Incidents du Stade de France, le Sénat charge le ministre de l'Intérieur et le Préfet de police de Paris

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Incidents du Stade de France, le Sénat charge le ministre de l'Intérieur et le Préfet de police de Paris

Les sénateurs ont publié leur rapport sur les incidents en marge de la finale de la Ligue des Champions le 28 mai. Ils pointent un « enchaînement de dysfonctionnements » et contredisent la version du ministre de l'Intérieur et du Préfet de police de Paris.

« Fiasco », « échec », « impréparation »... Les sénateurs ont des mots forts sur les incidents du Stade de France. Dans leur rapport, ils concluent à « un enchaînement de dysfonctionnements » des organisateurs, mais aussi de l'Etat et des forces de l'ordre, lors de la finale de Ligue des champions opposant le Real Madrid à Liverpool.

En raison de ces dysfonctionnements, des milliers de supporters anglais s'étaient retrouvés entassés aux portes de l'enceinte et ont eu le plus grand mal à accéder aux tribunes. Certains ont aussi été victimes de vols et d'agressions de la part de délinquants ayant réussi à contourner le préfiltrage des spectateurs.

Ces incidents ont retardé le coup d'envoi de la rencontre. Très vite, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a pointé du doigt l'attitude des supporters de Liverpool et leur recours massif aux faux billets. Des propos qui avaient scandalisé l'Angleterre.

Les supporters anglais innocentés

Les conclusions du rapport, piloté par Laurent Lafon (Union centriste) et François-Noël Buffet (LR), contredisent fortement la version gouvernementale.

« Les premières déclarations ne correspondaient pas à la vérité », pointent les sénateurs, dont l'enquête n'a révélé la présence que de 2.471 billets falsifiés, bien loin des 35.000 évoqués par le ministre. Les sénateurs ont d'ailleurs déploré « l'attitude » du ministre lors de son audition au palais du Luxembourg qui, selon eux, « ne nous aura pas permis de comprendre parfaitement ce qu'il s'est passé ». Egalement interrogé, le préfet Lallement a, lui, reconnu « un échec » devant les élus.

Selon leur rapport, ce n'est pas l'usage de faux billets, et encore moins l'attitude des spectateurs britanniques qui est en cause mais plusieurs défaillances de l'organisation : le mauvais fonctionnement des barrages de préfiltrage, qui se sont transformés en goulot d'étranglement, l'impréparation des stadiers, l'absence de coordination entre les forces de l'ordre et les organisateurs et même le manque d'attractivité aux abords du Stade de France qui pousse les supporters à ne s'y rendre qu'à quelques minutes du coup d'envoi.

Le texte pointe également un usage disproportionné de la force par les policiers, déployés par le préfet de police de Paris. Des images de certains d'entre eux usant de gaz lacrymogène contre des supporters manifestement calmes avaient choqué des deux côtés de la Manche.

Un « coup de semonce »

Les sénateurs listent une quinzaine de recommandations, prônant notamment une meilleure gestion des flux de spectateurs, une communication plus fluide entre les différents services de l'Etat et une prise en compte accrue des attentes des supporters.

« Il apparaît indispensable de mener à son terme l'analyse des dysfonctionnements intervenus lors de cette soirée. Les évènements du Stade de France sont un « coup de semonce » qui ne devrait pas remettre en cause la capacité de la France à organiser de grands évènements sportifs », conclut le rapport sénatorial.

Un avertissement à prendre très au sérieux rapidement, le pays devant accueillir la Coupe du monde de rugby à l'automne 2023 et les Jeux Olympiques à l'été 2024.

Espérons que ce rapport soit bien entendu, compris et que ses recommandations soient suivies !
 
 

Publié dans Divers, Politique nationale

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