Duralex : l’avenir de « la Tour Eiffel de la verrerie » confié à la Scop créée par 150 salariés

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Duralex : l’avenir de « la Tour Eiffel de la verrerie » confié à la Scop créée par 150 salariés
Duralex : l’avenir de « la Tour Eiffel de la verrerie » confié à la Scop créée par 150 salariés
Duralex : l’avenir de « la Tour Eiffel de la verrerie » confié à la Scop créée par 150 salariés

Le tribunal de commerce d’Orléans a choisi, le vendredi 26 juillet, l’offre de la coopérative portée par les salariés pour relancer la verrerie emblématique. La Scop soutenue par les collectivités territoriales promet qu’il n’y aura aucune casse sociale. C'est une première victoire de la lutte pour la vie de Duralex alors que depuis des mois les actionnaires et le patronat tergiversent et le gouvernement laisse faire !

 

Le tribunal de commerce d’Orléans a rendu son verdict le 26 juillet et c’est un grand soulagement pour les amateurs de verre français. L’avenir de Duralex, l’emblématique verrerie avec ses célèbres verres, a été confié à ses propres salariés qui luttent depuis le mois d'avril pour sauver leur entreprise appuyé par le Parti Communiste.

 

C'est en avril que Fabien Roussel a rendu visite aux salariés de Duralex pour apporter sa pleine solidarité mais aussi pour construire des initiatives concrètes. A un syndicaliste de l'entreprise qui déclarait : " ... au-delà de la crise énergétique, il y a un flagrant problème de gestion de l’entreprise." Fabien Roussel avait déclaré : « Il y a clairement un problème de management, mais aussi la question des 15 millions de subventions publiques versées à Duralex sans la moindre contrepartie ». « Il faut s’interroger sur le type d’industrie que nous souhaitons pour notre pays. Si Duralex ferme, il faudra importer des verres du monde entier. C’est une forme d’aberration économique et écologique, et un manque flagrant de contrôle de la part de l’État. »

 

Face à cette situation chaotique, Fabien Roussel, appuyé par Valérie Barthe-Cheneau, la maire de La Chapelle-Saint-Mesmin, a contacté Roland Lescure, ministre de l’Industrie. Depuis les salariés déterminés ont décidé de prendre leurs affaires en main et en premier lieu le devenir de leur entreprise et de ses emplois. 150 des 228 travailleurs de Duralex ont mis en place une offre de société coopérative de production (Scop) afin de racheter et relancer leur entreprise.

 

Cette candidature, proposée pour sortir la société de la procédure judiciaire, a été préférée aux propositions d’un fonds d’investissement et d’une banque : l’une émanait d’une holding détenue par un couple de descendants de verriers normands, la SARL Tourres et Cie ; l’autre d’un fonds d’investissement qui prévoyait un carnage social (avec la préservation de 75 emplois seulement).

 

La nouvelle a été saluée avec enthousiasme par plusieurs acteurs du dossier. « On est soulagés pour l’ensemble des salariés de Duralex qui se sont battus », s’est félicité François Marciano, l’actuel directeur de l’usine, chaud partisan de la Scop. Le dirigeant en a profité pour remercier les collectivités locales qui avaient accordé leur soutien financier au plan de reprise. La métropole d’Orléans s’est déjà engagée à racheter le site, de 14 hectares, pour le louer ensuite à la Scop, ce qui représenterait un investissement de 5 à 8 millions d’euros. De son côté, la région Centre-Val de Loire a assuré qu’elle était prête à monter au capital de la Scop. « Des salariés qui sont malmenés depuis de nombreuses années sont capables aujourd’hui de relever les manches et de proposer un projet, je trouve cela remarquable et courageux », affirmait il y a quelque temps à France Bleu son président, le socialiste François Bonneau.

 

« C’était maintenant ou jamais »

 

Considérée comme « la Tour Eiffel de la verrerie », Duralex s’était retrouvée dans une situation tumultueuse. En 2022, la verrerie s’est vue contrainte d’éteindre son four pendant 5 mois, incapable de tenir financièrement face à la flambée des prix de l’énergie. Sauvée par un prêt de l’État de 15 millions, Duralex a survécu à cette crise sans totalement s’en sortir. Un an après cet effort, l’ancienne PDG, Géraldine Fiacre, déclarait au quotidien régional La République du Centre que Duralex a « subi une forte chute de la consommation ».

 

La verrerie s’engage sur un nouveau chemin avec la Scop.

 

Suliman El Moussaoui, délégué syndical de la CFDT Duralex à l’origine du projet, expliquait à l’Humanité que « c’était maintenant ou jamais » pour beaucoup de travailleurs de l’usine, qui espéraient voir la société prendre un nouveau cap. « On va quand même dans l’inconnu et ça fait peur », admet le délégué syndical, mais il se veut rassurant quant à la volonté des salariés de participer à ce projet.

