Passe vaccinal. Pourquoi les députés communistes voteront contre !
Olivier Veran, le ministre de la Santé a défendu le projet de loi en commission. Il doit être adopté rapidement pour entrer en application le 15 janvier. Les députés communistes voteront contre ce texte examiné en séance à l’Assemblée nationale à partir du 3 janvier, puis au Sénat à partir du 5 janvier.
Olivier Véran, justifiait devant la transformation du passe sanitaire en passe vaccinal et les nouvelles restrictions du gouvernement. En commission des lois, le ministre a salué le succès du passe sanitaire lors de la quatrième vague l’été dernier, et s’est appuyé sur ce précédent pour appeler l’Assemblée à voter le projet de loi.
Dans l’opposition, les interpellations ont été diverses. À droite, LR votera le projet de loi selon Ian Boucard : « nous partageons avec vous la nécessité de tout faire » pour enrayer cette nouvelle vague. Au PS également, les députés voteront le texte. Les communistes sont contre et les insoumis aussi.
Les députés PCF s’opposeront à l’Assemblée nationale au projet de loi entérinant le passe vaccinal. Ils rappellent l’urgence de lever les brevets sur les vaccins, seul moyen efficace pour faciliter leur accès et ainsi éviter l’émergence de nouveaux variants.
Pour la douzième, le gouvernement propose un texte pour gérer la crise sanitaire sans tirer les leçons des échecs précédents. Mieux, il trahit une fois de plus ses propres déclarations, Emmanuel Macron affirmait qu’il était hors de question de créer un passe sanitaire et qu’il n’était pas question de lancer un passe vaccinal…
Cela illustre bien l’absence de stratégie, le manque de cohérence et de lisibilité des choix du gouvernement.
Le gouvernement fait le choix d’une gestion autoritaire de la crise sanitaire et prend toutes ses décisions au sein d’un Conseil de défense antidémocratique. Or, la priorité du gouvernement devrait être celle de rassembler le pays, de rassurer, et pas de crisper les récalcitrants aux vaccins ou ceux qui sont tout simplement inquiets.
Un certain nombre de questions et de critiques ont été adressées au gouvernement.
La droite a critiqué la gestion de la crise et « les excès de communication » de l’exécutif : « tout ça pour ça », qualifiant les dernières annonces de Jean Castex de « ridicules ».
Les députés LR veulent en outre limiter le passe sanitaire aux majeurs, et supprimer la capacité donnée aux commerçants de vérifier l’identité des personnes. Du côté des socialistes, on a souligné la défiance vis-à-vis des vaccins et interrogé le gouvernement sur la mise en circulation d’autres vaccins tels que Novavax et Valneva, attendus par celles et ceux qui refusent Pfizer et Moderna.
À gauche, les critiques les plus fortes sont venues des communistes. Sébastien Jumel s’est opposé à « un acte d’autorité de nature à cliver chaque jour un peu plus la société française ». « Nous partageons la conviction que la vaccination est un bien fait pour nous-même et un acte de protection collective », a également précisé le député communiste. « Le texte instaure de fait une obligation vaccinale pour les citoyens, alors qu’il n’y a pas d’obligation de faire pour l’État », a expliqué Sébastien Jumel en faisant allusion à la situation des hôpitaux et à l’absence de bilan des mesures précédentes. « En démocratie il n’y a pas de place pour les menaces », a-t-il conclu.
Les Insoumis ont dénoncé la création de « deux catégories de citoyens dans le pays », vaccinés et non vaccinés. Soulignant également un « hôpital à bout de souffle », ils ont qualifié la politique sanitaire du gouvernement de « délétère », en rappelant que l’OMS est défavorable à l’obligation vaccinale.