Alimentation inflationniste : seuls les patrons font leur beurre !

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Les prix des produits alimentaires s’envolent ! L’Insee annonce une hausse de 12 % à fin novembre, soit deux fois plus que l’inflation. Une association avance même 14 % pour la trentaine de produits de première nécessité. Les 16 produits alimentaires ayant le plus augmentés se situent entre + 60 % (l’huile) et + 12,2 % (le riz). Entre les deux, les pâtes, les légumes frais, les poissons, les volailles, les œufs... Ce que mange la majorité de la population salariée.
 

L’argument du coût de l’énergie ou des emballages ne tient pas longtemps. L’objectif de l’oligopole agroalimentaire est bien de conforter ses profits par le gonflement des prix. C’était l’une des orientations des États généraux de l’alimentation propulsés par Macron. L’affirmation est savoureuse « les Français doivent accepter de payer plus cher s’ils veulent de la qualité », ce qui pose bien des interrogations sur le contenu de nos assiettes habituelles.
 

La fédération avait déjà dénoncé, il y a quelques semaines, les groupes agroalimentaires, comme Danone ou encore Nestlé dont le chiffre d’affaires a augmenté grâce quasiment uniquement aux hausses des tarifs passés avec la grande distribution. Ce qui se confirme avec Lactalis qui a augmenté ses prix de 15 %, Savencia (Caprice des Dieux, Bresse Bleu, Bordeau Chesnel...) de 10 % en moyenne sur l’ensemble de ses activités et qui prévoit 10 à 15 % de hausse en 2023.
 

Ainsi l’oligopole agroalimentaire impose-t-il ses hausses de prix pour continuer à engraisser les actionnaires, sans négliger une diminution de la quantité des produits. Le panier, composé de six produits épinglés par Foodwatch, a vu son poids diminuer de 12 %, mais son prix au kilo ou au litre augmenter de 25 % ! L’oligopole fait son beurre. Sans barrière !
 

Ce racket sur les consommateurs s’accompagne de salaires à la traîne dans tous les secteurs de l’alimentaire. Le patronat s’accroche à ses coffres forts. Le gouvernement bloque tout « coup de pouce » sur le Smic. Le groupe d’experts sur le Smic en rajoute, préconisant l’abandon des clauses de revalorisation automatique de celui-ci lorsque l’inflation dépasse 2 %. Si cette clause était remise en cause, ce serait signer la fin d’un salaire minimum interprofessionnel qui, bien que largement insuffisant, assure un filet de sécurité et limite les prétentions patronales de réduire le « coût du travail ». Les portes seraient largement ouvertes à l’alignement des salaires sur les minima conventionnels. Un recul social de plus d’un demi-siècle.
 

Les mobilisations pour des augmentations de salaires, et non des primes, démontrent l’urgence de rétablir l’échelle mobile, soit l’indexation des salaires sur la hausse des prix, le rattrapage des pertes subies depuis des années et de l’inflation 2022, l’appropriation par les salariés des gains de productivité accaparés par le patronat, la progression sensible du pouvoir d’achat pour vivre décemment.
 

Montreuil,
Le 15 décembre 2022

Publié dans Economie, Social

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