Dassault aviation CGT : Pas de pognon, pas d'avion ! Forte mobilisation en Haute Savoie le 17 mars
Il y a un an, les salariés Dassault Aviation déclenchaient un conflit sans précédent, tant dans son ampleur que dans sa forme, pour le maintien du pouvoir d’achat. Depuis le mois de mars 2021, l’appel « vendredi après-midi, usine vide » est suivi par la quasi-totalité du personnel de production.
Pour rappel, les accords salariaux 2020 et 2021, que la CGT refusa de signer, se traduisirent par des augmentations générales minimes, de 0% et 0,5% respectivement, malgré les excellents résultats de Dassault Aviation. Constatant l’envolée des prix à la consommation, les salariés manifestèrent leur refus d’un tel mépris salarial.
Sous la pression du personnel en lutte, la direction de Dassault Aviation rouvrait les négociations salariales en octobre dernier, avec des propositions encore très largement
inférieures à l’indice des prix à la consommation. Seules les organisations syndicales UNSA et CFE-CGC signèrent l’accord salarial 2022, mettant ainsi le feu aux poudres. La grande majorité du personnel considéra, à juste titre, cet accord salarial comme tout à fait inacceptable.
Aujourd’hui, toutes les usines Dassault Aviation sont pratiquement à l’arrêt. La quasi- totalité des ouvriers spécialisés, des techniciens et des cadres sont en grève pour l’obtention immédiate d’un rattrapage de salaire. Rattrapage que la CGT avait initialement chiffré à 200 € net mensuel.
Le PDG de Dassault Aviation, par ailleurs président de l’UIMM, persiste à ne pas vouloir entendre les revendications portées par la CFDT, la CGT et FO, réunies en intersyndicale. Il est à noter qu’au cours des discussions qui se tiennent actuellement, la CGT fait une concession en proposant un rattrapage salarial de 150 € net mensuel.
Le 4 mars, étaient communiqués les résultats 2021 du groupe Dassault Aviation. Le chiffre d’affaires est comparable à celui de 2019, en revanche le carnet de commandes avoisine les 21 milliard d’euros, la trésorerie atteint 5 milliards, et le résultat net est d’environ 700 millions d’euros.
Quant au partage des richesses, historiquement équitable puisque le fondateur avait décidé de rétribuer à parts égales les actionnaires et les salariés, nous constatons cette année encore que le déséquilibre s’amplifie. Les dividendes s’élèvent à 208 millions d’euros (le double de l’exercice précédent). Pour mémoire, la famille Dassault possède 51 960 760 actions. Avec 2,49 euros de dividende versé par action, la Société va donc leur faire un chèque de plus de 129 millions. Pour se rendre mieux compte, ça fait plus de 10 millions d’euros par mois, l’équivalent de 6 238 mois de salaire au SMIC... chaque mois !
Dans le même temps, la Direction peine à accéder aux revendications des salariés, en ne proposant qu’une revalorisation salariale de l’ordre de la centaine d’euros net mensuel. La Direction privilégie à l’évidence l’actionnaire en doublant les dividendes, tout en tentant de limiter l’accroissement la masse salariale.
Or, la crise sanitaire et le conflit russo-ukrainien entrainent une hausse incontrôlée de l’inflation, et auront à court terme des effets dévastateurs sur le pouvoir d’achat des salariés.
La CGT Dassault maintien le mot d’ordre de grève, et n’acceptera pas de s’asseoir à la table des négociations avant que la Direction n’ait revu à la hausse ses propositions salariales.
Durant des décennies, Dassault-Breguet puis Dassault Aviation était renommée pour sa
paix sociale, négociée par les organisations syndicales et une direction à l’écoute de ses
salariés. Une direction qui avait compris l’intérêt de payer à leur juste valeur tout le personnel, de l’ouvrier à l’ingénieur. Aujourd’hui, tout un chacun peut amèrement constater que le dialogue social est au point mort, dans cette entreprise riche à milliards.
Dassault Aviation, constamment tournée vers le futur, applique une politique salariale datant d’avant les débuts de l’aviation.
La CGT s’est toujours battue et se battra toujours pour défendre les intérêts des salariés
et contre toute forme d’injustice.
Le jeudi 17 mars 2022 une journée d’action aura lieu toute la journée à l’entrée de l’usine de l’établissement Dassault Argonay en Haute Savoie. Une conférence de presse sera organisée à 15h00 avec la présence de Frédéric Sanchez, secrétaire fédéral CGT de la métallurgie, des représentants CGT des 9 établissements de Dassault Aviation ainsi que les représentants des structures CGT du département de la Haute Savoie.
La manifestation départementale de la Haute Savoie rejoindra également pour 14h30 les salariés de Dassault Aviation pour un grand rassemblement convivial avec comme mot d’ordre « Augmenter les salaires maintenant ».
Les avions, c’est nous qui les faisons !
PAS DE POGNON PAS D’AVIONS !
Tract de Dassault Aviation CGT