Nos casserolades les embêtent vraiment ! On continue !
Les "casserolades" accompagnent les déplacements de Macron, Borne et les ministres depuis près de trois semaines. Une stratégie relayée dans les villes, qui crée une continuité dans la bataille des retraites à coupler avec un travail sur le contenu pour un débouché politique à la hauteur de la crise dont les citoyens et travailleurs cherchent l'issue. C'est le questionnement du mouvement social.
66 déplacements perturbés, 19 déplacements annulés
Depuis la dernière allocution télévisée de Macron, les casseroles sont de sortie. Devenues l’emblème de l’opposition politique au gouvernement et à sa réforme des retraites, elles accompagnent, depuis, chaque déplacement présidentiel ou ministériel. C'est « une nouvelle dimension musicale » du mouvement social.
Tout a démarré le soir du discours présidentiel, à la suite de la promulgation express de la réforme des retraites. Il paraissait utile de prolonger l’appel au boycott du discours présidentiel mais également de le faire savoir. Le message des casseroles est clair : nous n’obéirons pas et poursuivront la mobilisation jusqu'au retrait !
Cela fait plus de trois mois que le gouvernement n’entend pas les arguments avancés par l’opposition, qu’elle soit syndicale, associative, universitaire, politique ou parlementaire. Alors que Macron décidait unilatéralement de tourner la page, il fallait un moyen de continuer à défendre les positions du mouvement social et de l'intersyndicale. Dans ce mouvement social pluriel et créatif, les casseroles trouvent tout leur sens.
Ces "casserolades" témoignent d’un désir d'agir autrement
Taper sur un ustensile de cuisine est un geste absurde, mais c’est d'abord un moment de cohésion sociale, d’unité et de joie militante. On entend beaucoup de responsables politiques dénigrer ces actions mais, au contraire, la volonté de ne pas écouter est politique. On est passé des manifestations régulières et hebdomadaires avant le 49.3 à des manifestations de plus en plus spontanées et ancrées sur le terrain. Avec l'unité, c'est la force de ce mouvement social. Il faut être très attentif à ne pas chercher à le centraliser et au contraire travailler à un ancrage encore plus important en passant de 320 à 400 rassemblements ou manifestations locales par exemple !
Reconquérir ce droit fondamental est également une victoire de la séquence "casserolades". Macron a lancé le cap des "cent jours", donc on peut espérer qu’on aille jusque-là ou au-delà. C'est ce qu'il faut viser.
Les "casserolades" les embêtent énormément. Un quart des déplacements ont été annulés, on ne peut que s’en réjouir pour le mouvement social puisque cela prouve que ces actions sont efficaces. Ils sont touchés et leurs opérations de communication, censées redorer leur image se retournent contre eux. Le gouvernement se retrouve avec des vidéos inaudibles et inexploitables. Les seules apparitions dont il se sert sont des plans serrés loin des casseroles et de la foule avec des périmètres de sécurité bouclés, tout le contraire de ce qu’ils voudraient montrer. Pour réussir sa propagande Macron devrait jouer l’indifférence, mais le fait qu’il dénigre les "casserolades" montre qu’il est touché et c’est déjà une victoire.
Travailler au contenu de la bataille pour un débouché politique
Les "casserolades" plaisent beaucoup c'est une nouvelle forme d'action qui mobilise et dont le message est clair. Bien évidement il s'agit de faire vivre le mouvement social en multipliant des formes d'action nouvelles sans les opposer à ce qui reste décisif à savoir le nombre de grévistes dans les arrêts de travail et le nombre de participants aux manifestations qui doivent rester très décentralisées, dans la proximité, au risque d'amoindrir le mouvement lui-même.
N'oublions jamais que ce sont "les masses qui font l'histoire !" Parce que derrière chaque gréviste et chaque manifestant, il y a des hommes et des femmes avec la conscience que cette loi infâme qui vole deux ans de vie à chacun-e, doit être abrogée au plus vite et la conscience que ce mouvement social doit avoir un débouché politique. Un débouché politique qui transforme radicalement la politique économique et sociale actuelle en faisant progresser la cohérence : réponses aux attentes et besoins sociaux, financements nouveaux en faisant contribuer le capital et prises de pouvoirs par les salariés dans les entreprises et services pour en changer les critères de gestion et le contenu du travail.
Ainsi, le progrès social avec les salaires, l'emploi, la formation, la réduction du temps de travail et des pouvoirs nouveaux, une autre utilisation des richesses et des investissements pour le développement industriel, les services publics et la transition écologique, doivent se substituer à la recherche effrénée de la rentabilité financière et des gains de productivité qui broient les hommes au travail, provoquent chômage, précarité et inégalités et détruisent la nature et notre environnement.
C'est à cette prise de conscience chez le plus grand nombre que nous devons travailler car c'est elle qui contribuera à l'engagement du plus grand nombre dans toutes les actions utiles. Cela suppose une argumentation solide avec l'idée que c'est possible d'ouvrir la voie à une nouvelle civilisation. C'est le plus grand nombre en mouvement, solidarisé par cette conscience partagée qui conduira au succès !