Fort de la réussite du 6 juin, le mouvement social demande enracinement, élargissement et continuité !
L'exécutif a tout fait pour accélérer la discussion parlementaire pour tenter de clore le chapitre de la réforme des retraites au plus vite. Mais après la nouvelle mobilisation syndicale et citoyenne réussie du 6 juin avec prés du million de manifestants et malgré l'adoption "définitive" aux forceps de la loi le mouvement historique de contestation et d'exigences continue.
Depuis le 19 janvier dernier, 14 journées de grève et de manifestation se sont succèdées dont plusieurs ont franchi la barre du million de participants comme ce 6 juin une nouvelle fois. Nous sommes donc loin d'un baroud d'honneur même si la mobilisation a légèrement fléchi.
Mais après 6 mois de luttes faire un million de manifestants, il fallait le faire ! Cela témoigne d'une grande détermination comme le démontrent les 300 000 manifestants à Paris ! Le dossier des retraites est donc toujours ouvert et loin d'être refermé !
Les secrétaires nationaux des huit syndicats français avaient soigné la symbolique en se donnant rendez-vous devant l'Assemblée nationale à l'avant-veille de la discussion de la proposition de loi Liot dans l'hémicycle, ce jeudi. Mais le détricotage en commission par les députés de droite, où l'article qui revenait sur les 64 ans a été supprimé (momentanément) , a renforcé la contestation. Comme nous le disions hier, la grave crise démocratique générée par l'exécutif et le patronat constitue un puissant carburant à la mobilisation surtout après le rejet par le Conseil constitutionnel d'un référendum d'initiative populaire.
Un mouvement qui appelle enracinement, élargissement et continuité
Se gardant de jouer les Cassandre, L. Berger le leader de la CFDT a souligné qu'il reste l'« inconnue de ce qui se passera jeudi à l'Assemblée ». Pour sa part, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, a jugé « indispensable de laisser le Parlement voter » au risque d'un « énorme anomalie démocratique ».
La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Bruan-Pivert, osera t-elle brandir l'article 40 de la Constitution pour éviter que soit réintroduit via un amendement l'abrogation du report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans.
Quel que soit le résultat du vote des députés, le mouvement social historique est donc appelé à se poursuivre surtout après la réussie de la journée du 6 juin.
Le prochaine intersyndicale a lieu le 15 juin. La leader cégétiste a jugé « probable qu'il y ait d'autres manifestations au vu de la colère dans le pays ». Avec certainement des évolutions quant à la forme. Les entreprises, les lieux de travail doivent être les cibles privilégiées car c'est là que le patronat et le capital assurent leur domination pour toujours plus accumuler les richesses créées par les salariés. Les luttes d'entreprises se coupleront avec de nouvelles journées de mobilisations interprofessionnelles.
Attachement à l'intersyndicale
Les secrétaires généraux des deux premières confédérations françaises ont tous deux marqué leur attachement à la poursuite du travail intersyndical engagé en juillet 2022 et qui a pris une ampleur historique avec la réforme des retraites. « L'intersyndicale va rester unie », a pronostiqué Sophie Binet, tandis que Laurent Berger a appelé les syndicats à « peser dans le rapport de force à venir » sur des sujets comme les salaires ou les conditions de travail en lien avec les retraites.
Tous les leaders syndicaux s'accordent sur la nécessité de maintenir ce dialogue entre organisations de salariés que le combat contre la réforme des retraites a contribué à enraciner dans les pratiques.
C'est un atout considérable face à un patronat et un exécutif qui voudraient tourner la page mais qui sont en échec car la conscience de leurs forces rassemblées et déterminées a fortement progressé dans le salariat et chez les citoyens. La victoire est possible !
Rien n'est joué ! l'alternative ne demande qu'à grandir !