Précarité, radiations, catégories... Ce que cachent les "chiffres du chômage" dont Macron nous abreuve tant ?

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Derrière le recul du taux de chômage présenté par l'exécutif se cache une réalité plus complexe avec des chiffres qui font débat et cachent la réalité dramatique de l'emploi dans notre pays !

 

"Une baisse de 1,2% au premier trimestre, de 5,9% en un an. Le chômage continuerait de baisser", affirmait Macron ce jeudi, pour nous faire croire à son miracle du Plein emploi dont il faut savoir qu'il ne s'agit pas d'éradication du chômage mais du maintien à 5% du taux de chômage car le capitalisme considère qu'une partie du salariat est inemployable estimée à 5%.

 

Les chiffres utilisés par l'exécutif font débat, plusieurs opposants dénonçant une baisse en trompe-l'œil c'est à dire qui cache au contraire une aggravation de la situation du salariat dans notre pays et qui de fait repose le besoin incontournable de mener une campagne offensive et déterminée pour l'emploi en lien avec celles menées pour la retraite et les salaires.

 

Les chiffres de Macron se réfèrent à la catégorie A des demandeurs d'emploi, celle des personnes sans aucune activité dans le mois. Pour autant, cette baisse occulte la situation des demandeurs d'emploi des autres catégories.

 

Une amélioration du taux de chômage due à une progression de la précarité et au durcissement des sanctions dont les radiations !

 

La catégorie B, qui représente les personnes ayant travaillé moins de 78 heures durant le mois augmente de 0,3% sur le trimestre (+6,2% sur un an) et la catégorie C, qui comprend les personnes ayant travaillé plus de 78 heures durant le mois progresse de 0,9%. Si l'on prend en compte ces trois catégories de demandeurs d'emploi, le recul du chômage n'est plus que de 0,3%.

 

Des chiffres qui font dire à la CGT que "l’amélioration du taux de chômage est essentiellement due à une progression de l’emploi précaire et au durcissement des sanctions contre les travailleuses et travailleurs privés.es d’emploi".

 

Le médiateur alerte sur "un durcissement des sanctions"

 

Au-delà des simples catégories, ce recul du taux de chômage s'explique surtout par les différentes mesures prises par l'exécutif, et notamment un durcissement des sanctions de Pôle Emploi envers les chômeurs. "Les sanctions deviennent de plus en plus sévères, avec un usage fréquent des radiations de six mois" écrivait le médiateur de Pôle Emploi dans son dernier rapport, rendu le 29 mars dernier.

 

En 2022, Pôle Emploi a déployé sa nouvelle stratégie de surveillance de la recherche d’emploi avec 500 000 contrôles menés, contre 420 000 en 2019. Les radiations ont augmenté de 2,3% sur un an, selon les chiffres du quatrième trimestre 2022, publiés par le ministère du Travail. Sur le dernier trimestre, les radiations ont augmenté de 0,2%.

 

Ainsi il se vérifie que la baisse du taux de chômage ne signifie pas une baisse du nombre de chômeurs réels qui sont camouflés par une exploitation des données chiffrées !

 

Vers une hausse du chômage en 2023 ?

 

Selon les chiffres de Pôle Emploi, "68% des radiations de 2022 ont été prononcées en raison d’une "absence à une convocation". Manquer un seul rendez-vous conduit à une privation d’un mois d’allocation. Quant aux sanctions pour "insuffisance de recherche d’emploi", elles représentent désormais 10% du total des radiations, contre 5% les années précédentes, rapporte le journal d'investigation.

 

"L’année 2023 devrait être l’année du retournement du marché du travail", alertait l’OFCE dans ses prévisions publiées le 13 avril. L’Observatoire français des conjonctures économiques anticipe un rebond du chômage à 7,9 % fin 2024, contre 7,2% aujourd'hui. Une nouvelle loi Travail, baptisée "loi plein-emploi", devrait être présentée avant l’été pour atteindre l'objectif du plein-emploi, soit un taux de chômage inférieur à 5%, voulu par Macron.

 

Plus que jamais, il nous faut mener la bataille pour l'emploi et contre la précarité de l'emploi cohérente   avec celle pour la retraite à 60 ans et les 32 heures !

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article