Les communistes de Pierre-Bénite et leurs amis-es saluent le départ de Jacky et Nanou Gourgner de la ville...

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Les communistes de Pierre-Bénite et leurs amis-es saluent le départ de Jacky et Nanou Gourgner de la ville...
Jacky montrant le cadeau de notre section

Jacky montrant le cadeau de notre section

 

Une cinquantaine d'amis-es de camarades ont envahi le local de notre section ce jeudi soir. Ils sont venus saluer le départ de Jacky Gourgner et de son épouse Nanou pour le midi de la France. Un moment fraternel chargé d'amitié et d'émotion.

Jacky après avoir dirigé le syndicat CGT Arkema, avoir été 1er adjoint de la ville pendant plusieurs mandats et ensuite directeur du Centre de santé Benoît Frachon jusqu'à sa retraite, a décidé de poursuivre sa vie dans le midi de la France proche de son fils Jonathan excusé hier au soir.

Jean Chambon secrétaire de section l'a salué, voir ci-dessous son intervention. Jacky a ensuite remercié l'ensemble des personnes présentes en rappelant quelques anecdotes et son attachement au parti communiste avant de conclure son intervention d'un appel à voter Fabien Roussel le 10 avril. Il fut chaleureusement applaudi.

La section lui remis un livre sur l'histoire du parti communiste et la collecte a recueilli 455 euros qui viendront s'ajouter aux épinards de Nanou et Jacky pour leur installation dans le midi. Merci à toute et tous de votre générosité.

On a bu ensuite le champagne avec quelques mises en bouches produites par nos camarades que nous remercions.

Pendant deux heures, les discussions furent consacrées aux souvenirs, à la santé des uns et des autres, à quelques anecdotes de luttes mais aussi à la vie politique et les appréciations positives sur notre candidat Fabien Roussel.

20 programmes ont été vendus et deux adhésions, deux jeune femmes de la famille de Jacky ont été réalisées. Soyez les bienvenues  au Parti Communiste !

Une nouvelle fois, nous remercions Jacky et Nanou de leur engagement, de leur fidélité et de leur amitié. Que votre vie se poursuivre dans la santé et le bonheur auprès de votre fils et de ses deux filles.

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Intervention de Jean Chambon

Je suis très heureux de prononcer ces quelques mots pour Jacky et Nanou qui vont poursuivre leur vie un peu plus loin dans le midi, près de leur fils Jonathan et de ses deux filles.

Je ne ferai pas la chronologie de la vie de Jacky, il ne s’agit que d’un au-revoir. Nous ne doutons pas que notre couple de retraités aura à cœur de revenir de temps en temps à Pierre-Bénite où ils ont passé l’essentiel de leur vie. Qu’ils sachent qu’ils seront toujours bien reçus.

Je vous remercie de votre présence à ce pot de l'amitié à l’occasion de leur départ. Au moment où la vie politique s’agite fortement, où des défis importants sont posés tant à notre peuple qu’à la France, nous avons pensé qu’il serait bienvenu de passer un peu de temps dans la convivialité et la fraternité. Il faut savoir militer heureux, sans être grincheux, pour être une force qui entraîne. L’occasion était donc trop belle pour les uns et les autres.

L’occasion était trop belle aussi pour livrer un message à un militant engagé, fidèle, qui a toujours puisé dans sa capacité d’écoute et une sensibilité à fleur de peau, pour réussir ce qu’il entreprenait ou entreprend encore ou les responsabilités qui lui ont été confiées et qui lui sont confiées.

Jacky après avoir vécu quelque temps aux HLM, a vécu plusieurs années au Soleil et ensuite dans leur maison de la rue Henri Barbusse.

Une jeunesse difficile dans les années 60 aurait pu le voir sombrer dans la délinquance comme il le dit lui-même. Mais non, à 18 ans, il s’arme de volonté, s’investit dans son boulot, et cherche à apprendre et à comprendre. Il rentre en 1965 à l’électrochimie, la grande usine chimique présente dans notre ville, appelée aujourd’hui Arkema. Jacky connaîtra directement ou de l’extérieur toutes les évolutions, l’électro devenant successivement au rythme des restructurations : Ugine Khulmann, Atochem, Elf Atochem, Atofina et enfin Arkema.

C’est une période marquée par les fusions-acquisitions, les restructurations et les suppressions d’emplois pour le profit qui seront souvent le point de départ de conflits importants comme ceux d’Ugilor ou de la Fibre.

Jacky s’engage dans le syndicalisme CGT. Il est élu représentant du personnel et acquiert les fondamentaux du syndicalisme CGT mis en œuvre dans de multiples luttes qui vont jalonner la vie de l’entreprise, pour les salaires, l’emploi ou les libertés.