 

Il ne faudrait pas croire, cependant, que le projet fasse consensus parmi tous les salariés. Du côté de la CGT, premier syndicat de l’entreprise, la proposition de sauvetage en Scop a été accueillie plutôt fraîchement. Les cégétistes plaidaient pour l’offre de reprise portée par le couple Tourres, en dépit des suppressions de postes programmées. François Dufranne, délégué CGT, voit d’un mauvais œil la place prépondérante ­occupée par l’actuel dirigeant de l’usine dans le plan de reprise en Scop. Par ailleurs, il redoute que les collectivités locales ne ­finissent par lâcher l’entreprise à un ­moment ou un autre. « Je trouve que la présentation de la Scop devant le tribunal de commerce était beaucoup trop politique, explique le syndicaliste. Je ne leur fais pas vraiment confiance pour l’avenir de Duralex. Elles sont là maintenant, mais quand on sera en difficulté dans un ou deux ans, la région et la métropole seront-elles toujours à nos côtés ? » Et le cégétiste de préciser le fond de sa pensée : « Dans quelques années, si Duralex ne tient pas, qu’est-ce qui empêchera la métropole de ­récupérer le foncier pour y construire des ­logements ? » L’avenir dira si son ­pessimisme est fondé.

 

En attendant, une ­nouvelle page se tourne pour les Duralex. C'est pourquoi, il est très important que la mouvement ouvrier et démocratique soutiennent "les Duralex" afin que la Scop réussisse car cette entreprise aura à affronter les forces du capital qui ont fait le choix de la liquider avec la complicité du pouvoir.

 

C'est tout le sens de la visite de Lucie Castets chez Duralex, militante proposée à Macron pour devenir 1er ministre, accompagnée des responsables des partis de gauche et écologiste.  Pour eux pas question de faire de Duralex un terrain de jeu politique. Ce déplacement le 31 juillet à l'usine Duralex de La Chapelle-Saint-Mesmin, leur permettait de rencontrer des dirigeants de ce complexe industriel, qui vient d'être sauvé de la liquidation judiciaire ainsi que les travailleurs qui luttent depuis 4 mois.

 

Une visite mal accueillie par Roland Lescure, le ministre-député de l'Industrie qui dénonce une « instrumentalisation » venant de la gauche. Il rajoute "Elle cherche à instrumentaliser un sujet sans même avoir travaillé dessus."  "C'était une mise en scène parisienne qui traverse le boulevard périphérique pour se rendre en région."

 

Le ministre est bien loin des intentions de Lucie Castets. Lancée dans un Tour de France de « travail sur le terrain », elle avait planifié son deuxième déplacement, pour parler travail et industrie, dans l’emblématique verrerie afin de maintenir la pression sur un Macron en vacances au fort de Brégançon, sûrement focalisé sur les exploits aux JO. Qu’importe si Macron l’ignore, Lucie Castets et le NFP poursuivent leur stratégie en étant actifs sur le terrain.

 

Ils sont attachés au savoir-faire français affirment-ils en traitant du travail et de l’industrie. « Nous sommes venus ici pour saluer une mobilisation exceptionnelle d’un très grand nombre d’acteurs à la fois les salariés mais aussi les organisations syndicales et la direction de l’usine. Évidemment, cette belle histoire de Duralex intervient néanmoins dans un contexte où il y a de plus en plus de défaillances d’entreprises industrielles », tempère Lucie Castets.

 

La haute fonctionnaire en a d’ailleurs profité pour égratigner la politique de réindustrialisation portée par Macron. « Aujourd’hui, on ne s’attaque pas aux causes structurelles des difficultés de l’industrie française. Je pense notamment aux questions de l’innovation, mais aussi de la formation et de la recherche. Il est nécessaire, pour que l’industrie se mette au service de la transition écologique, mais aussi de la compétitivité, qu’on opère un changement radical. Il faut par exemple rendre plus exigibles les délais de paiement », avance-t-elle.

 

Après une visite de plus d'une heure avec des échanges nombreux avec les salariés « J’ai surtout entendu de la part des salariés la nécessité d’un changement de méthode. Il faut faire confiance davantage aux travailleurs et aux représentants syndicaux. Ils ont dit vouloir reprendre le contrôle de leur vie au travail, sont prêts à se former, par exemple à la direction d’une entreprise, et ça, c’est extrêmement important », s’enthousiasme une Lucie Castets qui affirme devoir entamer une réflexion approfondie sur la pénibilité au travail.

 

À l’image des conditions de travail, les salariés de Duralex n’ont pas laissé passer l’occasion de transmettre leurs messages aux représentants du NFP.

 

Sources : l'Humanité

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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