Droit à l'avortement supprimé de la Constitution américaine : Retour de bâton

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Manifestation à Denver pour protester coontre la décision de la cour suprême

Manifestation à Denver pour protester coontre la décision de la cour suprême

Ils n’ont pas perdu de temps. À peine la Cour suprême avait-elle décidé, ce vendredi noir, que le droit à l’avortement n’était plus inscrit dans la Constitution américaine que huit États s’y sont engouffrés immédiatement.

À terme, la moitié du pays pourrait interdire le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Autant de lieux où les femmes ne pourront plus choisir SI et QUAND elles veulent un enfant. Autant de jeunes filles, victimes d’inceste ou de viol, à qui ces dangereux réactionnaires infligeront de mener à terme leur grossesse. Autant de décès lors d’IVG clandestines. Autant de vies brisées. « C’est la volonté de Dieu », s’est félicité Donald Trump, à l’origine de ce grand bond en arrière. Ainsi soit-il ?

Certainement pas !

Si le retour de bâton est violent, il était prévisible. Les manifestations féministes organisées face à cette régression historique attestent que cette guerre déclarée contre les femmes est loin d’être gagnée. « L’histoire de l’opposition des hommes à l’émancipation des femmes est plus intéressante peut-être que l’histoire de cette émancipation elle-même », avançait Virginia Woolf.

Ce n’est pas un hasard si ce coup de force intervient après une puissante vague féministe qui a sévèrement ébranlé le système patriarcal.

Comment ne pas rappeler ici l’avertissement de Simone de Beauvoir, prévenant qu’ « il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question ». Nous y sommes. Et les États-Unis sont loin d’être les seuls à s’y attaquer.

Que la moitié de l’humanité puisse disposer de son corps : voilà une idée insoutenable pour les obscurantistes religieux.

L’onde de choc s’est ressentie en France, rappelant à ceux qui ne voulaient pas l’entendre que l’avortement demeure un droit fragile. D’autant que les députés RN entrés en nombre dans l’Hémicycle comptent dans leurs rangs des anti-IVG notoires.

Ainsi, les macronistes, qui s’étaient opposés à plusieurs reprises aux propositions de loi communiste et insoumise pour en garantir le droit dans la Constitution, par un de ces retournements de veste dont ils ont le secret, soutiendront désormais « avec force » ce projet, a fait savoir la première ministre. Alléluia…

Article de Maud Vergnol publié dans l'Humanité

Publié dans Amérique du Nord, Femmes

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