L'Humanité du jour : Nouvelle Calédonie, l'impasse coloniale !
Jeu de dupes. « C’est par le dialogue, et le dialogue seulement, que nous trouverons une solution politique globale pour la Nouvelle-Calédonie », a lancé hier à la tribune de l’Assemblée le premier ministre, avant le vote sur le dégel du corps électoral imposé à marche forcée par un gouvernement qui fait voler en éclat l’héritage de l’accord de Nouméa et s’étonne ensuite que le Caillou s’embrase.
Et le président de la République, se parant lui aussi des vertus de la conciliation, embraye ce matin avec un courrier réitérant son invitation à de nouvelles discussions.
Les indépendantistes du FLKS sont favorables à ce « dialogue ». Ils le réclament depuis des semaines pour éviter le retour des violences sur leur terre, qui figure sur la liste des territoires à décoloniser de l’ONU.
Et pour trouver le chemin d’un « accord global » qui permette de faire valoir leurs droits, y compris sur le plan social alors que les leurs sont plus souvent qu’à leur tour assignés à la pauvreté. Encore faut-il que les dés ne soient pas pipés par un texte déjà validé au parlement. Ils en ont donc exigé le retrait.
Mais il n’en est pas question pour le chef de l’État qui préfère poser un ultimatum : « En l’absence (d’accord local), le Congrès se réunirait avant la fin juin » pour entériner le seul dégel, prévient-il dans sa missive.
Une tentative de légitimer la démarche gouvernementale dont les indépendantistes Kanaks ont déjà fait l’amère expérience avec la tenue, malgré leur boycott, du troisième référendum d’autodétermination en plein covid. Un scrutin volé qui sert maintenant de justification pour mettre au placard le processus de décolonisation.
Et pourtant il y a urgence, alors que ce vote à l’Assemblée a rallumé les feux d’une confrontation, qui dans les années 80 a conduit au massacre d’Ouvéa, l’archipel déplore déjà un mort.
Retrouvez également sur l’Humanite.fr les autres infos qui font l’actu de ce mercredi. À commencer par les suites de l’attaque du fourgon pénitentiaire dans l’Eure avec une grève des agents, ou encore Washington qui, malgré les déclarations de Biden, s’apprêterait à livrer pour un milliard de dollars d’armes à Israël.
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Julia Hamlaoui, |
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