Moroge le maire Les Républicains de Pierre-Bénite tente de faire diversion !
La règle en politique est ne jamais laisser à l’adversaire le choix des thèmes à mettre en débat lui permettant d'esquiver les questions de fond qui fâchent notamment avec les néolibéraux. Cette règle, on peut dire que les tenants de l’ordre établi la maîtrisent. Ils bénéficient, il est vrai, d’équipes de communicants, d’agences de marketing politique et autres professionnels des médias tout à fait rodés à cet exercice.
Toute la question pour eux est de créer de faux débats qui détournent l’opinion de l’essentiel. On a eu il y a quelques années toute une campagne présidentielle tournant autour de la viande halal et du permis à points ; on a toujours, les sempiternelles querelles de personnes autour des présidentiables ; on a, bien entendu, les écrans de fumée sur l’immigration et on a, à Pierre-Bénite, Monsieur Moroge, le maire Les Républicains de la ville, aidé par Le Progrès et FR3, qui propose que dans les écoles de la ville soit expérimenté l'uniforme scolaire ! Rien que ça ! Il se saisit du débat sur l'interdiction du Abaya dans les écoles publiques lancé par le ministre de l'enseignement Atal.
Alors qu’il manque des milliers d'enseignants, que des classes fermes, que le projet de fusion de Pierre-Bénite et d'Oullins rencontre l'hostilité des habitants, un maire qui fait sa rentrée politique sur un problème de tenue vestimentaire qui concerne 150 établissements sur 60.000 et suggère l'uniforme à l'école, cela mérite un carton rouge !
Nous ne tomberons pas dans le panneau comme certains à gauche qui ne parle que de cela. Quelle faiblesse ! Quel renoncement à se faire l’écho des vrais problèmes ? Que de docilité à se laisser imposer les termes du débat ! Leur argument : « puisque les médias en parlent, on est obligés d’en parler ».
Foutaise, nous avons une toute autre ambition, à savoir celle de forcer les médias à parler des vrais problèmes, de créer des rapports de forces, d’avoir dans toute la société un débat sur les choix possibles en matière d’investissement dans les services publics pour lesquels nous demandons l'embauche de 500 000 personnes avec en priorité dans l'Education nationale, la santé et la police de proximité !
L’année dernière, Fabien Roussel a bousculé la donne en opposant « la France du travail » à celle des allocs et de l’assistanat. Certains à gauche avaient poussé des hauts cris. Peu importe : le débat a bel et bien eu lieu, et a considérablement assaini la situation.
Les forces de gauche et de progrès ne doivent pas chercher à faire le buzz, mais s'évertuer à poser les vrais problèmes : les citoyens se rendent très vite compte quand ceux qui sont supposés les défendre les prennent pour des imbéciles.
La vraie question à Pierre-Bénite, c'est comment toutes les forces politiques, syndicales, associatives et démocratiques se mobilisent pour conduire le maire à renoncer à son projet de fusion de notre ville avec celle d'Oullins. Telle est la question qui tenaille les habitants parce qu'ils ont bien perçu que cela aura des conséquences fâcheuses pour leur vie et celle de le famille.
Défendre le choix du développement de notre ville, avec la rénovation de ses écoles et de ses services publics locaux, offrir à la jeunesse les emplois durables, rénover et développer notre centre de santé Benoît Frachon et reconquérir un environnement sain au lieu du bétonnage, c'est refuser les diversions de Monsieur Moroge, c’est pour toute la gauche une question identitaire et une question de dignité.
Le rassemblement de samedi 9 septembre à midi contre la fusion donnera le ton. Soyons nombreuses et nombreux à être présents !
Jean Chambon