Comme beaucoup, il découvre la force des mobilisations sociales avec le mouvement de 68.

Très vite ses camarades de boulot et du syndicat le remarquent. Au début des années 70, il est élu secrétaire général du syndicat afin de permettre à Claude Badoil, présent parmi nous ce soir, membre du bureau de la Fédération de la Chimie, d’assumer pleinement ses responsabilités et d’avoir une vie de famille convenable.

Jacky va s’affirmer comme un dirigeant de conviction avec des valeurs d’émancipation humaine et les libertés. Il a une intelligence politique, du savoir-faire, des capacités d’écoute et la volonté de rassembler les salariés dans leur diversité professionnelle et qu’elle que soit leur origine ou leur croyance. Il sait que c’est une clé pour un syndicalisme efficace, c’est à dire qui gagne.

Il est vrai aussi qu’il est à bonne école avec des militants d'envergure et chevronnés qui vont créer au fil des années un véritable vivier de militants.

J’ai cité Claude Badoil mais je dois aussi citer les Gigodeaux, Gautier, Joly, Pavis, Riquet, Tamayo, Carré, Lapeine, Decarolis, Tarrago, Commarmond. Toinnet, Escoffier. Une sacrée et belle équipe qui feront du syndicat Arkema, un syndicat très puissant qui sera encore renforcée après le conflit Ugilor, avec les arrivées de Jeannot Règues, Bernard Boulanger ou Michel Véra présent ce soir et que je salue, et bien d’autres encore que j’oublie, qu’ils m’en excusent.

C’est dans ces années-là que souvent à l’Union Locale d’Oullins, je croise Jacky. Lui milite dans la chimie et moi dans la métallurgie.

Ayant toujours eu le souci de marcher sur ses deux jambes, après avoir mis un pied dans le syndicat, Jacky va mettre l’autre pied au parti communiste qui deviendra son parti, où il est toujours adhérent. Quelle fidélité !

Une nouvelle aventure humaine commence alors pour lui.

Jacky entretien des liens étroits avec les organisations du parti d’autant plus qu’en 1971 la ville de Pierre-Bénite est conquise par le Parti Communiste avec une liste conduite par Jean Marie Mick. La dynamique créée est poussée par la bataille pour le programme commun de gouvernement. C’est une époque où nombre de militants communistes des entreprises viennent élargir, enrichir les listes électorales et apporter leur savoir-faire acquis avec la pratique du syndicalisme.

De nombreux syndicalistes vont ainsi s’affirmer comme dirigeants politiques. Et quand en plus vous ajoutez à ces qualités, l’humanisme et la sensibilité qui sont celles de Jacky, il devient logique qu’il soit sollicité pour être candidat aux élections municipales de 1977. Il sera élu conseiller municipal avec Michel Véra et d’autre militants d’entreprise.

Une nouvelle vie militante s’ouvre alors pour Jacky. A nouveau, il va s’affirmer comme homme d’action, de rassemblement, dirigeant politique et aussi gestionnaire.

Avant de quitter l’entreprise pour se consacrer à la politique, Jacky sera un des animateurs de la lutte de 2 semaines exigeant la réparation de Pierre Pechou désigné bouc émissaire par la direction d’Atochem suite à un nuage d’acroléine que le vent poussera jusqu’à une école d’Oullins. Au final Pierre Péchou sera blanchi et Atochem sera mis dans l'obligation  d'investir dans la sécurité de ses installations. Comme quoi ces questions de sécurité industrielle, peuvent et doivent trouver réponse dans la construction du rapport des forces.

Je me suis laissé dire, que Jacky n’avait pas supporté que quelques ouvriers ne fassent pas grève alors que l’un des leurs subissait une grave injustice. Jacky est alors les chercher à coups de pied dans le train… Jacky est très gentil mais comme tout à chacun il y a des limites à ne pas franchir !

Très vite ses qualités d’élu communiste sont remarquées, c’est ainsi qu’au moment de la maladie d’Auguste Siméant, il est proposé et élu 1er adjoint de notre ville, responsabilité qu’il occupera jusqu’à son départ pour le Centre Benoît Frachon.

Homme d’action, toujours à l’écoute des citoyens de la ville, il se mobilise contre les injustices, les expulsions locatives, pour la défense de l’emploi et pour le développement des activités de la ville. Il est aussi un acteur important pour la réalisation de multiples équipements municipaux répondant aux besoins des habitants et qui vont donner une attractivité que Pierre-Bénite a encore aujourd’hui.

