Macron reconnaît enfn qu'il a perdu les législatives....

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Macron reconnaît enfn qu'il a perdu les législatives....

Lors de son interview mardi soir, Emmanuel Macron a exhorté les « forces républicaines » à bâtir une coalition alternative (Sic). Ceci alors que le Nouveau Front Populaire venait de lui proposer Lucie Castets pour Matignon découlant de sa 1ère place aux législatives avec près de 200 députés élus-es.

 

Emmanuel Macron n'est plus le maître des horloges ! Il a donné son premier interview depuis les législatives mardi soir à quelques jours de l'ouverture des JO. Il a tiré ses propres enseignements de la période électorale, avant de solliciter une « trêve politique » pendant les jeux.

 

Pour la première fois, Macron a reconnu avoir subi une défaite « la majorité sortante a perdu cette élection. » Elle a perdu 42 % de ses députés lors des législatives anticipées qui ont suivi la dissolution. Il n’a, en revanche, pas reconnu la victoire du Nouveau Front Populaire qui, après les législatives, est le groupe le plus important en nombre de députés élus-es à l'Assemblée. Il n'a pas répondu aux appels du Nouveau Front populaire pour qu'il désigne Lucie Castets 1ère ministre. Mais rien n'est jamais définitif en politique, le temps et l'intervention citoyenne peuvent changer les choses !

 

Répondant à la question concernant la nomination de Lucie Castets, « Le sujet n’est pas là. Le sujet n’est pas un nom donné par une formation politique », a répondu Macron précisant sa pensée, c'est "quelle majorité peut se dégager" de l'actuelle Assemblée. Pour lui, l’alliance des gauches, ne serait pas en mesure de gouverner, faute de majorité stable à l’Assemblée nationale. Il a eu même le culot d'affirmer que le NFP avait perdu le « troisième tour » du scrutin avec l’élection du président de l’Assemblée « Le Nouveau Front populaire avait un candidat, et il n’a pas été élu. Il serait donc faux de dire que (la gauche) a une majorité absolue quelle qu'elle soit », a t-il ainsi fait valoir, pour tenter de justifier son refus actuel de donner les clefs de Matignon au NFP.

 

Bien sûr, il omet de préciser que c'est une Présidence volée car 17 ministres ont voté comme députés violant ainsi la séparation des pouvoirs exécutif et législatif fixée par la constitution. Sans ces 17 votes, André Chassaigne l'aurait emporté* ! D'ailleurs le groupe de la France Insoumise a enclenché un recours au Conseil Constitutionnel.

 

Qui a la place du NFP ? Il demande aux partis politiques de travailler ensemble pour proposer une alternative. Il estime que « personne n’a gagné » les législatives alors que la réalité est tout autre avec le Nouveau Front populaire, qui est arrivé en tête le 7 juillet dernier. Partant de ce principe, Macron appelle les forces « républicaine » (comprendre : ni LFI, ni le RN) à discuter ensemble, pour bâtir une coalition alternative à celle formée par la gauche, qui serait plus stable. Il met la pression aux dirigeants des partis. « Ce que j’attends des forces politiques c’est qu’elles soient à la hauteur du moment et de ce qu’elles ont fait dans l’entre-deux-tours », a argué Macron. « Je leur demande de travailler ensemble durant cet été, durant les semaines qui viennent », a-t-il encore demandé, en expliquant qu’en cas d’échec, « ils auront trompé les Français. ». C'est du chantage. D'autant plus insupportable qu'il est le seul responsable de la crise politique actuelle !

 

Macron est donc toujours dans le déni et tente une nouvelle fois un coup de force en voulant construire une "majorité" alors que son rôle doit s'arrêter à désigner un ou une 1ère ministre. C'est le 1er ministre qui forme le gouvernement et met en oeuvre la politique choisie par les électeurs de la 1ère force à l'Assemblée. Sachant que lors des législatives, le rejet de Macron et de sa politique a été une motivation autant des votes du NFP que ceux de la droite et du RN. L'abrogation de la réforme des retraites, l'augmentation des salaires, des pensions comme des minima sociaux, la réparation de nos services publics et leur développement ainsi que la paix ont fortement marquée la campagne électorale. Difficile de passer à côté de ces exigences que traduisent les résultats des élections.

 

Son vocabulaire offensant cache mal le blocage de la France depuis son choix de dissoudre l’Assemblée. La voie avancée par Macron au Trocadéro, en alternative à la coalition qui compte aujourd’hui le plus de députés, apparaît toujours aussi réduite pour ne pas dire infaisable. Elle ressemble comme deux gouttes d'eau à celle de sa lettre du 10 juillet qui n’a eu que très peu de retombées mais a surtout une hostilité des Français qui mesurent que rien ne change du fait de la seule responsabilité du Président de la République. Il serait temps que la raison reprenne le dessus et qu'enfin les règles de vie de la République soient respectées par celui qui doit en être le garant.

