Total, la grève se poursuit, mise à l'arrêt de la raffinerie de Normandie

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

TotalEnergies va mettre à l'arrêt sa raffinerie de Normandie près du Havre, la plus importante de France, conséquence de la grève pour les salaires à l'appel de la CGT qui restait très suivie. Il est vrai qu'au même moment le groupe annonçait verser à ses actionnaires un acompte sur dividende exceptionnel de 2,62 milliards d'euros. De quoi enrager les grévistes et plus largement l'ensemble des salariés et les automobilistes qui se sont vus imposer des hausses de prix des carburants. On sait à qui profite l'inflation !

 

Cette mise à l'arrêt "pour des raisons de sécurité" va nécessiter plusieurs jours", selon TotalEnergies qui affirme ne pas mettre en péril l'approvisionnement des stations-service à court terme, même si elle représente quelque 22% des capacités de raffinage en France, selon des données de l'Ufip (groupes pétroliers).

 

Le groupe a indiqué avoir procédé à des importations et avoir des stocks "pouvant durer entre 20 jours et un mois", en plus des stocks stratégiques détenus par la France qui importe environ 50% de ses besoins en gazole mais exporte de l'essence.

 

"La grogne est tellement forte à Normandie, que les grévistes ont exigé ce matin les procédures d'arrêt de la plus grande raffinerie de France", a indiqué à l'AFP Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité d'entreprise européen TotalEnergies SE.

"On s'inscrit sur le long terme: une raffinerie, pour l'arrêter, il faut cinq jours, pour la redémarrer il faut à peu près la même chose, donc on part minimum sur dix jours sans production de raffinage et de pétrochimie", a souligné M. Defresne, affirmant que la mobilisation "va largement dépasser la journée du 29 septembre".

 

Cette grève des raffineries a débuté mardi, elle doit durer jusqu'à jeudi, journée d'action nationale dans l'ensemble des secteurs économiques, à l'appel de la CGT et de Solidaires. Sur plusieurs sites, "on a une majorité de grévistes qui a envie de poursuivre au-delà de demain soir", a indiqué à l'AFP Eric Sellini, coordinateur CGT pour le groupe. La mobilisation est en moyenne de 70% parmi les personnels de production présents.

 

En cas d'arrêt de la raffinerie, il n'y aurait plus que deux raffineries en activité sur les huit sites en France - six raffineries et deux bio-raffineries -, les autres sont également touchées par des grèves ou bien arrêtées pour des travaux de maintenance, selon la CGT.

 

La raffinerie TotalEnergies de Donges (Loire-Atlantique) et celle de PetroIneos à Lavera (Bouches-du-Rhône) seraient donc les seules à tourner, selon la CGT, qui fait également état de l'arrêt de plusieurs vapocraqueurs, des installations présentes dans certaines raffineries pour produire des composants utilisés dans l'industrie du plastique.

 

La CGT réclame une revalorisation salariale à hauteur de 10% pour l'année 2022, le "dégel des embauches" en France et "un plan massif d'investissements" dans l'Hexagone, des revendications déjà à l'origine de mouvements le 24 juin et le 28 juillet derniers.

 

Sources AFP

Publié dans Luttes sociales

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