Intervention de Jean Marc Durand au CN du PCF du 10 juin

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Hier soir interrogé par des journalistes dans mon département, je disais ma déception face au résultat que nous avons enregistré et à la situation dans laquelle se retrouve le pays aujourd’hui. Déception par rapport au travail accompli, à l’engagement des camarades, bien qu’inégal, à une campagne menée dans la durée même s’il elle n’est pas exempte de critiques dans son animation, ses contenus et son expression.

 

Cela dit, les faits sont les faits. Le constat est que les citoyennes et les citoyens ont sanctionné Macron et sa politique toujours plus austéritaire et autoritaire en faveur du capital qui fait le lit du RN et qui permet à ce denier de capter leurs suffrages. Mais pourquoi ?

 

La raison c’est parce qu’ils et elles voient dans le RN et l’extrême-droite un rempart à la politique de Macron et le moyen de s’en débarrasser. Et plus que cela, elles et ils voient même l’opportunité d’une alternative allant dans le sens de leurs intérêts car leur paraissant apporter des solutions à leurs difficultés de vie, alors que ce que propose Bardella et consorts est une politique encore pire que celle actuellement à l’œuvre.

 

Pourquoi une telle supercherie est possible ?

 

Cela renvoie la gauche à ses lacunes et turpitudes disons depuis le tournant de la rigueur avec Mauroy. N’est-ce pas la gauche qui devrait incarner la vraie opposition à Macron, qui devrait renvoyer la perspective d’une alternative politique crédible et radicale rassembleuse et transformatrice. Or ce n’est pas le cas, empêtrée qu’elle est dans son mi-chèvre mi-chou par rapport à la domination du capital, au rôle et à l’utilisation de l’argent, aux pouvoirs réels d’intervention et de décisions des salariés et des citoyens dans les choix et les critères de gestion ?

 

Elle a une responsabilité dans cette situation et nous-même en son sein, en avons une. Pourtant nous avons tenus deux congrès qui ont tracé une perspective nouvelle, qui ont ouvert des chemins précis, concrets et radicaux pour transformer la société et redonner sens et espoir en la construction d’une alternative de gauche et communiste.

 

Pour autant encore dans cette élection, nous sommes restés entre deux eaux, voire entre trois, n’ayant pas su faire passer et mettre au cœur d’un projet politique pour une autre Europe l’enjeu de la maîtrise de l’argent, de son utilisation pour le développement humain et celui de la planète pour les services publics et une nouvelle industrialisation, tout cela en prenant la main sur le cœur battant du système qu’est la BCE.

 

Aujourd’hui alors que nous sommes confrontés à un nouvel instant grave de notre vie politique, de la vie de notre parti avec le coup de poker de Macron et sa dissolution, il nous faut tirer rapidement les enseignements de tout cela.

 

Car s’il est urgent de se rassembler, pour que cela soit crédible auprès de notre peuple, ça ne peut se faire sur du sable. Notre rôle de communistes est de contribuer à construire le rassemblement des forces de gauche dans les meilleures conditions possibles, c’est-à-dire en inscrivant dans le pacte de gouvernement proposé aux françaises et aux français quelques propositions caractérisant notre volonté de changer en profondeur le sens des choses. Par exemple : la nationalisation de banques, le financement de la protection sociale, la relance des services publics en premier lieu ceux de la santé, de l’éducation et de l’énergie avec un plan d’embauches et de formation immédiat.

 

Mais cela signifie aussi pour le PCF, son originalité de propositions et son potentiel militant, d’être reconnu dans le futur contenu de l’accord et notamment par une présence d’une candidature communiste par département.

 

C’est ainsi que nous retrouverons crédit auprès de celles et ceux qui attendent depuis si longtemps des signaux politiques forts et clairs de notre part et de toute la gauche.

 

C’est ainsi que nous pourrons déjouer l’aventurisme de Macron et ses plans machiavéliques pour assurer au capital le moyen de poursuivre et d’aggraver l’austérité contre le mode du travail. C’est ainsi que nous pourrons construire la plus efficace résistance à l’ascension du rassemblement national qui s’approche de plus en plus dangereusement du pouvoir.

 

 

Publié dans PCF, Europe, Législatives 2024

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