Brésil : les réactionnaires n'aiment pas la démocratie comme au Pérou et aux Etats-Unis !

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Dans la journée du 8 janvier 2022, un important contingent de supporters de l’ancien président Jaïr Bolsonaro a envahi les principales institutions démocratiques du pays, situées dans la capitale Brasilia. Ces groupes fascistes ont saccagé et dégradé le mobilier et les œuvres d’art du Congrès, du Palais présidentiel et de la Cour suprême, réclamant une intervention militaire pour destituer Lula qui vient d'être tout juste élu Président du Présil !

 

Réaction de Lula : Il condamne le saccage par des «fascistes» des lieux du pouvoir à Brasilia

 

 

Ce qui se passe au Brésil et qui fait songer aux événements du Capitole aux USA prouve à quel point “la démocratie” dont les USA prétendent être les “défenseurs” n’est comme le disait Brecht que l’autre visage du fascisme quand l’on conteste si peu que ce soit le pouvoir au capital, elle en devient le prolongement par temps de crise.

 

C’est toute l’Amérique latine, toute la planète, qui est désormais soumise à cette tension dont la guerre n’est que l’une des faces. Être contre le fascisme réellement c’est dénoncer aussi la guerre et les forces qui l’entretiennent.

 

Déclaration du Parti Communiste Brésilien

 

Dans l'après-midi du dimanche 8 janvier, des partisans de Jair Bolsonaro ont envahi le Congrès national et ont tenté d'occuper des bâtiments d'autres organismes publics, dans l'intention de provoquer des troubles et de mener à un coup d'État.

 

Ce mouvement est articulé depuis des mois par des secteurs de l'ultra-droite brésilienne, qui bénéficie d'un fort soutien financier de la part d'hommes d'affaires et de segments de la police militaire et des forces armées. Dans différents médias, des groupes d'extrême-droite ont ouvertement dirigé des manifestations de non-reconnaissance des résultats des élections et des attaques contre la démocratie.

 

Les images qui circulent sur les réseaux sociaux mais aussi dans la presse télévisée ne laissent aucun doute sur la prévarication d'une partie de la police de Brasilia qui, en plus d'un effectif très inférieur à celui qui devrait être là pour contenir cette attaque annoncée, a tout de même facilité dans plusieurs tronçons le passage des putschistes. On savait déjà qu'une centaine de bus étaient arrivés dans la capitale fédérale avec des manifestants du coup d'État. Ce fait n'est pas unique : il y a eu, après l'annonce de la victoire de Lula, des actions de coup d'État préparées en plein jour, comme celles qui se sont produites à Brasilia le 24 décembre ou avec la tentative d'explosion d'un camion-citerne à l'aéroport de Brasilia, à la veille de la fin du gouvernement Bolsonaro, pour semer le chaos, la haine, la confrontation avec les institutions, et préparer le terrain pour une éventuelle intervention militaire.

 

Le PCB comprend qu'il y a une attaque claire contre les instances démocratiques. Nous demandons l'ouverture immédiate d'une enquête et la sanction des autorités qui ont tergiversé et rendu possible la survenue de cet épisode désastreux. Nous demandons des enquêtes pour identifier les dirigeants et les financiers de ces actions et leur arrestation.

 

Le moment exige une réponse efficace et articulée de tous les mouvements populaires et sociaux, des entités démocratiques et des partis de gauche contre le néo-fascisme et ses groupes terroristes, avec une forte unité d'action. Ainsi, nous proposons :


1. Une réunion d'urgence des directions nationales des partis de gauche et du camp progressiste, pour articuler des actions et des mobilisations contre les agitations du coup d'Etat, avec emprisonnement des putschistes et exonération des fonctionnaires complices de la tentative de coup d'Etat.

2. l'articulation dans les États d'actes de masse dénonçant les agitations du coup d'État et exigeant l'emprisonnement des organisateurs de ces agitations.

3. Organisez de grandes réunions plénières d'Etat pour dénoncer les tentatives de coup d'Etat et pour défendre les libertés démocratiques !

 

Les fascistes ne passeront pas !

Commission politique nationale
Parti communiste brésilien

 

Réaction immédiate de Fabien Roussel

 

 

Réaction de la CGT

 

Cette attaque contre la démocratie brésilienne s’est faite en connivence avec le gouvernement du district fédéral de Brasilia, les commandants de la Police militaire et des organes de sécurité du gouvernement du district qui, malgré tous les avertissements de la presse, des parlementaires, de la sécurité nationale et du ministère de la Justice, n'ont pas pris les mesures nécessaires.
 

Deux ans après les tragiques évènements du Capitole aux États-Unis, les bolsonaristes imitent leurs alliés naturels trumpistes. Plus que jamais, les forces progressistes et, en premier lieu, le mouvement syndical doivent faire front face aux néofascistes.
 

La CGT se joint à l’appel de la CUT-Brasil qui « défend inconditionnellement la démocratie et l'État de droit démocratique et appelle toutes les organisations des mouvements syndicaux, sociaux et de la société civile organisée à défendre également la démocratie et le respect des règles démocratiques. »
 

Pour la CGT, il ne peut y avoir qu’une seule réponse aux résurgences du fascisme, au Brésil, en France, comme n’importe où dans le monde : No Pasaran !
 

Montreuil, le 10 janvier 2023

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