A Kiev Macron vend des canons et oublie la paix !

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Canons Ceasar vendus par la France à l'Ukraine

Canons Ceasar vendus par la France à l'Ukraine

De Kiev, Emmanuel Macron s’est exprimé au JT de TF1, pour appeler, en vue des législatives, à « mesur(er) le moment où nous avons à faire ce choix démocratique ».

C’est en chef des armées qu’il est intervenu au 20 Heures de TF1, profitant d’un déplacement en Ukraine bien choisi pendant l’entre-deux-tours des législatives. Mis en difficulté par la coalition électorale de la gauche et des écologistes, Macron a appelé les Français à «  mesur(er) le moment où nous avons à faire ce choix démocratique, (…) à deux heures et demie d’avion de Paris, il y a la guerre, ce n’est pas une abstraction ».

Il s’était déjà invité sur les écrans, mardi, depuis le tarmac d’Orly, juste avant son départ vers l’Est. « Aucune voix ne doit manquer à la République ! » avait-il déjà lancé. Une République qu’il prétend incarner à lui seul, renvoyant la victoire de la gauche, à un « désordre français » qui s’ajouterait au « désordre mondial ».

Cette visite à Kiev intervient aussi à deux semaines de la fin de la présidence française de l’Union européenne (UE). Macron a donc pris soin de se faire accompagner des dirigeants des deux autres plus grandes économies des Vingt-Sept, Olaf Scholz pour l’Allemagne et Mario Draghi pour l’Italie. Une manière pour lui de se départir de son image de dirigeant conciliant avec Vladimir Poutine. En effet, il s’est vu reprocher ses propos. «Il ne faut pas humilier la Russie pour que, le jour où les combats cesseront, nous puissions bâtir un chemin de sortie par les voies diplomatiques », avait indiqué à la presse régionale Emmanuel Macron.

Un pas vers l’adhésion de l’Ukraine à l’union européenne

Lors d’une conférence de presse à Kiev avec Zelensky et en présence des dirigeants allemand et italien, et du président roumain Klaus Iohannis, Macron a tenu à lever toute ambiguïté : « L’Europe, dès le premier jour de cette guerre, a su choisir avec clarté son camp, celui d’une Ukraine libre et souveraine, celui du droit international. » Les modalités des discussions diplomatiques « ne seront décidées que par l’Ukraine et ses représentants. L’Allemagne comme la France ne seront jamais dans une situation de négocier pour le compte de l’Ukraine avec la Russie », a-t-il précisé.

Mais rien sur l'exigence de paix et notamment sur le rôle que pourrait jouer la France pour mettre un terme à cette guerre.  Aux contraire, Macron est venu vendre ses armes, c'est ce qu'il a rappelé en affirmant que le soutien à l’Ukraine passe par l’envoi d’armes supplémentaires. Il a annoncé l’acheminement de six canons de longue distance Caesar, en plus des douze déjà envoyés sur place ! La guerre toujours la guerre !

Zelensky a redemandé à rejoindre l’UE. « Notre intégration (…) peut renforcer la liberté en Europe. Nous comprenons que c’est un parcours, mais ce chemin doit avoir un début. Les Ukrainiens sont prêts à avancer sur cette route », a-t-il déclaré.

« Tous les quatre, nous soutenons le statut de candidat immédiat à l’adhésion », a assuré Macron. Pour autant, le chemin pourrait être long ; l’Ukraine est loin de remplir les critères d’adhésion. Pour mémoire, le parcours vers l’UE de Chypre a ainsi pris 14 années ; celui de la Roumanie, 8. Une décision sera rendue lors du sommet européen du 23 juin. Et gardons en tête que la question de l'adhésion de l'Ukraine à l'UE est une des causes du conflit avec la Russie depuis 2014.

Dans ces conditions, on peut comprendre que certains estiment que cette guerre sera longue surtout quand on vient jeter de l'huile sur le feu !

La rencontre des quatre dirigeants européens avec Zelensky a été précédée d’une visite à Irpin, symbole des destructions occasionnées par l’armée russe en mars. « On a tous vu ces images d’une ville dévastée qui est à la fois une ville héroïque puisque c’est ici, entre autres, que les Ukrainiens ont arrêté l’armée russe qui descendait sur Kiev. », a salué, sur place, Emmanuel Macron.

Lors de l’entretien diffusé jeudi soir, il a également annoncé que la France travaillait à trouver une « autre voie » que le port d’Odessa pour faire sortir le blé d’Ukraine, alors que pointe une crise alimentaire mondiale. Ce chemin serait celui de la Roumanie. « Ils réalisent des investissements. Nous les aidons », a-t-il déclaré.

Publié dans Paix, Europe, International

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