Lutte pour les salaires à Eurofins Biomnis à Lyon Gerland

Les salariés de Eurofins Biomnis sont en grève pour les salaires et la dignité

Vendredi 25 mars, c’est le 3e jour de grève pour les salariés du laboratoire Eurofins Biomnis, leader européen de la biologie, sur le site de Lyon Gerland, rejoints par ceux du site d’Ivry en région parisienne.

La direction a d’abord proposé 2,5% d’augmentations individuelles, qui ont été refusées par le personnel, et ensuite, à la place, une augmentation générale de 1,6 % et 1,2% en augmentations individuelles, à nouveau refusées par l’assemblée générale.

Pendant la Covid, le personnel a été beaucoup sollicité permettant à la société d'engranger des bénéfices mirobolants. Le groupe Eurofins est une des entreprises du CAC40 et son principal actionnaire fait partie des 25 plus grandes fortunes françaises avec un patrimoine déclaré de plus de 5 milliards d’euros.

Devant le site de Gerland les grévistes en blouse blanche, bien décidés à se faire entendre bruyamment et respecter, ont déployé des banderoles et des pancartes, salués par les klaxons des véhicules passant devant. Ce soutien fait du bien.

Jeudi soir, face au mépris affiché de la direction annonçant que les discussions étaient closes, les salariés ont décidé de continuer la grève jusqu’au vendredi soir, sans illusion sur la possibilité de faire reculer Biomnis mais « pour le respect et la dignité » et pour que la grève lui coûte le maximum.

Les laboratoires clients commencent à s’inquiéter et la direction a dû faire venir un engin frigorifique pour conserver les analyses en attente. (Ci-dessous la lettre des salariés à leur direction)

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Lettre ouverte des salariés du laboratoire Eurofins Biomnis en grève depuis 3 jours à Mr Gilles Martin président de la société Eurofins Scientific.

Comme vous le savez, votre personnel est en grève. L’augmentation collective de 1.6% consentie par votre direction est si faible par rapport à la hausse du chiffre d’affaires et aux bénéfices de ces 2 dernières années que les salariés la perçoivent comme ridicule voir humiliante.

Le principe des augmentations individuelles auquel votre direction est attachée, outre qu’il soit arbitraire et ne repose sur aucun critère objectif, ne correspond pas à ce dont il s’agit ici, à savoir une charge de travail liée à un contexte particulier entrainant une dégradation de nos conditions de travail, assumée d’une manière ou d’une autre par l’effort de tous et chacun.

Votre direction, après avoir recueilli les fruits de la crise et du « quoi qu’il en coûte » de l’état, n’entend pas le message de l’exécutif actuel incitant les employeurs, publics comme privés, à une meilleure rétribution du travail. Elle donne l’exemple d’une gestion profiteuse, opportuniste et à court vue, détournant l’effort collectif, celui des employés mais aussi celui du contribuable, au seul bénéfice des intérêts particuliers d’actionnaires privés, dans des proportions honteuses.

La faible augmentation collective consentie, hormis qu’elle n’est pas à la hauteur de l’effort des salariés et qu’elle ne compense pas les effets de l’inflation, dessert votre entreprise en démotivant et faisant partir le personnel, générant de sérieux problèmes de recrutement quand les autres entreprises du secteur, elles, ont entendu le message gouvernemental.

Les salariés d’Eurofins Biomnis après avoir fourni tant d’efforts collectifs, se sentent méprisés.

Les représentants des salariés se sont engagés dans un dialogue social constructif, en proposant des mesures équitables, afin que l’ensemble des salariés soient rémunérés à la hauteur de leur engagement mais votre direction confond un dialogue constructif avec un dialogue de sourd.