 

L’entente qui a eu lieu pour la réélection volée de Yaël Braun-Pivet entre LR (canal historique) et les "macronistes", alimentée par un « pacte législatif » venu des troupes de Wauquiez non validé par les électeurs aurait le même résultat que le NFP. Très loin de la majorité absolue, cette coalition serait soumise au même risque de censure que le Nouveau Front populaire.

 

Dans ce contexte, la gauche et de nombreux citoyens, affichent désormais leur colère contre le chef de l’État. De Fabien Roussel en passant par Mélenchon les critiques sont acerbes comme celle du Premier secrétaire du PS qui évoque « la politique du pire. » « Quand on convoque des élections au risque du chaos, on en respecte le résultat », a réagi Olivier Faure en accusant Macron de « tenter un détournement coupable » du Front républicain. On imagine difficilement une réponse positive, aux appels du pied des macronistes pour que les socialistes rompent avec le NFP.

 

Dès lors, le blocage risque de durer. Le locataire de l’Élysée a déjà annoncé qu’il ne nommerait pas de 1er ministre avant la mi-août. On avance vers le chaos. La colère générée par Macron et ses méthodes provoquent une crise morale et de régime. Elle est profonde dans tout le pays, la France devient la risée du monde. Car pour tout pays dit démocratique, à la force politique qui remporte le plus grand nombre de députés revient la fonction de 1er ministre et la formation du gouvernement. Pourquoi la France ferait exception ?

 

Quand Macron, affirme qu'il ne faut pas effacer ce qui a été fait depuis 2017 (retraite-immigration-SNCF-fiscalité pour les riches- fonds publics aux grands groupes- austérité salariale et démolition systématique des services publics, etc) il prend parti pour le patronat, les multinationales et les marchés financiers. Il cherche à protéger ces grands gagnants de sa politique néolibérale.

 

C'est une position de classe forte dont un de ses volets est de ne pas permettre à un gouvernement de gauche d'accéder au pouvoir afin d'éviter au capital qui accumule des richesses considérables sur le dos des travailleurs et du pays avec la complicité de l'Etat, de devoir subir le programme progressiste du NFP qui lui vise à éradiquer la misère et le chômage, à corriger les inégalités, à mettre de la justice dans la fiscalité et à répondre aux besoins des populations en développant les services publics et en utilisant les formidables richesses du pays pour le développement, l'emploi, la formation, la transition écologique et la reconquête industrielle. Tout cela doit s'accompagner de nouveaux pouvoirs pour les travailleurs et les citoyens dans les entreprises et les cités.

 

Tel est l'affrontement de classe actuel ! Entre la poursuite de la politique néolibérale ou une nouvelle politique fondée sur une logique de progrès et de justice sociale, l'égalité, la solidarité, la démocratie, les services publics et une autre utilisation de l'argent. Affrontement entre notre peuple et les forces qui possèdent les fortunes, les pouvoirs politiques et économiques dans les entreprises et le pays.

 

Nous voulons faire radicalement l'inverse que ce qu'ont fait, Macron depuis 2017, la social démocratie avant lui et la droite encore avant ! La droite a pratiquement disparue, Macron a pris deux volées électorales et le PS a coulé corps et biens en 2017. Après des années d'abstention massive aux élections, la création du NFP, son unité et son programme ont ouvert une nouvelle voie validée dans les urnes. Une étape a été franchie, un immense espoir est né sans se faire piéger par l'extrême droite que les électeurs ont renvoyée à la maison pour l'instant.

 

Nous sommes lucides, le capital va s'accrocher, se battre, essayer de diviser, d'affaibli les syndicats qui ont joué un rôle important dans le résultat du NFP. Macron devra respecter le rapport des forces que nous lui imposerons. Il faut pour cela que notre force issue des urnes, s'exprime aussi puissamment dans l'intervention citoyenne, dans les rues, dans les grèves et partout. Front populaire et mouvement populaire doivent aller ensemble en permanence.

 

C'est la condition pour gagner et le seul moyen de faire entendre raison à Macron et au capital et de voir au plus vite notre vie changer avec le programme du NFP qu'il nous faut faire vivre avec des comités locaux du Nouveau Front Populaire. Avec le développement de la force et des activités du Parti Communiste, ce sont les voies incontournables pour construire un rassemblement populaire majoritaire. 

 

*L’alliance des "macronistes" nouée avec la droite dure de Laurent Wauquiez a fait échec, à 13 voix près, à la candidature du communiste André Chassaigne proposée par le NFP pour le Perchoir.

 

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