Crise énergétique mondiale : Le pire est encore à venir selon Fatih Birol de l'Agence Internationale de l'Energie

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Fatih Birol

Fatih Birol

C'est ce qu'a déclaré le chef de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol, lors d'une conférence sur l'énergie à Sydney.

La crise énergétique mondiale, avec la flambée des prix du pétrole et du gaz due à la guerre en Ukraine, pourrait s'aggraver. C'est ce qu'a déclaré le chef de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol, lors d'une conférence de presse. Il a déclaré que le monde n'avait jamais connu une crise énergétique de cette ampleur et de cette complexité. Et le pire est encore à venir, selon M. Birol, et pourrait affecter le monde entier.

En raison des perturbations de l'approvisionnement en combustibles fossiles russes, les prix du pétrole et du gaz ont fortement augmenté. Cela alimente l'inflation et exerce une forte pression sur le pouvoir d'achat des ménages. Dans plusieurs pays, dont le Sri Lanka, la forte hausse des prix, conjuguée aux problèmes économiques, a même entraîné d'importants troubles sociaux.

M. Birol a déclaré que l'Europe pourrait connaître des moments très difficiles l'hiver prochain en raison d'éventuelles pénuries de gaz, maintenant que la Russie pourrait fermer complètement les approvisionnements. Il a déclaré qu'il était très inquiet à ce sujet et qu'il craignait que cela ait des conséquences mondiales.

M. Birol a également déclaré que la crise énergétique pourrait être un moteur pour la transition vers des sources d'énergie durables.

La secrétaire américaine à l'énergie, Jennifer Granholm, a déclaré lors du forum que la guerre en Ukraine avait démontré l'importance de passer à des sources d'énergie alternatives pour contrer la dépendance aux combustibles fossiles russes. "Nous voulons et devons passer à une énergie propre", a déclaré la ministre.

C'est un vrai spécialiste international, qui le dit. Inflation, crise économique et financière, mouvements sociaux. Tout ça arrive à grande vitesse. Les dégâts peuvent être considérables.

Mais on ne corrigera pas d'un claquement de doigt les mauvais choix politiques et économiques faits depuis 20 ans. Les milliards non investis dans le nucléaire, mais plutôt dans le solaire et l'éolien, et qui ont accru la dépendance de l'Europe au gaz fossile ont été gâchés.

Fessenheim est fermée, et ne rouvrira pas. L'Allemagne va dans le mur. Et en France, les gouvernements qui ont pris les mauvaises décisions ne le reconnaîtront pas. Mais chacun de nous peut le payer très cher ! d'où l'importance d'agir et de rassembler pour des mesures immédiates fortes :

  • Créer un vrai pôle public de l'énergie avec l'ensemble de la filière électrique (production - distribution) renationalisée à 100% y compris les énergies renouvelables comme le solaire et l'éolien;
  • Prolonger ou relancer les centrales nucléaires dans le cadre d'un mix-énergétique qui vise à produire de l'électricité décarbonée et moins chère afin de répondre aux besoins (près de 12 millions de personnes sont en précarité énergétique);
  • Mettre fin à l'ARENH, ce dispositif qui détourne la trésorerie d'EDF et empêche d'investir dans la maintenance et le renouvellement du parc;
  • Prendre la décision comme en Espagne en sortant du marché européen de l'électricité et réduire la TVA à 5.5%;
  • Mettre en place une commission d'enquête parlementaire pour faire la clarté sur la situation d'EDF, ses causes, ses responsables et les alternatives, en associant les salariés de l'entreprise, les usagers, les élus-es et es collectivités territoriales.

Enfin il est possible d'articuler action pour le pouvoir d'achat et action pour le climat comme le propose le secrétaire national du PCF et député Fabien Roussel qui appelle à la gratuité des transports en commun. Il estime que l'on doit favoriser les transports collectifs, faire en sorte de rendre gratuit l'accès aux TER, métros, trains, partout où c'est possible.

"Aujourd'hui, les collectivités, les employeurs, prennent en charge 50% du ticket de métro ou du TER. Je propose que l'Etat prenne en charge les 50% restants pour que tous les salariés qui ont la possibilité de prendre des transports collectifs puissent le faire gratuitement", a précisé Fabien Roussel à BFM TV, évoquant "une incitation forte et massive pour laisser la voiture à la maison."

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