Chili : des nouvelles de Pierre Cappanera ...

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Chili : des nouvelles de Pierre Cappanera ...
Le nouveau président Gabriel Boric brillamment élu ne prendra ses fonctions officielles que le 10 mars 2022. La période est longue mais pas inutile selon la constitution du Chili en vigueur. Pierre Cappanera nous en dit plus sur facebook. Nous reproduisons ici ses propos.
 
"Que fait le nouveau président élu en attendant le 10 mars 2022 ? Il prépare la liste des 3.300 nominés !
 
Le système présidentiel chilien réserve au président le soin de nommer 3.300 personnes dans les deux mois qui suivent sa prise de fonction. Ministres et secrétaires d’Etat, ambassadeurs et consuls, chefs et sous-chefs et sous-sous-chefs de services des ministères, présidents et membres des conseils d’administration où l’état est partie prenante, représentants régionaux des services des ministères, etc… bref tous ceux qui ont un pouvoir, petit ou grand, au sein de la structure étatique.
 
Comme au Chili, le président n’a pas le droit de se représenter, c’est la même valse des sortants et des entrants tous les quatre ans. En France, compte tenu de la population, ce serait 13.000 personnes qui seraient nommées...
 
3.300 personnes à nommer, ça fait du monde. Les volontaires sont nombreux. Les CV affluent auprès du nouveau président. Les partis aussi s’occupent de la répartition : c’est l’occasion de récompenser des dirigeants, militants… Les marchandages sont aussi sévères qu’est forte la compétition.
 
Personnellement, quand je vois comment toute la fonction publique est décapitée tous les quatre ans, je crois qu’un état structuré avec un statut de la fonction publique et une ENA pour former les hauts fonctionnaires me parait plus raisonnable que ce chamboule-tout où tout est permis. Le plus compétent ne sera pas forcément mis au bon poste. Il pourra lui être préféré X de tel parti parce qu’à un autre poste on aura mis Y d’un autre parti.
 
Les familles des nouveaux responsables sont aussi en général bien servies. Je ne sais pas si la Constituante a prévu de s’intéresser à ce sujet, mais un peu de ménage d’un côté et de structuration de l’état me paraitrait une bonne chose. Un état faible, ça fait toujours les délices du libéralisme.
 
La présidente Bachelet avait eu beaucoup de problème avec son fils qu’elle avait mis à un poste de confiance. Le fiston avait rapidement démontré qu’il n’était digne d’aucune confiance mais c’était trop tard, l’erreur avait été faite. La droite l’avait harcelée pendant des mois sur cette question.
 
La famille de Gabriel Boric a promis de ne solliciter aucun poste."
 
Pierre Cappanera le dimanche 26 décembre 2021

Publié dans Amérique Latine

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article