Suisse-Ukraine le dessous des cartes : Pour faire la paix, la Russie est incontournable !

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Suisse-Ukraine le dessous des cartes : Pour faire la paix, la Russie est incontournable !

Ce week-end, les dirigeants de 90 pays réunis en Suisse pour une conférence sur l'Ukraine avaient pour objectif d'accentuer la pression diplomatique sur la Russie, plus de deux ans après le début de la guerre.

 

La majorité des participants - environ 80 pays, selon un décompte officiel - est parvenue à s'entendre sur un communiqué final dessinant des pistes pour mettre fin au plus grand conflit européen depuis la Seconde Guerre mondiale. En revanche, une dizaine de grands pays n'en fait pas partie, dont le Brésil, l'Inde, l'Arabie saoudite et la Chine qui ne participait pas. Le chef de la délégation indienne Pavan Kapoor, a expliqué que la paix ne pouvait être obtenue qu'en « amenant les deux parties au conflit à un engagement sincère ».

 

Or, la Russie n'était pas invitée à participer à ce premier rendez-vous. La question sur « comment et quand impliquer la Russie » reste ouverte, a reconnu la présidente de la Confédération helvétique, Viola Amherd. « Il faudra trouver une méthode permettant » à la Russie et à la Chine « de se joindre à ces délibérations », a renchéri le président ghanéen, Nana Akufo-Addo.

 

« Si on parle des résultats de cette rencontre, ils sont proches de zéro », a déclaré le porte-parole russe, Dmitri Peskov. Selon lui, beaucoup de ses participants comprennent « que toute discussion sérieuse n'a aucun avenir sans la présence de la Russie ». Le président russe reste « toujours ouvert au dialogue et à des discussions sérieuses et substantielles », a-t-il ajouté.

 

Le sommet ne s'est pas tenu pour rien, Zelensky, a obtenu le déblocage de l'aide militaire américaine et d'un prêt de 50 milliards de dollars garanti par les avoirs russes gelés (SIC)

 

Le texte réclame aussi que tous les civils ukrainiens soient « rendus à l'Ukraine ». Le communiqué final souligne par ailleurs que « la sécurité alimentaire ne doit être en aucune manière être militarisée ». Les discussions sur la sécurité alimentaire ont porté sur la crise de la production et des exportations agricoles, qui a créé un choc alimentaire et inflationniste au début de la guerre, l'Ukraine étant l'un des greniers à céréales du monde. Les échanges ont non seulement porté sur les destructions de terres fertiles, mais également sur les risques posés par les mines et les munitions non explosées.

 

Enfin, le texte final demande que l'Ukraine récupère la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande centrale nucléaire d'Europe occupée par les Russes. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a mis en garde contre le risque d'une catastrophe nucléaire majeure dans cette installation. La « situation critique » de la centrale « n'est pas une menace théorique mais très réelle », en raison des déchets qui doivent être refroidis en permanence, a répété le directeur de l'AIEA, Rafael Grossi, dans une interview au journal russe Izvestia, affirmant qu'il était important « de maintenir un dialogue constructif avec les deux parties » au conflit.

 

Le président ukrainien a expliqué que le sommet serait suivi d'un second sommet de paix « pour mettre fin à cette guerre et avoir une paix juste et durable ». Lassé par la guerre et avec une armée en grande difficulté, il cherche à avoir l'appui d'une partie de la communauté internationale (l'occident) pour tenter de négocier.

 

La Russie a réclamé que Kiev abandonne son ambition de rejoindre l'Otan et retire ses forces des régions de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia qui demandent leur autonomie voire leur indépendance.

 

Les forces occidentales les ont sèchement rejetées. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, s'est défendu dimanche, assurant qu'il s'agissait « d'une initiative de paix qui tient compte des réalités du terrain » et incitant l'Ukraine à « réfléchir » à cette proposition.

 

Reste que l'Ukraine est en difficulté sur le plan militaire. Zelensky a d'ailleurs estimé que les volumes d'armes livrés actuels ne sont pas suffisants pour gagner la guerre. Mais il a assuré : « Ce n'est pas parce que nous devenons plus faibles que nous commençons à parler de paix ».

 

On avait bien compris que ce sommet n'avait pas cet objectif !

Publié dans Europe, Paix

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