Pollution aux PFAS : Une contamination alarmante » : les eaux européennes massivement polluées par un produit chimique persistant

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Manifestaton d'Oullins à Pirre-Bénite pour une vie sans PFAS ce dimanche 26 mai

Manifestaton d'Oullins à Pirre-Bénite pour une vie sans PFAS ce dimanche 26 mai

Pour les associations qui dénoncent cette pollution, il s’agit de « la plus grande contamination connue de l’eau à l’échelle européenne par un produit chimique fabriqué par l’homme »

 

 

Les eaux européennes sont massivement contaminées par un produit chimique très persistant, l’acide trifluoroacétique (TFA), selon des associations, qui dénoncent « la plus grande contamination connue de l’eau à l’échelle européenne par un produit chimique fabriqué par l’homme ».

 

Le Réseau européen d’action sur les pesticides (PAN Europe) et ses membres, dont Générations Futures en France, ont analysé 23 échantillons d’eau de surface et six échantillons d’eau souterraine provenant de dix pays de l’UE à la recherche de ce produit. Il est issu de la dégradation de PFAS, surnommés « polluants éternels », mais sert aussi de produit de départ pour la production de certains d’entre eux.

 

Résultat : « l’ampleur de la contamination est alarmante et appelle une action décisive », écrivent les associations dans un rapport publié lundi.

 

« Dans tous les échantillons »

 

Ces TFA peuvent être issus de la dégradation de pesticides PFAS, utilisés en agriculture pour leur stabilité, mais aussi de certains gaz réfrigérants ou de rejets de l’industrie de fabrication des PFAS, largement utilisées, par exemple pour le revêtement anti-adhésif des poêles, des mousses anti-incendie ou des cosmétiques.

 

L’analyse, menée par le Centre technologique de l’eau de Karlsruhe, met en évidence la présence de TFA « dans tous les échantillons d’eau », avec des concentrations allant de 370 nanogrammes par litre (ng/l) à 3 300 ng/l. Elles sont importantes dans des cours d’eau comme l’Elbe en Allemagne, la Seine, l’Oise et la Somme en France ou la Mehaigne en Belgique.

 

« 79 % des échantillons présentaient des niveaux de TFA supérieurs à la limite de 500 ng/l proposée par la directive européenne sur l’eau potable pour l’ensemble des PFAS », note le rapport.

 

Toutefois, le TFA n’est pas spécifiquement réglementé actuellement : il est classé comme « non pertinent » par les autorités européennes et échappe donc au seuil (100 ng/litre) limite pour certains pesticides et produits issus de leur dégradation dans les eaux souterraines.

 

L’appel à une interdiction des Pfas

 

Un choix que regrettent les associations, pointant sa persistance dans l’environnement, l’impossibilité de s’en débarrasser avec les procédés de traitement de l’eau potable habituels et un « profil toxicologique (qui) laisse encore de nombreuses questions sans réponse ». À cet égard, elles citent une étude ayant conclu à « des malformations oculaires » chez des lapins « ayant reçu du TFA », mais sans conclusion à ce stade sur l’homme.

 

« La pollution augmentera de jour en jour si des mesures décisives ne sont pas prises pour réduire les apports de TFA, en premier lieu par une interdiction rapide des pesticides PFAS et des gaz fluorés », pointe le rapport.

 

Ce dimanche 26 mai 300 personnes ont marché  d'Oullins à Pierre-Bénite contre les PFAS

 

A l'initiative d'organisations syndicales, de collectifs citoyens et de partis politiques, ils ont défilé d'Oullins à Pierre-Bénite, villes proches de Lyon où sont basées les usines Daïkin et Arkema, mises en cause pour leurs rejets de ces polluants dans la nature.

 

Ce lieu de rendez-vous a été choisi car à Pierre-Bénite, se trouvent les 2 usines, Arkema et Daïkin, mises en cause pour leurs rejets de ces polluants dans la nature notamment dans la nappe phréatique et le Rhône.

 

Un tract des organisateurs affirment ces usines mettent en danger la biodiversité et la santé de leurs salariés et des populations locales. Ils réclament une "décontamination", une "dépollution" des sites et des sols concernés. Le coût de la décontamination ne doit pas être financé par les collectivités mais par " les entreprises responsables, en appliquant le principe du pollueur-payeur".

 

Les perfluorés ou PFAS, appelés aussi polluants éternels en raison de leur extrême résistance dans l'environnement, sont des molécules que l'on retrouve dans de nombreux secteurs de production. Leur toxicité est très bien documentée et certains d’entre eux ont été reconnus comme étant des substances cancérigènes : leur interdiction constitue donc une nécessité environnementale, mais également un véritable enjeu de santé publique.

 

C'est pourquoi le Parti Communiste de Pierre-Bénite qui appelait à cette mobilisation contre les PFAS propose que la question de la santé des personnes contaminées soit une grande cause locale et nationale alors que jusqu'à présent, elle n'est pas prise en compte sérieusement par l'Etat et ses services. Il propose "un plan Santé" pour le Sud Lyonnais permettant à tout volontaire d'avoir un prélèvement sanguin, analysé dans un laboratoire dédié pour rechercher la présence des PFAS, si ceux-ci sont décelés, l'engagement d'une recherche de pathologies et si celles-ci sont avérées l'engagement d'un suivi médical et des soins.

 

Pour la Parti Communiste, le financement devrait prendre en compte le principe "Pollueur-Payeur" avec la constitution d'un fonds alimenté par les entreprises reconnues comme responsables de cette pollution aux PFAS.

 

Dans les jours qui viennent cette lutte contre les PFAS sera sur le terrain juridique avec le 28 mai, les groupes industriels Arkema et Daikin qui seront devant le tribunal judiciaire de Lyon suite à l'action menée par la métropole de Lyon. D'autres procédures juridiques sont en cours, celle engagée par l'Association Notre Affaire à Tous, une autre par les maires du Sud Lyonnais qui est en cours et enfin une dernière engagée par l'association Bien vivre à Pierre-Bénite avec un référé demandant l'arrêt de la nouvelle installation de Daikin Pierre-Bénite suite à l'autorisation contestable de la préfecture.

 

Sources FR3 - Le Progrès - Syndicats - PCF

 

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