Législatives 2022. Intentions de vote et participation. Inquiétant !
La nomination d'Elisabeth Borne et le nouveau gouvernement ne profitent pas dans les intentions de vote aux macronistes, montre la troisième vague du baromètre OpinionWay-Kéa Partners. Bien qu'ils soient toujours crédités d'une majorité de sièges à l'Assemblée.
A moins de trois semaines du premier tour des législatives , la majorité présidentielle ne parvient pas à faire bouger les lignes. Dans ce nouveau sondage publiée mercredi, l'alliance des partis soutenant Emmanuel Macron perd 1 point, à 26 % d'intentions de vote, et voit ainsi la coalition électorale de gauche sur ses talons.
L'enquête réalisée dans son intégralité après la nomination d'E. Borne à Matignon, et en partie après la présentation de son gouvernement, montre que ces annonces n'ont pas eu d'effet sur l'opinion. « Pour l'instant, il n'y a pas de dynamique portant la majorité présidentielle », souligne Bruno Jeanbart, vice-président d'OpinionWay.

« En 2017, la nomination d'Edouard Philippe avait permis à En Marche de progresser dans les sondages avant les législatives en captant des voix à droite, rappelle-t-il. Mais Elisabeth Borne n'est pas perçue comme étant de droite ou de gauche, elle est identifiée comme macroniste. Cela a logiquement moins d'effet sur les électeurs. »
L'avance de la majorité présidentielle est toutefois confortable. Bénéficiant de sa position centrale et de la dispersion des oppositions, La République En marche (LREM) rebaptisée Renaissance, le Modem de François Bayrou et Horizons, le parti d'Edouard Philippe, peuvent espérer avoir entre 295 et 335 sièges à l'Assemblée, soit au-dessus de la majorité absolue de 289.
De son côté, la coalition de gauche et des écologistes progresse doucement. Au niveau national, elle gagne 1 point, à 25 % d'intentions de vote.
« La gauche surfe encore sur l'annonce de leur alliance, qui a dominé l'actualité politique ces dernières semaines. Il reste à voir si elle arrive à maintenir cette visibilité pour la suite de la campagne », avertit Bruno Jeanbart.
La coalition comportant le PS, EE-LV, LFI et le PCF pourrait remporter entre 155 et 185 sièges à l'Assemblée. Un chiffre largement insuffisant pour décrocher une majorité et ainsi contraindre Emmanuel Macron à une cohabitation, comme en rêve Jean-Luc Mélenchon. Cependant la coalition serait la principale force d'opposition de la prochaine législature.
Avec 11 % d'intentions de vote, Les Républicains se retrouveraient considérablement affaiblis, avec entre 50 et 70 députés.
Quant au Rassemblement national, il perd 1 point cette semaine, avec 21 % d'intentions de vote au soir du 1er tour. Sans réserves de voix, la formation de Marine Le Pen n'obtiendrait qu'entre 14 et 34 sièges, alors que la formation d'un groupe parlementaire nécessite au minimum 15 députés.
Les rapports de force peuvent bouger d'ici les 12 et 19 juin. Le gouvernement va mettre en avant son projet de loi sur le pouvoir d'achat, la priorité numéro un des Français. Çelà jouera t-il chez les électeurs à cette élection ? D'autant que tous les partis ont l'intention de mettre, eux aussi, ce thème au coeur de leur campagne.
Par contre l'abstention jouera contre la gauche et les écologistes
Un sondage Ipsos du 23 mai faisant état des indices de participation aux législatives (par âge, par sexe, par famille politique) était inquiétant bien qu'encore à 3 semaines du scrutin.
47% des sondés se déclarent certains d'aller voter aux législatives. L'abstention pourrait être de 53% donc supérieure à celle de 2017 !
Quand on examine la participation aux différents scrutins au suffrage universel depuis le début de la Ve République, on obtient une une participation en baisse très nette aux législatives. Avec 51,3 %, l’abstention avait atteint un niveau record au 1er tour du scrutin de 2017 qui avait vu au second tour qu'une seule triangulaire. En effet, l'abstention ne facilite pas les candidats à franchir la barre des 12.5% des inscrits pour se qualifier au second tour.
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Quelques remarques :
- Les abstentionnistes seront aussi bien des femmes que des hommes.
- Les moins de 50 ans seraient les moins nombreux à aller voter, la plus faible participation serait chez les jeunes de 18 à 34 ans alors que de 60 ans et plus elle serait la plus importante.
- Ce que confirmerait une participation beaucoup plus importante chez les retraités alors que c'est chez les ouvriers et employés qu'elle serait la plus faible.
- C'est dans l'électorat communiste et les personnes non engagées dans un parti ou un mouvement politique que la participation serait la plus faible.
Que cela soit par âge, catégorie sociale professionnelle ou engagement dans un parti politique, les prévisions laissent à penser que c'est surtout les forces de gauche et écologistes qui risquent le plus de pâtir de l'abstention, laissant peu de chances aux candidats de la coalition électorale de parvenir au second tour.
L'OPA de la France insoumise sur de nombreuses circonscriptions risque d'avoir été inutile et surtout un facteur de division que la coalition pourrait au final payer très cher.