HCL : Relevons le défi de l’emploi pour reconquérir le service public de santé !
Dans un entretien paru dans le progrès, le DG des Hospices Civils de Lyon tente de minimiser la crise que traverse l’Hôpital Public et de faire porter la responsabilité de cette crise par les personnels.
Pour le reste, tout va bien puisque le budget 2021 est excédentaire de plus de 34 millions d’Euros, que le projet de « transfert d’Henry Gabriel au Vinatier » serait pour lui le projet qui mobiliserait le mieux les personnels, restant sourd à toutes les oppositions et en particulier à celle du personnel qui ne veut pas de ce projet comme la majorité métropolitaine qui l’a clairement exprimé dans un vœu.
Il évoque les 500 lits fermés depuis le COVID, mais le justifie par un « défaut d’attractivité » qui conduirait à des difficultés de recrutement sur les postes d’infirmier spécialisés. Il évoque de même aucun problème de recrutement pour les aides-soignants.
Tel tartuffe chez Molière, et la célèbre réplique : « Couvrez ce sein que je ne saurais voir, par de pareils objets les âmes sont blessées », Monsieur Moigne s’empêtre dans les contradictions engendrées par les fermetures multiples d’établissements (Débrousse, l’Antiquaille, Desgenettes, Pierre Garraud, Hôtel Dieu, etc ), les multiples restructurations et réductions des capacités de soins, les concentrations mortifères, les fermetures de maternités, de sites d’Urgences, de services de pointe comme les « Grands Brulés » et les plans de retour à l’équilibres concoctés par la direction des HCL et l’ARS, la suppression de 2 000 postes, afin de satisfaire aux exigences des Agences de Notation, bras armés des banques et des marchés financiers.
Le résultat de cette politique de casse du Service Public de Santé c’est globalement une réduction drastique des capacités de soins pour les hôpitaux publics, immédiatement récupérées par les marchands de santé et notamment par les actionnaires de Ramsay avec les 800 lits du MEDIPÖLE de Villeurbanne, autorisé avec empressement par l’ARS et principalement financés par des fonds mutualistes. Telle est la voie pour la privatisation à marche forcée de notre système de santé !
Le résultat, ce sont des patients qui sont directement envoyés par les HCL dans le privé pour payer les dépassements d’Honoraires, ce sont des centaines de déprogrammations et la dégradation de la santé des patients qui s’ensuit. Ce sont les heures d’attentes aux Urgences, les files d’attentes interminables pour obtenir un rendez-vous. Ce sont les conditions de travail des personnels dégradées au point de les épuiser. Quel succès !
Le DG des HCL reconnait qu’entre 350 et 400 infirmières et infirmiers manquent à l’appel, que 500 lits sont fermés par manque de personnel, (en plus de tous ceux qui ont été supprimés) et qu’il y aurait un nombre suffisant d’Aide soignants pour faire tourner les services actuellement. Il ne tire donc aucune leçon de la période COVID sauf à se décerner un brevet d’autosatisfaction.
Or, pour faire tourner 500 lits d’hospitalisation conventionnelle, il faut entre 1.5 et 2 infirmières par lit ouvert, soit entre 750 et 1000 infirmiers et autant d’aide soignants. C’est à dire qu’il faut engager les moyens pour recruter immédiatement.
Les services de Pôle emploi, l’Education Nationale, la Région AURA qui finance les formations, les services de recrutement des HCL doivent être pleinement mobilisés et engagés. Organiser la préembauche, la formation et le compagnonnage de 1 000 jeunes dès cette année, par un dispositif exceptionnel que requière l’urgence de la situation. Cet effort doit se continuer pendant plusieurs années.
C’est à ce prix que les HCL redeviendront attractifs et redonneront du sens à l’engagement des soignant parce que l’institution remplira de nouveau sa mission.
Retrouver de l’attractivité, c’est cesser de s’entêter et de refuser d’entendre toute une population, tout un territoire qui refusent le projet de transfert d’Henry Gabrielle au Vinatier, parce que ce projet n’est bon ni pour les patients cérébro-lésés, ni pour les patients d’Henry Gabrielle. La vocation du service public n’est pas de satisfaire aux égos de quelques un, ni de satisfaire aux exigences du capital, mais de rendre service à la population en la soignant.
Pour les communistes, l’emploi et la formation sont au cœur de la reconquête de notre service public de santé, financé par une sécurité sociale rénovée et renforcée, et par un fonds de développement des services publics abondé par la Banque centrale Européenne, pour sortir des griffes des marchés financiers.
Il faut mettre un coup d’arrêt au jeu de massacre des libéraux pour privatiser notre système de santé et casser la sécurité sociale.
Les communistes et Stéphanie Tourde-Vella, élue Communiste de Bron, relèvent le défi et vous invitent à participer à une rencontre débat le 9 mars à Bron, avec la participation des principaux acteurs syndicaux en santé de la métropole, les associations de patients, les professionnels de santé, Serges Kloop animateur national du Printemps de la psychiatrie, la sénatrice communiste Cecile Kucierman, Marie-Christine Burricand membre de l’exécutif national du PCF.
Jean Claude Vaslet
Pour signer la pétition exigeant que Henry Gabrielle reste à Saint-Genis-Laval : https://www.mesopinions.com/petition/sante/hopital-henry-gabrielle-transfert-maintien-saint/190596