A 10 jours de l'élection européenne, des choses s'affirment...et d'autres peuvent rebattre les cartes !

Dans les partis où la dynamique est compliquée, on rappelle souvent que dans une campagne européenne, tout peut se jouer au dernier moment. Ce n’est pas faux mais les cartes ne sont pas rebattues. Elles peuvent l'être cette fois, mais peut être là où on ne l'attend pas !

Il suffit de se souvenir de 2019 et au changement dans les 10 derniers jours. L'extrême droite et les macronistes étaient très proches et le restèrent 10 jours après, à l'issue du scrutin (22,5% et 22,4% dans les sondages, et 23,5% et 22,1% au final). Seuls bougés significatifs en 2019 ceux de Yannick Jadot arrivé 3ème avec 13,5% alors que la moyenne des sondages 10 jours avant lui donnait 8% et de Bellamy le candidat de la droite qui s'écroule de 13,2% dans les sondages à 8,5% au final.

Cinq ans plus tard, l’Extrême droite et les Macronistes sont donnés 1er et 2ème dans le même ordre qu'en 2019 à la différence que Bardella avec 32,5% est 15 points devant la Macroniste Valérie Hayer et ses alliés. Et il n'est pas dit qu'elle ne recule pas encore, alors que Bardella peut perdre quelques % si les électeurs lassés du duel Le Pen/Macron décident de se mobiliser pour mettre un coup de pied dans cette fourmilière car ayant le sentiment qu'on leur vole l'élection. Par contre, il sera très difficile à la Macroniste de refaire son retard car elle affronte aussi le vote sanction anti-macron !

Cette année Bellamy est crédité de 7% mais doit il résister à la liste d'extrême droite conduite par Marion Maréchal et à Valérie Hayer qui porte un discours droitier. Au final il a peu de chances de bousculer la donne ! Il en est de même pour Marie Toussaint qui peine à dépasser le seuil des 6% et flirte même avec les 5 %. Elle aussi doit résister d'une part à la liste Socialiste de Raphaël Glucksmann qui navigue désormais dans les sondages à 13,7 %, très loin devant elle, et dispute la troisième place à la Macroniste Valérie Hayer. Elle doit aussi résister à Manon Aubry en difficulté, qui pour sauver les meubles essaie de capter le vote écologiste. Elle récupérera quelques voix mais n'a aucune chance de rebattre les cartes !

Raphaël Glucksmann récupère les vieux socialistes qui ont quitté le navire Hollande pour rejoindre celui de Macron et qui aujourd'hui vivent sa politique ultralibérale comme une trahison. Il récupère aussi des votes d'écologistes déçus de la gestion écologiste éloignée des valeurs de gauche dans certaines villes et métropoles . Cela se confirmera t-il le 9 juin ? La dynamique de Glucksmann semble le confirmer. En progression constante depuis janvier, il croit possible de passer devant Valérie Hayer qui ne décolle pas voire recule. Ainsi 2024 peut créer la surprise sur le troisième nom du scrutin et envoyer la Macronie faire du jardinage.

Il est certain que de nombreuses personnes de la vraie gauche radicale tordent le nez devant l'hypothèse d'un "retour en grâce" du PS. Elles n'ont pas oublié les déceptions créées par la gestion socialiste au pouvoir, de Mitterand à Hollande en passant par Jospin qui fut puni dès le 1er tour à la présidentielle de 2002 ! Ils ont en tête aussi la trahison des socialistes qui sont passés avec armes et bagages à la Macronie pour faire une politique libérale pire que la leur !

Aujourd'hui dans l'abstention (près de 50% annoncée 10 jours avant), cette masse peut ne pas souhaiter un retour en arrière avec un PS social Démocrate va t-en guerre, partisan d'un fédéralisme européen autoritaire et austéritaire, même mené par Glucksmann. Si cette masse vote, elle peut alors bousculer le scrutin et tout remettre à plat. Non les européennes ne sont pas jouées.

Cette possibilité existe et se renforce jour après jour. Elle peut bénéficier à Léon Deffontaines qui a l'avantage de la jeunesse, de son dynamisme et de conduire une liste de large rassemblement à gauche sur un programme clair qui tranche avec les programmes de la France Insoumise, du PS et des Verts notamment sur les questions écologiques, de la paix et sur le fédéralisme européen.

La liste de Léon Deffontaines draine sur sa liste une partie des socialistes traumatisés qui ne veulent pas d'un retour en arrière avec la social démocratie droitière et guerrière, elle peut récupérer l'électorat communiste parti voter la FI mais aujourd'hui très déçu par Mélenchon et ses amis-es aux positions outrancières. 

Elle peut aussi en popularisant son programme et ses propositions, motiver une partie de l'électorat populaire qui rejette la "politique" mais qui ne veut pas pour autant prendre le risque de voir l'extrême droite s'installer au pouvoir !

Ces trois clés semblent commencer à fonctionner comme le montre la progression de deux fois + 0,5% en quelques jours de la liste Léon Deffontaines. Il sera peut être la surprise le 9 juin au soir et alors les cartes pourraient être rebattues !