, c’est aussi protéger celui du secteur des
services aux entreprises, ces PME qui travaillent dans la
comptabilité, dans l’informatique, dans les bureaux d’étude,
l’ingénierie. C’est 3 millions de salariés. Après l’industrie, ce sont
eux qui sont menacés de délocalisation. Avec nous, ils seront
protégés et ces activités ne pourront pas être délocalisées.
Protéger le travail en France, c’est aussi protéger nos PME, nos
TPE, nos commerçants. Nous voulons les accompagner justement
en baissant les charges qui pèsent sur elles. Mais ces charges,
pour nous, ce sont les factures de gaz, d’électricité, d’assurance
ou de prêt bancaire !
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C’est pourquoi, nous créerons une banque publique et une
assurance publique à leur service et nous baisserons les taxes sur
l’énergie.
Enfin, notre plan pour le climat et pour l'emploi, c'est aussi
investir de nouveau dans de grands projets, dans de grands
travaux au service du climat et au service du pays, de notre
souveraineté, c'est une écologie sociale, positive et pas punitive !
C’est d’abord investir dans des énergies renouvelables et dans le
nucléaire, pour augmenter la production d’électricité et pouvoir
se passer des énergies fossiles comme le charbon, le pétrole et, à
terme, le gaz.
C’est aussi une question de souveraineté, d’indépendance
énergétique. Mais l’enjeu c’est surtout d’avoir un service public de
l’énergie en renationalisant EDF et ENGIE ! Car pouvoir fixer les
tarifs du gaz et de l’électricité, c’est un enjeu essentiel, pour les
ménages comme pour les entreprises !
Les grands travaux, c’est investir dans les barrages hydrauliques,
pour augmenter notre production d’énergie renouvelable.
Les grands travaux, c’est investir 15 Mds d’euros par an pour
rénover et construire 500 000 logements et bâtiments publics par
an. C’est urgent pour le climat mais c’est aussi urgent pour
répondre à la crise du logement !
Les grands travaux, c’est investir dans la gestion de l’eau, sa
distribution et accompagner nos communes pour renouveler
leurs réseaux afin de préserver cette ressource indispensable. Et
c’est construire un véritable service public de l’eau qui garantira le
même tarif pour chaque habitant, qu’il habite Saint-Denis de la
Réunion ou Marseille ! Et nous rendrons gratuits les premiers
mètres cubes.
C’est engager un vaste chantier de construction de crèches,
d’écoles, de lycées et d’universités. Car nous voulons le meilleur
système éducatif pour nos enfants.
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C’est investir dans des transports non polluants comme le fret
ferroviaire et fluvial, les TER, les métros, les trams, en les rendant
moins chers !
Fini les cars Macron, bienvenue aux trains Roussel !
Oui, ma France, c'est un plan inédit pour l'emploi et le climat !
Ma France, c'est la reconquête de nos services publics !
Ma France, c’est un droit universel au travail et à la formation !
Et ma France, c’est un virage démocratique inédit, pour redonner
le pouvoir au monde du travail et de la création ! Voilà comment
nous voulons reprendre le pouvoir à la finance !
Car la violente colère qui traverse notre société est exprimée par
des citoyens qui réalisent combien les dés sont pipés, combien la
volonté du peuple est régulièrement bafouée.
Si l’on ne comprend pas cela, alors on ne comprend pas la
défiance actuelle envers les institutions de la République.
Les Françaises et les Français ont été patients. Quinze ans qu’ils
envoient des messages ; quinze ans que, gouvernement après
gouvernement, ils constatent le déchirement du contrat social.
Souvenons-nous du NON au referendum européen de 2005
bafoué par l’Assemblée nationale !
Puis est venue 2010 et la Réforme des retraites du gouvernement
Fillon : trois millions de Français dans la rue. Et un passage en
force pour nous faire travailler plus longtemps.
Puis est venue 2015 et la loi Travail : deux millions de Français
dans la rue.
Puis, enfin, a surgi en 2018 le mouvement des Gilets jaunes. ISF,
référendum, retraite, CSG... Les revendications ont été claires,
écrites.
Trois ans après, les riches n’ont jamais été aussi riches et les
Français se sentent méprisés. Le pouvoir est aujourd’hui
concentré au Château de l’Élysée.
