Garantir les droits sociaux pour définir de vrais prix panchers

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

 

Macron n’en finit pas de colmater les brèches de l’intégration de l’agriculture aux lois du marché capitaliste. On nage en plein psychodrame où chacun joue son rôle pour faire passer la pilule, notamment le recul des droits sociaux des ouvriers agricoles.

 

Après les diverses lois Egalim, Macron continue sur sa lancée. Prétendre refonder les équilibres d’un système alimentaire mondialisé sans en remettre en cause les dominations relève de la pure démagogie, méthode gouvernementale chère aux partis de droite, mais aussi aux forces d’extrême-droite fascisantes en embuscade.

 

Le flou qui entoure la mise en place de prix planchers pose nombre de questions.

 

  • Soit il est pris pour référence les coûts de production les plus élevés des plus fragiles, ce qui reviendrait à donner une prime aux plus « compétitifs » qui, déjà, touchent les subventions européennes les plus importantes.

 

  • Soit un coût de production moyen, et le schéma, à quelques nuances près, reste identique. Soit faire payer les salariés par l’aggravation de leurs conditions de vie et de travail et les consommateurs-salariés par de nouvelles hausses de prix dans une période de très haute inflation.

 

  • Soit, ce que nous revendiquons, prendre sur les profits patronaux de l’oligopole alimentaire, de la transformation à la distribution, aux propriétaires fonciers de plus en plus financiarisés, et aux résultats des agrobusinessmen gonflés par les subventions européennes.

 

A l’évidence, pour Macron et consorts, il n’est pas question de toucher aux marges patronales. Au bout du bout, ces prix planchers seraient donc payés par les salariés et les consommateurs.

 

Et le Ministre de l’Agriculture met les points sur les i en laissant causer son anticommunisme primaire, en oubliant de répondre à un courrier fédéral lui demandant une rencontre. Il qualifie les propositions de défense de nos potentiels agricoles et agroalimentaires nationaux, avancées notamment par André Chassaigne, député communiste à l’Assemblée nationale, de dispositifs « soviétiques ».

 

Au rebours du discours ministériel, soyons clair, sans planification ni progrès social, n’émergeront pas de solutions durables économiques, environnementales et sociales.

 

Les grands oubliés et les grands invisibles restent bien les salariés agricoles, un prolétariat smicardisé et précarisé. En prenant prétexte des « métiers en tension », le gouvernement nous rejoue la mauvaise pièce d’un précédent ministre de l’Agriculture lançant l’opération « des bras pour nos assiettes » que nous avons dénoncée comme un nouveau service de travail obligatoire de triste mémoire.

 

En l’état, les quatre organisations syndicales professionnelles de l’agriculture, ont donné un avis défavorable à cette opération qui pourrait se comparer à un vaste marché d’esclaves.

 

Si la mise en place de prix planchers il doit y avoir, ils doivent garantir les droits sociaux des salariés, le respect des conventions collectives, un niveau de salaire reconnaissant les qualifications, l’amélioration des conditions d’accueil, de vie et de travail des salariés. Pour cela, des négociations sérieuses sont indispensables incluant les syndicats de salariés agricoles.

 

Montreuil,
Le 27 février 2024

 

Déclaration de la FNAF CGT du 27 février

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