Gouvernement Borne Bis enfin nommé ! Mais Elizabeth Borne renonce à solliciter la confiance des députés !
Elizabeth Borne 1ère Ministre a fini par mettre en place son gouvernement Bis. Quelques poids lourds politiques viennent de la droite, quelques ministres avec le jeu des chaises musicales changent de place, des élus locaux arrivent ainsi que de nombreux parlementaires et d'anciens ministres.
Le nouveau Conseil des ministres s'est tenu au complet dans l'après-midi, plus de deux mois après la réélection de Macron et surtout après les législatives, qui ont vu les électeurs sanctionner sévèrement la politique de Macron qui se retrouve sans majorité. Le gouvernement veut agir vite en cherchant des majorités texte par texte.
Ainsi, un paquet pouvoir d'achat - première préoccupation des Français - sera présenté jeudi lors d'un nouveau Conseil des ministres, après une dernière réunion de calage avec tous les ministres concernés.
Macron a tenté de rejeter la faute sur les oppositions. Après les consultations post-législatives , il a du prendre « acte du refus des partis de gouvernement de participer à un accord de gouvernement », a-t-il lâché au début du Conseil des ministres. Il a du reconnaître que la capacité du gouvernement à réformer est fortement interrogée par la situation politique nouvelle par lequel par 2 fois les Français ont rejeté son programme.
Il a enjoint ses ministres à « tenir ». Un gouvernement formé, de « personnalités à forte légitimité, politique, technique, d'élus, professionnelle » qui ont « vocation à dégager des majorités de projet ».
La droite est en tout cas renforcés. Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, qui outre le ministre délégué aux Comptes publics Gabriel Attal, en obtient trois supplémentaires : Roland Lescure (Industrie), le Modem Jean-Noël Barrot (Numérique) et Olivia Grégoire (PME, Commerce, Artisanat, Tourisme).
Gérald Darmanin, prend sous son aile les Outre-mer et son ministre délégué, l'ancien préfet Jean-François Carenco, ainsi que les Collectivités territoriales et sa ministre, Caroline Cayeux , maire de Beauvais est de droite, ex-présidente de Villes de France et soutien d'Emmanuel Macron.
Christophe Béchu, proche d'Edouard Philippe, est promu ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Il aura, outre la tutelle des Collectivités avec l'Intérieur, des ministres délégués spécialistes de leur secteur - comme à la Ville et au Logement le maire de Clichy-sous-Bois Olivier Klein , issu du PS - ou proche du chef de l'Etat comme Clément Beaune, qui passe de l'Europe aux Transports.
C'est Olivier Véran, rompu à la communication de crise avec le Covid, qui reprend le porte-parolat du gouvernement et Franck Riester (ex-LR devenu Agir), qui lui succède au poste stratégique - et surveillé de près par l'Elysée - de ministre des Relations avec le Parlement.
L'urgentiste François Braun, chargé du programme santé d'Emmanuel Macron et auteur de la « mission flash » sur la crise des urgences, va devoir désormais, nommé ministre de la Santé, mettre en oeuvre ses préconisations et gérer la septième vague du Covid .
Damien Abad, accusé de tentatives de viol , sort et est remplacé aux Solidarités par l'ex-directeur général de la Croix Rouge, Jean-Christophe Combe.
Enfin, Marlène Schiappa fait son retour et de nombreux parlementaires sont récompensés - de l'ex-président des députés Agir, Olivier Becht, à la députée Horizons, Agnès Firmin Le Bodo, en passant par les Modem Sarah El Haïry et Geneviève Darrieussecq, qui retrouvent le gouvernement. Modem et Horizons sont ainsi renforcés.
Avec ce gouvernement paritaire - mais avec peu de femmes à des postes cruciaux - et dont la moitié des membres ne vont laisser leur place à l'Assemblée nationale que dans un mois à leur suppléant.
Du côté du PS et du PCF, Boris Vallaud et Fabien Roussel se sont interrogés, pour souligner le flou, sur « la feuille de route » de l'exécutif.
La déclaration de politique générale est le premier rendez-vous à l'Assemblée nationale, celui à ne surtout pas manquer pour tout nouveau 1er ministre surtout quand il n'a pas de majorité. Attendue mercredi 6 juillet, cette déclaration revêtira une dimension particulière pour Elisabeth Borne. Pas seulement parce qu'elle est la deuxième Première ministre dans l'histoire de la Ve République. Surtout, parce qu'elle doit véritablement lancer son bail à Matignon, deux mois et demi après la réélection de Macron et deux semaines après la défaite de la majorité sortante aux élections législatives.
On apprenait en fin de journée qu'E. Borne renonçait à solliciter la confiance des députés. Cela est un déni de démocratie et un acte anti-démocratique. « La confiance ne se décrète pas a priori, elle se construit patiemment texte après texte », a déclaré Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement. La France insoumise a déjà annoncé le dépôt d'une motion de censure qu'avait déjà envisagée André Chassaigne la semaine dernière.
Passée la sidération devant ce bouleversement politique lourd de conséquences, qui remet l'Assemblée nationale au centre du jeu , l'exécutif espère enfin sortir cette semaine de la période de flottement dans laquelle il se trouve depuis l'échec de Macron et de sa politique.