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Je veux porter devant les Françaises et les Français, à l’occasion
de cette élection présidentielle, un pacte de rupture vis-à-vis de
cette concentration inédite du pouvoir, concentration dangereuse
qui oeuvre contre l’esprit de notre République, qui met en danger
l’équilibre même de notre démocratie.
Rupture, parce que nous voulons reprendre le contrôle.
Reprendre le contrôle du destin de notre nation dans la
mondialisation. Reprendre le contrôle de nos vies, nous qui
travaillons, nous qui sommes source de toute richesse et sans qui
rien n’est possible.
Voici venu le temps de rétablir cette souveraineté – que nous,
communistes français, n’avons jamais cessé de défendre.
Souveraineté du peuple, souveraineté de la nation et
souveraineté des travailleuses et des travailleurs.
Cette souveraineté passera d’abord par la réappropriation de nos
moyens de production ! Oui, nous voulons retrouver la maitrise
de nos outils de production !
Nous nationaliserons chaque fois qu’une entreprise stratégique
sera menacée et nous créerons un droit de préemption pour les
salariés en cas de liquidation de leur entreprise. Car nous voulons
donner des droits et des pouvoirs nouveaux aux salariés pour
qu’ils puissent participer aux choix de gestion des entreprises, des
services publics, et de l’utilisation des fonds publics.
Regardez ce bel exemple avec les salariés d’Ascoval ! Grace à eux,
nous avons réussi à empêcher la délocalisation de 40 % de la
production en Allemagne, dans une usine à Charbon en plus !
C’est la démonstration qu’il faut faire confiance aux salariés et
non aux actionnaires, guidés uniquement par la rentabilité !
Les salariés ne seront jamais le problème et toujours une
solution ! C’est avec eux, en leur faisant confiance, en les
écoutant, en retenant leurs propositions, en leur donnant la
possibilité de solliciter des fonds publics que nous réussirons à
redresser le pays et tenir nos engagements climatiques.
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C’est pourquoi, dès le mois de juin 2022, je demanderai d’abord
d’abroger les lois El Khomri et les ordonnances Macron. Nous
rétablirons ensuite la primauté de l’accord de branche sur l’accord
d’entreprise. Et nous rétablirons les comités d’entreprise en leur
redonnant le pouvoir de proposer des projets alternatifs au
conseil d’administration. Ils auront aussi un droit de veto sur des
décisions qui mettraient en danger les vies humaines ou
porteraient atteinte à la dignité humaine. Ils seront garants de la
mise en oeuvre véritable et sincère de l’égalité salariale et
professionnelle femme-homme.
Oui, cette question de la démocratie est au coeur de notre projet.
Nous ne voulons plus être mis à l’écart, nous voulons participer.
Le rétablissement de la souveraineté du peuple passera aussi
inévitablement par une nouvelle République mettant fin à ce
présidentialisme autoritaire et dépassé, en redonnant aux
citoyens des pouvoirs d’intervention !
Et nous utiliserons le référendum chaque fois que nécessaire, car
nous n’avons pas peur du peuple, nous !
Et à l’heure où la France s’apprête à prendre la présidence de
l’Union européenne, nous voulons affirmer qu’il est indispensable
de déclarer caduque les traités actuels de l’UE, pour les réécrire
dans le sens d’un plus grand respect des peuples pour construire
une Europe de nations et de peuples libres, souverains et
associés.
Le pacte de stabilité est mort ! Vive le pacte pour le progrès
social, pour l’emploi et le climat que nous proposons!
Ce pacte de progrès social, pour l’emploi et le climat, nous
voulons le mettre en discussion à l’occasion de cette élection,
mais aussi de la présidence française de l’Union européenne.
Pour nous, pour la France, c’est l’occasion de proposer un autre
pacte, en y mettant les moyens, comme nous le propose le GIEC :
6 % du PIB européen par an, c’est 900 milliards d’euros de la
richesse européenne mobilisées annuellement ! C’est autre chose
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que les 750 milliards sur 5 ans du plan de relance européen ! Et
en demandant à la Banque centrale européenne de le financer
directement, comme elle le fait aujourd’hui, mais sans passer par
les marchés financiers !
Reprenons le contrôle sur l’argent, jusqu’à la BCE ! Nous voulons
une BCE au service de l’emploi, du climat, qui prête avec des
critères précis et qui prête aux États, pas aux marchés financiers !
