Pétrole. Le pouvoir équatorien doit respecter le vote des équatoriens !

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Le « oui » sans équivoque au référendum sur l’arrêt de l’extraction pétrolière dans le parc Yasuní, une zone d’une importance écologique vitale, constitue une grande victoire pour l’Équateur. (AP Photo/Dolores Ochoa)

Le « oui » sans équivoque au référendum sur l’arrêt de l’extraction pétrolière dans le parc Yasuní, une zone d’une importance écologique vitale, constitue une grande victoire pour l’Équateur. (AP Photo/Dolores Ochoa)

Les Équatoriens ont voté l’arrêt de l’exploitation du pétrole dans une zone du parc de Yasuni. Un exemple de démocratie climatique, dont il reste à voir les effets. Aujourd'hui le pouvoir traine des pieds espérant que ce référendum historique sera oublié.

 

Rappels

 

Lors d'un référendum historique, 59 % des Équatoriens ont voté, le dimanche 20 août 2023, pour l'arrêt de l'exploitation des ressources pétrolières du Bloc 43, un espace situé dans la réserve amazonienne de Yasuni. Un scrutin local, tenu le même jour, a également décidé l'arrêt de l'exploitation minière dans six petites villes en périphérie de Quito, la capitale, afin d'y préserver 287 000 hectares de forêt. Dans la foulée, la société nationale de pétrole Petroecuador a annoncé qu'elle se conformerait à la « décision souveraine » des Équatoriens.

 

C'était la première fois qu'un pays décidait de défendre la vie et de laisser le pétrole dans le sol, s'est réjoui le groupe environnemental Yasunidos. Située dans l'est du pays, cette terre indigène s'étend sur près d'un million d'hectares de forêt humide et primaire, l'une des plus riches au monde en termes de biodiversité. Elle est aussi le territoire des Tagaeri et des Taromenane, deux des derniers peuples autochtones.

 

Le référendum, obtenu par la société civile, s'est déroulé le même jour que le premier tour de l'élection présidentielle. Un « symbole important », pour Gaspard Estrada, spécialiste de l'Amérique latine à Sciences Po, qui témoigne de la centralité prise par les questions environnementales dans le pays et sur le continent.

 

Une histoire déjà longue

 

« Le fait que ce référendum soit organisé en parallèle d'une élection présidentielle montre à quel point l'Équateur est pionnier sur la question de l'exploitation du pétrole, et que le Yasuni est inscrit depuis longtemps dans l'agenda politique », a expliqué Gaspard Estrada.

 

La protection du parc national Yasuni avait en effet été mise à l'ordre du jour, dès 2007, par l'ancien président Rafael Correa. Celui-ci avait alors lancé l'initiative Yasuni-ITT – du nom des trois territoires concernés, Ishpingo, Tambococha et Tiputini –, proposant à l'ONU de ne pas exploiter leur important gisement pétrolier à condition que la communauté internationale compense la moitié des pertes financières engendrées. Faute de financements suffisants, l'initiative avait fini par échouer en 2013, et l'exploitation pétrolière débutait en 2016. Quelque deux cents puits avaient alors été forés dans cette réserve de biosphère classée à l'Unesco.

 

Au terme d'un marathon de 10 ans, et malgré l'opposition du gouvernement, la Cour suprême a fini par reconnaître la validité des 757 000 signatures collectées par le groupe environnemental Yasunidos pour demander la tenue d'un référendum sur la question. Il s'agit de la première expérience de démocratie directe dans le pays, l'article 104 de la Constitution équatorienne permettant l'organisation de référendums d'initiative citoyenne à condition que 5 % des inscrits sur les listes électorales se prononcent pour en l'espace de six mois.

