Industries : Le renoncement de Macron suscite le tollé !
Macron avalise les plans de Renault. Les travailleurs de la SAM Viviez lui donne réponse le 1er décembre avec une nouvelle mobilisation qui converge et prolonge celle des 7000 métallos et plus venus manifester au siège de l'UIMM pour leur Convention Collective Nationale et l'emploi industriel. Ensemble, ils convergent avec Fabien Roussel, pour qui l’État est « complice », le candidat PCF à la présidentielle appelant à « maintenir les emplois industriels » en France.
Dans cette campagne la réalité sociale se rappelle au débat public et à la campagne de la présidentielle. L’enterrement du projet de reprise de la SAM, l’une des nombreuses fonderies automobiles menacées, et les enjeux sur le devenir industriel de la France qu’il soulève mettent en lumière ces questions incontournables, mais mises sous le boisseau, tous les autres candidats préférant parler de sécurité et d'immigration.
Et – à l’instar des promesses jamais tenues de François Hollande à Florange – l’attitude du pouvoir est, elle, symptomatique de la politique passée et potentiellement à venir de Macron.
Pourtant, les uns et les autres font beaucoup de blablabla sur l'industrie. « S’il n’y a pas d’industrie, si on ne réindustrialise pas le pays, il n’est pas vrai qu’on pourra redevenir une grande nation d’innovation », déclarait Macron à l’occasion de l’annonce du plan France 2030. Mais, concrètement, son ministre Bruno Le Maire, s’est contenté d’avaliser les desseins de Renault. « Il n’y a pas d’offre crédible pour la reprise de SAM », a t-il estimé, en écho au groupe Renault qui se justifie par ses « forts doutes sur (sa) solidité financière » pour balayer le projet.
De quoi faire bondir Fabien Roussel. « Le grand déménagement industriel continue. Renault et Peugeot sont responsables de la fermeture d’entreprises et de leur délocalisation à l’étranger. La SAM en est un terrible exemple pour l’emploi et pour l’avenir de ce bassin de vie de Decazeville », a dénoncé le candidat PCF à la présidentielle, pointant un État « complice ». « Il y a chez Bruno Le Maire une forme de capitulation, alors qu’il faut à l’inverse une France combattante qui protège son industrie. C’est toute la différence entre nos choix de société », assure t-il.
D’autant que sont sur la table un soutien de l’État de 1 million d’euros, un prêt de 4,7 millions pour l’unique proposition de reprise défendue par Patrick Bellity et son groupe Alty-Sifa qui bénéficie aussi de l’appui de la région Occitanie avec une subvention de 900 000 euros et un prêt de 2,4 millions.
« La réponse apportée par Renault est irresponsable et destructrice : elle condamne l’usine et ses activités », a réagi la présidente de la région promettant de poursuivre « le travail mené pour que des projets industriels d’avenir voient le jour sur le territoire ».
C’est la stratégie industrielle et le rôle de l’État qui sont au cœur des critiques des salariés et des populations : Renault a touché des milliards d’aides publiques. Où est passé l’État actionnaire ? Quelles exigences formule t-il? Rien, il laisse faire !
Macron se cache derrière Renault
De son côté, le conseiller régional communiste d’Occitanie et membre de l’équipe de campagne de Fabien Roussel, Pierre Lacaze, a appelé « Emmanuel Macron à ne pas fermer la SAM en se cachant derrière la décision de Renault qui se refuse à engager un carnet de commandes. L’État doit agir comme le propose Fabien Roussel », estime le dirigeant du PCF.
Après avoir interpellé Bruno Le Maire dès mars dernier sur la situation de la SAM, le candidat communiste à l’élection présidentielle a également jugé qu’il
« est faux de dire qu’il n’y a pas d’autres solutions, comme l’affirme le ministre de l’Économie ». « Si nous voulons à la fois tenir nos objectifs climatiques et répondre à la question du chômage, de l’avenir de nos jeunes, il faut maintenir ces emplois industriels en France », assure-t-il, avec à la clé, notamment, une reconquête appuyée sur des entreprises sous contrôle public, le conditionnement des aides publiques et de nouveaux pouvoirs pour les salariés.