La section du PCF Pierre-Bénite a salué le départ en Bourgogne de Danielle Octavien
Le 7 décembre les communistes de Pierre-Bénite ont rendu hommage à Danielle Octavien qui a décidé d'aller vivre en Bourgogne. Une trentaine de camarades et amis-es étaient présents-es pour saluer la militante engagée et fidèle au Parti Communiste. Jean Chambon, secrétaire de la section est intervenu. Ci-après son intervention.
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"Bienvenue à toutes et tous. Merci de votre participation à ce pot fraternel des communistes à l’occasion du départ de Danielle. Je salue les amis-es et les membres de la famille de Danielle qui nous font le plaisir de participer à ce moment convivial.
Danielle vous la connaissez. Toujours discrète mais toujours présente et active et toujours solidaire aussi bien dans son immeuble le "Voltaire" que dans notre ville de Pierre-Bénite.
Danielle est mâconnaise d’origine, c’est donc là bas à Charnay les Mâcons exactement, qu’elle a décidé de retourner vivre, près de sa famille et particulièrement sa fille Dominique. Finalement, elle retourne à ses racines car elle naît à Mâcon en 1940. C’est alors la guerre.
Elle est une fille Bonnetaud avec pour mère Marcelle que les anciens connaissent bien car elle a été élue à Pierre-Bénite, et pour père Auguste. Elle est la seconde d’une fratrie de 5 enfants. Ses parents sont communistes et son père est engagé dans la résistance à l’occupant nazi et à la collaboration pétainiste.
A deux ans et demi, Danielle vit un drame terrible, son père en plein repas est arrêté et emprisonné. Après être passé dans diverses prisons, le 18 juin 1944, on le met dans le train à Compiègne pour l’expédier au camp d’extermination de Dachau et ensuite celui de Buchenwald où il mourra.
La famille est éclatée. Marcelle, la maman doit travailler dur, la semaine Danielle est élevée par sa tante et ne voit sa mère qu’en fin de semaine et les 4 autres enfants sont en pension.
C’est chez sa tante, visitée par les nazis que Danielle est cachée sous la table à manger et ne bouge plus. Un souvenir gravé dans sa mémoire surtout celui des bottes noires caractéristiques des nazis. Tremblant de peur, elle ne voyait que ces sinistres bottes. Elle n'avait que 4 ans !
Elle ne rejoindra l’ensemble de la famille qu'à 10 ans quand sa mère reconstruira sa vie et aura trois autres enfants Domenech. La vie est très difficile pour cette famille nombreuse de 8 enfants qui seront toujours très unis. Danielle participe à l’éducation des enfants, elle se heurte aux difficultés de la vie et doit de très bonne heure prendre le chemin du travail. Elle fait aussi la découverte de la solidarité.
Elle travaille d’abord dans deux imprimeries, ensuite chez une couturière et puis finalement rentre comme agent hospitalière à l’Office Départemental de Mâcon spécialisé pour l’éducation des adultes handicapés.
A 16 ans aux Vaillants, organisation de jeunesse créée en 1945 par le Parti Communiste, Danielle rencontre Fanfan. Ils militent ensemble, s’épaulent mutuellement et se marient en 1958 pour ne jamais plus se quitter jusqu’à ce que la maladie emporte Fanfan, il y a deux ans.
Ils auront deux enfants, Dominique est l’aînée et Alain le second. Ils lui donneront 4 petits enfants et 6 arrières petits-enfants viendront ensuite compléter la famille.
La vie du couple à Mâcon est une vie d’engagement syndical, associatif et politique. Danielle créera le syndicat CGT à l’Office où elle travaille, c’est aussi la participation active au Comité de défense des locataires et puis la création du Comité culturel de la Percée Sud, le quartier de Mâcon où ils habiteront 18 ans. Leur vie sera rythmée par la vie politique, les activités multiples de la CNL et du Comité culturel.
En 1981 Fanfan est sollicité par la Fédération du Rhône du PCF comme trésorier, car il est comptable de formation et de métier ayant travaillé comme comptable à la Fiduciaire de France pendant des années à Mâcon.
La famille s’installe à Pierre-Bénite où elle rejoint le reste de la famille arrivé plusieurs années auparavant. Ils prennent leur place dans la ville, après les HLM des Gris, ils habitent au Hameau des Galets. Danielle poursuit son travail hospitalier à Lyon Sud. C’est une période nouvelle mais l’engagement se poursuit avec le travail militant communiste et dans le mouvement associatif notamment la CNL. Ils tissent des liens étroits avec les habitants auxquels ils s’attachent.
Parvenus à l’âge de la retraite, le couple fait une tentative de retour en Bourgogne, cela ne durera qu’un an car très rapidement ils ont la nostalgie de Pierre-Bénite et ne retrouvent pas l’ambiance qu’ils ont connue. Ils décident alors de revenir. Après un court passage rue des Martyrs, ils aménagent, en 1998, dans l’immeuble Le Voltaire. Depuis 25 ans , ils sont mes voisins !
En retraite, Danielle va s’investir dans l’association des personnes âgées du Foyer Ambroise Croizat. Là encore avec Fanfan, elle va tisser des liens, se faire des amies. Elle sera élue présidente de l’association il y a deux ans. Elle s’investira également dans la CNL Le Voltaire. Elle participe toujours aux activités de notre section.
Danielle est une militante engagée. Très réservée et discrète, toujours à l’écoute et disponible pour aider, réconforter ou soulager les uns ou les autres. C’est une militante attachée et fidèle qui ne se laisse pas distraire par les discussion de comptoirs ou de salons. Elle est fidèle à son parti et à ses engagements d’une vie pour conquérir le bonheur pour chacune et chacun.
Elle s’est être tenace, car sa discrétion ne l’empêche pas d’être ferme sur les principes et les valeurs qu’elle défend et qui ont toujours motivé son engagement. Je me suis laissé dire que parfois sa « fermeté » se transformait en « autorité » ! Comme quoi, il faut toujours se méfier de l’eau qui semble dormir…. Tu as compris Danielle je plaisante…
Voilà Danielle un rapide survol de ta vie en précisant que tu ne nous quittes pas, tu t’éloignes un peu de nous mais surtout pour te rapprocher de ta fille. C’est ton choix de vie.
Ces 5 dernières années ont été très difficiles pour toi. La tempête a été rude. Il y a la maladie qui t’a handicapée et les décès successifs de ton fils Alain et de ton compagnon de toujours, Fanfan. Celui d’Arlette t’a aussi marqué. Elle était ta confidente et l’amie qui prenait du temps avec toi, pour faire du shopping, aller aux restos et faire des ballades.
Tu as fait face avec courage en évitant de t’isoler. C’est certainement pour cela que depuis plusieurs années avec tes amis-es de notre allée 59 au Voltaire, Mme Sanz, Mme Clape et Jésus et même parfois Jeannine, vous passez une partie de vos après midi à papoter tout en veillant aux allers et venues des gens. C’est le « club » des grands mères qui veille !
Voilà Danielle vite résumé ton engagement. Deux mots pour conclure : Respect pour ta fidélité, ton dévouement et ton courage et Merci pour ce que tu as pu apporter aux autres, à ton parti et aux communistes.
Sache que tu seras toujours chez toi, tant à Pierre-Bénite qu’au Voltaire. Tu seras toujours bien accueillie avec plaisir et amour. Bonne, longue et heureuse vie dans le mâconnais !"
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