Le coût de la rentrée rime avec inégalité par Léna Raud
L’allocation de rentrée scolaire est versée aujourd’hui à trois millions de familles pouvant en bénéficier. Très attendue par les familles, celle-ci permet d’effectuer les courses de rentrée scolaire.
Malheureusement, 2 enfants sur 3 sont exclus de cette aide, laissant les familles face à une rentrée dont le coût est très élevé. En effet, pour les lycéens, il faut compter en moyenne 398 € par élève, et ce malgré une légère baisse due à la stabilisation de l’inflation et une augmentation de 20 € de l’allocation de rentrée.
De plus, pour les élèves des filières professionnelles, c’est la double peine. Pour beaucoup, la rentrée est synonyme aussi d’achat de matériel professionnel. Si certaines régions le prennent en charge, ce n’est pas le cas partout. La réforme du bac professionnel ajoute du flou à cette rentrée déjà perturbée par l’absence de gouvernement.
Selon les chiffres du ministère de l’Éducation nationale, les frais de scolarisation à la charge des familles tout au long de l’année scolaire pour un lycéen du général s’élèvent en moyenne à 1 160 euros et il faut ajouter en moyenne 130 euros pour un lycéen professionnel.
L’enseignement supérieur n’est pas en reste non plus. Chaque année est marquée par l’augmentation du coût de la rentrée universitaire. Le logement est la cause principale de ces hausses, mais aussi la dépense première des étudiants. Il faut ajouter à cela des frais annexes comme celui des transports.
La rentrée renforce donc les inégalités sociales entre les jeunes, et celle qui vient ne fera pas exception à la règle. Ces inégalités créent de fait une sélection sociale et économique avant même l’entrée dans les établissements, offrant aux élèves les plus pauvres de plus mauvaises conditions d’études.
L’État se déresponsabilise de cette question en laissant entre les mains des collectivités locales la charge de financer ou non les fournitures scolaires. Cela crée des disparités entre les territoires en matière de prise en charge des frais de scolarité, et donc une rupture d’égalité inacceptable dans une République.
La précarité des Français grandissante a creusé le fossé des inégalités. Alors que le travail ne suffit plus pour payer la rentrée et les factures, les dividendes versés aux entreprises n’ont jamais été aussi élevés.
Le MJCF revendique la gratuité totale des fournitures scolaires, prises en charge par l’État.
Pour lutter contre la précarité et changer notre quotidien, les Jeunes Communistes mènent une campagne des 10 mesures d’urgence pour la jeunesse.
Léna Raud
Article publié dans CommunisteS, N°1006, 21 août 2024.