Législatives 2022. Une gauche fracturée malgré la façade NUPES...
Les dernières élections, tant présidentielles que législatives, sont le reflet d’un pays profondément divisé. Division entre les votants et les abstentionnistes mais aussi au sein du corps électoral. Les 3 blocs qui ont émergé au cours de la présidentielle montrent déjà leurs limites et leurs faiblesses lors des législatives.
Nous nous intéresserons au bloc de la gauche lui aussi fracturé malgré la façade NUPES. La gauche aujourd’hui est composée de 4 grandes tendances :
- la tendance majoritaire FI, autour de Mélenchon et de ses « lieutenants », qui incarne une gauche urbaine surfant sur le wokisme, le communautarisme, pour une laïcité « positive et ouverte » (…), une écologie et un féminisme radicaux s’appuyant sur un électorat majoritairement urbain, jeune, cadres ou à l’opposé issu des quartiers populaires et dont elle flatte (et se sert) certaines aspirations séparatistes au lieu de leur proposer un avenir commun ;
- les écologistes, eux-mêmes divisés entre une mouvance modérée incarnée par Jadot et la tendance plus radicale voire caricaturale de Sandrine Rousseau. EELV en France s’appuie traditionnellement sur un bloc de jeunes urbains ou de néo ruraux ;
- les socialistes, le « canal officiel » mené dans l’accord NUPES par un Olivier Faure en mode survie mais aussi les « dissidents » menés par Carole Delga (présidente de région Occitanie) et Michael Delafosse (maire de Montpellier) restés fidèles à la ligne républicaine et laïque héritière de Jean Jaurès ;
- les communistes, enfin, menés par la ligne majoritaire du 38ème congrès qui incarnent une gauche sociale, laïque, républicaine mais aussi universaliste. Une gauche fidèle aux idéaux de luttes sociales, de défense des acquis sociaux et des services publics mais qui veut rassembler tout en combattant les divisions.
On comprend dès lors que la demande, hors tout accord, de Jean Luc Mélenchon de fusionner au sein d’un seul groupe parlementaire ne pouvait recevoir qu'un refus des autres partis. La FI n’a eu de cesse de rappeler à ses « partenaires » la nécessité de respecter l’accord pendant la campagne législative que ne l’a-t-elle fait au lendemain ?
Passée la brève euphorie de dimanche soir, les forces de gauche et écologistes n’ont pas réussi à devenir la première force politique du pays pour différentes raisons qu’il faudra analyser en toute objectivité et avec courage, comme l’ont fait d’ailleurs Fabien Roussel mais aussi François Ruffin.
Les communistes doivent poursuivre l’œuvre commencée lors de la campagne présidentielle et fédérer à nouveau en refusant les diktats et les outrances d’une partie de la gauche française traversée par un anticommunisme parfois viscéral. Il n’est pas inutile de rappeler que le but ultime de François Mitterrand était de vouloir tuer le PCF quitte à faire monter le FN. Mélenchon rappelle souvent son admiration de l’ancien président.
La vie d’un parti ne dépend pas d’un résultat électoral guidé par les sondages et une forme de chantage mais de la force de ses convictions. Les attaques incessantes et souvent ignobles dont est victime Fabien Roussel montrent bien que les chiens de garde sont lancés afin de tuer toute velléité de reconstruction d’un gauche sincère, forte, fidèle à ses idéaux, non soumise aux injonctions de quelques-uns mais au service du peuple.
Viendra très vite le temps où chacune et chacun devra faire le choix de son engagement et s’y tenir pour que dans 5 ans, une vraie gauche, diverse, unie autour d’un projet construit et optimiste, puisse rendre l’espoir aux Français !
Sources : Facebook page du PCF l'humain d'abord.