Grève à Pôle emploi...

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Les agentes et agents indemnisation de Pôle emploi, soutenus par la CGT, CLL, le SNU et SUD, appellent à faire grève le 22 juin contre la dégradation de leurs conditions de travail dans un contexte où se profile le futur mastodonte "France Travail" de Macron.

 

Celui-ci risque en effet de dégrader les conditions de travail des salariés chargés de l’accompagnement. Ils devront absorber un afflux impressionnant de nouveaux demandeurs d’emploi – puisque 60 % des allocataires du RSA non inscrits à Pôle emploi devront l’être –, sans que des recrutements soient pour autant prévus.

 

« Nous l’avons déjà constaté avec la dernière réforme de l’assurance-chômage. Accroître le nombre d’inscrits et de contrôles sans moyens et sans permettre de véritable accompagnement, cela va immanquablement générer des tensions », explique Guillaume Bourdic, de la CGT Pôle emploi.

 

Les agents du service public de l’emploi devront rediriger certains privés d’emploi vers des opérateurs privés. Le rapport de préfiguration ne s’en cache pas : associations et sociétés privées seront considérées comme des « partenaires » de France Travail.

Cette nouvelle organisation risque également de marquer une rupture d’égalité entre les usagers de ce nouveau service résidant dans des territoires différents, redoutent certaines organisations syndicales.

 

Le réseau France Travail sera en effet structuré en plusieurs niveaux de gouvernance, dans lesquels régions et départements auront leur mot à dire. Se dirige-t-on alors vers un accompagnement différencié selon que l’on recherche un emploi dans le Gers ou dans le Doubs ? « Les régions vont financer les formations en fonction des besoins du patronat local », craint Guillaume Bourdic. Le passage au tout-numérique risque d’ajouter à la fracture entre bénéficiaires, alertent les organisations syndicales.

 

Selon les syndicats, la création de France Travail est ainsi dans la droite ligne des réformes de l’assurance-chômage, qui devraient dégager, en 2023, 3,8 milliards d’euros d’économies sur le dos des chômeurs de moins en moins indemnisés, et même 8,6 milliards d’euros en 2025.

 

En faisant planer le doute d’une réforme du « plein-emploi » financée, à hauteur de 2 à 2,5 milliards d’euros cumulés jusqu’à 2027, en partie par les recettes de l’Unedic, argent normalement réservé au versement des indemnités de chômage, le gouvernement affole les représentants des salariés. 

 

« Nous craignons le vol de l’argent cotisé par les travailleurs », indique Guillaume Bourdic, de la CGT Pôle emploi. Une négociation concernant la gouvernance de l’organe paritaire, prévue à la fin de l’année, devrait trancher la question.

 

Sources l'Humanité

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