Le scandale continue : les concurrents d'EDF ont demandé 160,36 TWh d'Arenh pour 2022
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a annoncé mercredi dans un communiqué que les cocurrents d'EDF ont demandé 160.36 TWh pour 2022 contre 146.20TWh en 2021.
Pour rappel, l’Arenh (ou Accès régulé à l’électricité nucléaire historique) permet aux fournisseurs d’électricité alternatifs (TotalEnergies, Eni, Mint Energie…) d’acquérir 100 TWh électricité nucléaire produite par EDF au prix de 42 euros le MWh. Il s’agit d’une électricité pouvant être considérée comme « bon marché », permettant ainsi d’assurer une certaine concurrence et que chaque fournisseur puisse obtenir des parts de marché. Il faut savoir que ce prix est en dessous du coût réel supporté par EDF qui de ce fait voit son endettement augmenter.
Les concurrents d'EDF jubilent car dans le contexte actuel, le prix de l’électricité sur les marchés de gros était compris entre 200 et 300 euros il y a encore quelques jours !
Cela constitue un scandale, on tue peu à peu la bête et on justifie de son endettement pour la dérèglementer complètement. Mais le scandale va plus loin, la CRE a accepté pour 2022 que le volume de ces échanges soit porté à 160.33 TWh au lieu de 146.2 TWh en 2021.
Ainsi le hold-up continue : les concurrents d'EDF vont pouvoir prélever encore plus de la production d'EDF pour la revendre avec une marge. Au détriment du client - qui paierait cette marge. Et au détriment d'EDF - qui ne pourrait plus vendre le fruit de son travail. Donc au détriment du contribuable.
La CRE indique que « les [81] fournisseurs ont justifié leur demande auprès de la CRE qui a procédé à la répartition du volume » et qu’elle a validé un volume de 160,33 TWh, soit un taux d’attribution de 62,37 %.
Autorité garante de l’équilibre et du fonctionnement des marchés français de l’énergie, la Commission de régulation de l’énergie a également regretté « que même dans ces circonstances exceptionnelles il n’ait pas été décidé de relever le plafond de l’ , inadapté à la situation actuelle sur le marché [de l’énergie] français ». Elle a ajouté qu’elle « apportera son expertise technique pour tenir l’engagement du gouvernement de limiter la hausse des [tarifs réglementés de l’électricité (TRVE)] à 4% en 2022 ».
EDF a fait savoir qu’elle était prête à répondre aux nouveaux défis portant sur le nucléaire, notamment la construction de nouveaux réacteurs nucléaires en France. Le producteur et fournisseur historique y est favorable… sous couvert d’une révision du plafond du prix de l’Arenh. Récemment, le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, a rappelé les nombreux investissements du groupe au profit des énergies renouvelables et a exprimé son incertitude à mener à bien ses projets : « Cela ne pourra pas se faire si nous n’avons pas le cadre de travail, de régulation et de financement », précisant qu’EDF est déjà « très endetté ».
Faisant l’objet de débats entre l’État et la Commission européenne, les discussions à ce sujet devraient reprendre après l’élection présidentielle de 2022. L'énergie et son devenir sont donc bien au coeur de l'élection présidentielle.
Sources lelynx.fr