La période d'alors est très difficile. Souvenons-nous, une partie de la gauche a renoncé, les pays de l’est se sont effondrés laissant le capitalisme régner seul sur la planète avec sa crise systémique et ses dégâts industriels et sociaux considérables. Une période qui voit la signature du traité de Maastricht le 7 février 1992. Il y a tout juste 30 ans. Il est étrange que lors de cette année du trentenaire, les politiques se soient montrés très discrets, certainement que l’Europe qu’ils ont construite est jugée responsable de bien des malheurs qui assaillent les peuples aujourd’hui.

Mais Jacky ne baisse pas les bras, avec ses camarades élus-es et les communistes, il fait front avec courage. Ils puisent dans leur action au service de la population des motivations pour la transformation sociale. Le communisme municipal est un peu à l’image de la société que nous voulons construire avec des citoyens acteurs, informés, formés, motivés à prendre leurs affaires en main afin d’arracher au capital les droits et pouvoirs dont ils ont besoin pour conquérir le bonheur, la sécurité de l'emploi, pour vivre dignement. Ce qu’on appelle de nos jours l’humain d’abord.

Jacky entretient des liens avec les militants communistes de la ville et notamment notre ami disparu Manuel Tamayo qui est un homme de masse remarquable et qui sait tout sur ce qui se passe dans sa ville dans les moindres détails. Je le constaterai moi-même à mon retour en 1997.

C’est dans ces conditions que Jacky est proposé candidat communiste à l’élection cantonale de 1992. Il mène une campagne de terrain, il rassemble, cela le conduira à faire trembler Da Passano qui se voit obligé de faire une triangulaire au second tour avec Jacky et le Front National. Jacky frôlera la victoire de peu, il obtient un score remarquable notamment à Pierre-Bénite.

Ce résultat va donner un véritable coup de fouet à la section locale de notre Parti.

En 1994, il prend la direction du Centre Benoît Frachon et laisse son mandat de 1er adjoint pour se consacrer à sa nouvelle tâche. Il est remplacé par Mireille Domenech-Diana qui deviendra maire de notre ville.

Au centre de santé, Jacky va s’affirmer comme un dirigeant de qualité. Il faut diriger et gérer une « entreprise », il apprend. Il faut diriger le personnel, il apprend en écoutant et en rassemblant. C’est ainsi qu’il va redresser le Centre et faire en sorte qu’il reste un outil de santé et de soins efficace auquel sont profondément attachés les habitants de notre ville.

Tout cela ne fut pas toujours chose facile. Mais Jacky a assumé ses responsabilités et a fait la belle démonstration que l’on peut être ouvrier et assumer de grandes responsabilités avec succès voire brio.

Bien sur, la confiance, le collectif, la volonté, l’envie d’apprendre en écoutant beaucoup et en étant d’une grande humanité sont des facteurs décisifs pour réussir. Ce sont les qualités de Jacky, comme elles sont aussi celles de nombreux syndicalistes et communistes. C’est notre marque de fabrique.

Bien évidemment, tout au long de ce parcourt de vie militante, très engagée, notre ami et camarade a pu s’appuyer sur Nanou qui a du et su faire preuve de réserve, souvent de patience mais aussi de détermination pour que leur couple soit heureux, d’autant qu’au cours de ces années, il a fallu élever et éduquer trois garçons, Fabrice, Laurent et Jonathan aujourd’hui dispersés entre Saint-Genis-Laval, la Tour du pin et Noves.

En retraite, depuis 2007 et malgré quelques problèmes de santé, Jacky et Nanou mènent une vie sereine entre Pierre-Bénite et Usson en Foretz où ils s’évadent certaines périodes de l’année notamment pour cueillir les champignons. Ils ne s’ennuient pas, ils prennent soin de leurs huit petits enfants et de leurs sept arrière petits enfants. Il y a donc de quoi faire pour être de merveilleux papy et mamie gâteaux.

Ce que est très apprécié de nous tous, c’est que Jacky et Nanou soient toujours très disponibles, d’une gentillesse sans égale et attentifs à ce qui se passe dans leur ville et dans notre parti, entretenant des liens avec de nombreux camarades.

Jacky reste le militant humain, de conviction forte, proche de nous qui sait faire preuve de solidarité quand nous le sollicitons et qui reste très apprécié dans notre section et dans la ville.

Je veux conclure cette intervention en disant un grand merci à Jacky et Nanou.

Merci et bonne continuation dans votre nouvelle vie et votre future ville... Je vous demande de les applaudir très chaleureusement.

 

Publié dans Pierre Bénite, Rhône

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