Pollution aux PFAS : agitation policière, juridique et militante dans le Sud Lyonnais
Depuis lundi l'agitation est visible dans le Sud Lyonnais. La gendarmerie s'est installée dans les usines d'Arkema et de Daikin situés sur la zone industrielle de Pierre-Bénite. Elle procède aux perquisitions faisant suite à la plainte de plusieurs maires pour "mise en danger d'autrui et de l'environnement". En même temps, l'audience du tribunal judiciaire de Lyon se tenait mardi. En effet, la Métropole de Lyon attaque Daikin et Arkema devant le tribunal de Lyon.
Enfin, en ce début de semaine, les militants et citoyens étaient invités lundi et mardi dans quatre villes impactées par les PFAS (Givors - St Fons - Pierre-Bénite - Solaize) par l'nstitut Eco-citoyen de Fos-sur-mer qui a en charge la réalisation du projet Perle dans le Sud Lyonnais, pour mettre au point le questionnaire qui accompagnera les prélèvements sanguins des volontaires (450) pour mesurer l'état de la contamination aux PFAS, le mettre en rapport avec le mode de vie, l'alimentation, l'exposition et les données sociologiques des prélevés et avec les pathologies pouvant exister.
Alors que la Métropole de Lyon attendait ce mardi que le tribunal judiciaire statue sur sa demande en référé d’expertise des responsabilités de Daikin et Arkema, les enquêteurs poursuivaient de leur côté leur bonhomme de chemin.
Plusieurs sites d’Arkema et Daikin sont en cours de perquisition. Les agents l’OCLAESP de Lyon, l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique, auraient ainsi entrepris des recherches à Pierre-Bénite, au sein des deux entreprises, ainsi qu’au siège d’Arkema à Colombes. Une action qui fait suite à la plainte collective de communes initiée par Pierre-Bénite et qui a donné lieu à l’ouverture d’une information judiciaire.
L’avocat de cette procédure collective, Me Hourse, est satisfait de voir la procédure suivre son cours. « Non seulement elle suit son cours, mais elle va très vite. J’espère que ces perquisitions pourront apporter des éléments que nous ne sommes pas nous en mesure d’apporter à ce dossier. Notamment des éléments de vérité anciens, datant de 15 ou 20 ans, et qui n’int pas été mis sur la place publique ».
Le référé de la Métropole renvoyé
De son côté, la Métropole a confirmé intenter un référé pour tenter de faire établir les responsabilités des deux entreprises Daikin et Arkema dans les pollutions aux PFAS reconnues sur son territoire pour ensuite faire appliquer le principe du pollueur-payeur.
L’objectif de la procédure était de faire nommer des experts pour déterminer les préjudices et les liens avec l’activité des deux entreprises. Le tribunal judiciaire de Lyon avait fixé l'audience à ce mardi 9 avril après-midi. Mais, à la demande des industriels, le tribunal accepté le principe d’un renvoi au 28 mai pour donner davantage de temps aux parties pour préparer leur dossier. (SIC)
L’avocat de la Métropole, Me Quentin Untermaier, reste en attendant « très confiant. On pense que l’action est bien fondée, utile et légitime, qu’elle répond à un enjeu de santé fort pour le territoire. Elle peut servir d’action ultérieure en responsabilité, civile ou pénale. C’est une démarche unique de la part d’une collectivité, et je pense que ça peut ensuite être mobilisé par d’autres ».
A suivre