Ce nouveau pacte aura, avec nous, des objectifs visant à relever
les défis du 21e siècle : relocalisation des productions en Europe,
développement de la Recherche publique, accès à la santé pour
toutes et tous, harmonisation sociale et fiscale par le haut,
construction d’une Europe de la paix, de la coopération, du
dialogue !
Mes amis, chers compagnons de route, c’est aujourd’hui que tout
débute.
Rien n’est écrit dans cette élection présidentielle. Rien.
Rien n’est écrit parce que les Françaises et les Français se placent
aujourd’hui à distance de ce rendez-vous.
Dans la période politique si particulière que nous traversons, dans
cet épais brouillard qui enveloppe la France et qui par certains
aspects nous rappelle des heures sombres, je vous demande
d’avancer avec conviction.
Avec conviction à la rencontre des Français, dont beaucoup ont
perdu confiance dans une certaine gauche qui n’a pas eu le
courage d’affronter la finance et qui a divisé notre pays.
Je veux tourner cette page pour contribuer à reconstruire une
nouvelle gauche à la hauteur des attentes du monde du travail et
de la création, des catégories populaires, des défis de civilisation
à relever.
Oui, je veux incarner avec vous une nouvelle gauche, une gauche
qui a le courage. Le courage de mener des réformes populaires,
de tourner la page avec cette gauche qui a renoncé et qui a tant
déçu, le courage de défendre une République laïque et sociale
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avec ces valeurs universalistes, celles des Lumières, qui ont tant
reculé.
Avançons avec clarté, dans un moment où certaines lignes
peuvent sembler se brouiller. Oui, clarté.
Je veux participer à construire une nouvelle majorité politique de
gauche qui dira ce qu’elle fait, en portant des engagements clairs
et ambitieux, et qui fera ce qu’elle dit. C’est le sens du pacte que
je propose aux Français et que je propose à toutes les forces de
gauche !
Oui, nous tendrons toujours la main, nous continuerons toujours
de discuter comme nous l’avons toujours fait.
Et nous ferons tout pour construire ce pacte, jusqu’aux élections
législatives pour faire élire le plus de députés communistes, le
plus de députés de gauche à l’Assemblée nationale !
Oui nous voulons aussi faire élire une majorité de gauche à
l’Assemblée et nous ferons tout pour y parvenir !
Vous pourrez compter sur moi, sur nous, sur notre force
collective !
Dans la campagne qui s’ouvre, deux visions de la France
s’opposent en réalité.
Il y a, tout d’abord, à droite et à l’extrême droite, ceux qui
s’emploient à diviser la société en fonction des origines et
couleurs de peau, à exacerber les haines, à installer dans les
esprits les poisons du racisme et de l’antisémitisme. Toujours de
ce côté-là, ils veulent détruire tout ce qu’il reste des conquêtes
sociales du programme du Conseil national de la Résistance.
Cela constitue une attaque violente de la République et de nos
droits fondamentaux.
L’autre vision est celle que nous défendons bec et ongles : la
France des jours heureux, la France retrouvant le chemin du
progrès grâce à des réformes de progrès qui rassemblent notre
peuple autour des principes de justice, d’égalité, de démocratie.
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Cette France-là, c’est celle de la République sociale, laïque,
féministe et démocratique.
La République qui sécurise tous les aspects de l’existence
humaine.
C’est donc aussi cette République qui doit faire rentrer dans la
réalité quotidienne l’objectif d’égalité entre toutes et tous en
ouvrant au pays le chemin d’une véritable transition féministe, en
éradiquant le racisme, l’antisémitisme, toutes les discriminations.
La République que nous voulons, c'est celle qui garantisse la
liberté de conscience et qui s’oppose à tous ceux qui veulent faire
passer les préceptes religieux avant la loi commune.
Mes chers amis, je voudrais terminer en empruntant les mots
d’un homme de science, d’un homme de gauche, d’un homme de
progrès, ceux du généticien Albert Jacquard. Je voudrais vous les
faire partager afin que nous les gardions chacun à l’esprit, ces
cinq prochains mois dans cette période politique si particulière :
Chaque jour est un jour à construire.
Alors mes amis, à nous de jouer : construisons l’avenir !
Vive les Jours heureux,
Vive la République,
Vive la France !
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Publié dans Présidentielle 2022, PCF

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