.Texte collectif. Faire barrage au RN et construire une alternative émancipatrice rompant avec l’austérité
L’enjeu c’est de faire immédiatement barrage au RN, et de répondre à la souffrance sociale, en répondant aux fortes attentes qui montent dans toute la société.
Ce n’est pas de faire barrage et de continuer l’austérité avec des ministres « de gauche » ! Ce serait museler le mouvement social et la gauche dans une illusoire « grande coalition ». Outre d’aggraver les souffrances, ce serait ajouter à la confusion, nourrir les populismes et ouvrir une voie royale au RN. Nous nous refusons d’aider à installer l’austérité au nom de la préservation de la République et de la démocratie.
En revanche, s’il s’agit de lutter contre l’austérité et pour d’instaurer une République et une démocratie renouvelées entièrement en s’appuyant sur les propositions du Nouveau Front populaire, d’ailleurs majoritaire dans les forces s’opposant au RN, c’est une autre question.
S’il se construit une offre politique inédite, ce doit être sur la base d’une réponse aux difficultés réelles des gens, à la souffrance sociale, au recul considérable des services publics, à la désertification des territoires, à la relégation sociale et géographique. En premier lieu, une politique de rupture avec l’austérité. Un gouvernement « purement technique « , cela n’a pas de sens. C’est un gouvernement politique. C’est ce qu’a été Draghi en Italie. Il a préparé la venue de Meloni. Un gouvernement « sans réformes » ? Cela n’a pas de sens. Cela signifie un gouvernement qui applique l’austérité, continue à fermer des hôpitaux, brade les services publics, renonce à un bras de fer avec la BCE et le pacte de stabilité…renoncement qui caractérise aussi le RN mais que ce dernier s’emploie, avec succès, à masquer. Un gouvernement qui décrédibiliserait durablement l’idée d’alternative à gauche, carbonisée par de nouveaux renoncements.
Ce serait tout simplement tourner le dos aux problèmes des gens en inventant une entourloupe institutionnelle, alors qu’on prétend les entendre en insistant sur l’escroquerie du RN.
Pour nous, il faut absolument répondre aux difficultés réelles et aux aspirations des gens. Cela implique :
– Une abrogation de la réforme des retraites et des mesures pour les salaires et les qualifications
– Un plan de développement massif des services publics par leur emploi, la formation et l’attractivité ainsi que de la protection sociale
– La mobilisation d’un pôle public bancaire et financier pour un tout autre crédit et une réorientation des aides publiques sur des critères écologiques et sociaux, pour une tout autre production industrielle et de services
– Des mesures contre les licenciements et pour instaurer des droits effectifs de contre-propositions aux licenciements, aux suppressions d’emplois ou fermetures d’entreprises, contre les coûts du capital et ses prélèvements, pour la revitalisation de notre activité productive, en coopération.
– Des droits démocratiques nouveaux dans les entreprises, et des institutions de planification démocratique écologique et sociale à partir des projets des territoires, élaborés par les salariés, les citoyens et les élu.es.
– Engager des négociations européennes pour rompre avec l’austérité et le pacte de stabilité, avec à l’ordre du jour l’emploi, les services publics, un autre type de croissance et la paix, et engager des coopérations immédiates en ce sens entre pays de l’UE
– Ouvrir le chantier d’autres relations avec le Sud global, de co-développement et de coopération, et pour un monde de paix.
Voilà une base acceptable d’accord politique. A laquelle doit s’ajouter un engagement ferme et incontournable d’une politique d’accueil digne des étrangers et migrants, féministe et inclusive.
C’est aussi et d’abord une base pour les constructions et la résistance créative qui doivent s’organiser, en lien étroit avec les luttes sociales et sociétales, pour que les réponses politiques aillent dans le bon sens.
Pour faire avancer nos idéaux d’émancipation, de liberté, de dignité de chacune et chacun, changer l’économie et donc de politique, est décisif. Il s’agit, tout particulièrement, d’emmener les entreprises et le pays dans un chemin de progrès. Il ne s’agit pas de « casser », mais de changer de logique, contre celle du capital et de la finance.
Beaucoup peuvent être d’accord déjà au sein du Nouveau Front Populaire, mais aussi des gaullistes authentiques et, au-delà, beaucoup de celles et ceux qui commencent à douter du bien-fondé des politiques menées depuis plusieurs décennies, sans compter les organisations syndicales et associations dont la prise de position est très importante. Leur implication demain pour « résister et construire », dans la liberté, des chemins nouveaux d’émancipation sera décisive, avec toutes et tous.
Militants et responsables du PCF premiers signataires :
Frédéric BOCCARA (cellule INSEE, section de Montrouge, fédération des Hauts de Seine, membre du CEN)
Yves DIMICOLI (section du 9è arrondissement, fédération de Paris)
Denis DURAND (section Banque de France, fédération de Paris, membre du CN)
Jean-Marc DURAND (section de Romans, fédération de la Drôme, membre du CN)
Gisèle CAILLOUX (cellule SAFRAN, section de Gennevilliers, fédération des Hauts de Seine)
Jean-Louis CAILLOUX (section de Suresnes, fédération des Hauts de Seine)
Thierry DOULAUD (section de Massy, fédération de l’Essonne)
Jean CHAMBON (section de Pierre Bénite, fédération du Rhône)
Cédric GOULMOT (section de Suresnes, fédération des Hauts de Seine)
Jean-Paul KRIEF (section d’Aubenas, fédération de l’Ardèche)
William MATHEVET (section de Brignoles, fédération du Var)
Alain MORIN (section du Val d’Yerres – Val de Seine, fédération de l’Essonne)
Christian POIRSON (section de Nancy, fédération de la Meurthe et Moselle)
Sandra BLAISE (section de Raon L’Étape, fédération des Vosges, membre du CEN)
Evelyne TERNANT (section de Besançon, fédération du Doubs, membre du CEN)
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