Pollution aux PFAS : la santé ne semble pas être centrale dans la mission Borne sur les perfluorés dont le rapporteur est contesté !
Enfin ! Il aura fallu prés de 14 mois depuis la révélation de la pollution aux PFAS qui met en danger la santé de 350 000 personnes du Sud Ouest Lyonnais et de multiples interventions auprès des services de l’État et des ministères pour que la 1ère ministre lance une mission sur les perfluorés (PFAS).
Que de temps perdu à répondre à ce que demandent les centaines d’habitants réunis, informés mais laissés dans l’angoisse faute d’action concrète et claire de la puissance publique.
La famille des PFAS est de 4000 substances chimiques aux effets graves pour la santé et l’environnement. Présents dans l’eau, les sols, l’air et le lait maternel, ils ont pour origine leur utilisation dans les productions de deux entreprises chimiques du site industriel de Pierre-Bénite.
Suite aux divers prélèvements effectués soit par les villes soit par les associations, la gravité de la pollution a été confirmée avec des taux de présence des PFAS au dessus des normes. Cela a conduit l’Etat à présenter un plan PFAS. Censé reprendre les recommandations du rapport de l’IGEDD, ce plan est loin d’être à la hauteur des défis posés en matière de santé environnementale. Il a provoqué un fort mécontentement amplifié par la banalisation des positions de l’ARS et son refus d’une étude épidémiologique.
Devant les exigences légitimes des populations, il n’était plus possible à l’Etat de continuer à « faire l’autruche » face à un scandale sanitaire d’une ampleur rappelant celui de l’amiante.
Si la décision de la 1ère ministre apparaît positive, par contre nous contestons son choix de missionner le député du Rhône Isaac-Sibille très sensible au lobby des industriels de la chimie, du pétrole et des laboratoires comme le montre sa proposition de report de l’interdiction des PFAS de 2024 à 2026 qu’il justifie en reprenant l’argument des industriels selon lesquels les PFAS auraient un intérêt pour l’industrie en oubliant de préciser « quoiqu’il en coûte à la santé des populations ».
La santé ne semble pas tenir une place prioritaire dans cette mission, alors qu’elle est centrale ! C’est pourquoi nous approuvons la décision de la Métropole de faire une étude d’imprégnation des PFAS dans le corps humain en coopération avec l’Institut Ecocitoyen de FOS sur mer.
Afin de ne pas accoucher d’une souris et qu’elle soit utile, il est important que cette mission de l’Etat soit effectuée par un collectif de députés de toutes les origines politiques ayant pour objectifs de construire les diagnostics, d’évaluer les risques pour la santé et de cerner les responsables de la pollution. Il devra proposer des préconisations autour de deux axes : protéger la santé des travailleurs, des populations et de l’environnement d’une part et les dispositions à prendre pour réussir la dépollution d’autre part. Le mouvement associatif doit être étroitement associé à ces travaux.
Déclaration de la section du PCF Pierre-Bénite
Pierre-Bénite le 12 juillet 2023