 

Cela vient confirmer qu'une inquiétude environnementale et écologique existe depuis longtemps dans le pays, où elle a été portée à la fois par le politique et par la population. Compte tenu de la gravité des enjeux de la transition énergétique en Amérique latine, l'ensemble du continent est directement concerné, et partie prenante des solutions. De l'accord d'Escazu, qui vise à protéger les défenseurs de l'environnement, au sommet de Belém, les questions environnementales, la problématique de l'arrêt de l'exploitation des hydrocarbures et celle du rôle de la participation citoyenne sont inscrites dans le débat public d'un continent très exposé aux catastrophes naturelles et gardien de la plus grande forêt au monde.

 

Mais si la jonction entre démocratie participative, changement climatique et questions environnementales peut avoir lieu quelque part, il est probable que ce soit en Amérique latine, souligne Gaspard Estrada.

 

Le gisement pétrolier représente environ 12 % des 466 000 barils/jour produits par l'Équateur, dont un tiers des revenus dépend de l'exportation de pétrole. Le gouvernement réactionnaire de Lasso avait chiffré la perte financière à 16,47 milliards de dollars sur 20 ans. L'application du oui au référendum est donc « lourd de conséquences et d'enjeux pour le pays », conclut Gaspard Estrada, bien qu'il sera « difficile pour les futurs dirigeants, de droite comme de gauche, d'outrepasser la décision des Équatoriens. »

 

Qu'en est-il aujourd'hui?

 

Le pouvoir équatorien doit mettre fin aux forages pétroliers dans la réserve de Yasuní AUJOURD'HUI pour respecter la décision des citoyens, exprimée dans le référendum. Mais le président Daniel Noboa ne semble pas prêt à respecter cette échéance, et les autochtones en Équateur préparent une grande conférence de presse pour exiger des réponses. Ils ont besoin d'un demi-million de signatures pour mettre la pression, et nous y sommes presque – signez maintenant pour soutenir leur appel et exiger la fin de l'extraction pétrolière dès maintenant!

 

C’était pourtant une victoire retentissante: 59% des Équatoriens avaient dit NON à l’exploitation pétrolière dans le parc national de Yasuní, qui abrite une biodiversité florissante, au cours d’un référendum en août dernier.

 

Mais un an plus tard, le nouveau président du pays Daniel Noboa déclare qu’il veut laisser les puits de pétrole ouverts, malgré la date limite d'un an fixée par référendum. Les responsables autochtones de toute l’Amazonie se mobilisent pour protéger la démocratie et la forêt. Et ils ont besoin de nous pour montrer au président que continuer à exploiter le pétrole après le 20 août, contre la décision de ses concitoyens, va déclencher un tollé international.

 

Mobilisation incontournable !

 

Soyons solidaires des Équatoriens et demandons la fin des forages en Amazonie. "M. le Président Noboa: respectez la date limite, mettez fin aux forages maintenant!"

 

Les peuples autochtones et leurs alliés se sont battus pendant plus de dix ans pour pour obtenir ce référendum historique sur les forages dans le parc national de Yasuní, l’une des zones à la biodiversité la plus florissante sur la planète. Les contaminations pétrolières y menacent les habitants et habitantes et la forêt.

 

Mais le président Noboa veut retarder l’interdiction et continuer à extraire des barils de brut. En mai, il a publié un décret afin de mettre en place une commission pour se conformer au référendum, mais les débats pourraient durer des années. Il refuse de dire quand le forage cessera, même si la date limite est dans quelques jours!

 

Si le président Noboa s’entête à ignorer la date limite exigée par les Équatoriens et Équatoriennes, ce serait une vraie gifle pour la démocratie en Équateur. La destruction de l’Amazonie pourrait atteindre un point de non-retour. Mais cela menacerait aussi d'autres victoires durement obtenues ailleurs: ce serait un feu vert à la destruction de l’Amazonie.

 

Nous avons un rôle à jouer. Nos voix peuvent braquer les projecteurs sur sa trahison et faire monter la pression pour qu’il respecte le résultat du référendum. Signons et partageons pour atteindre ensemble les 500 000 signatures.

 

L’Amazonie est un écosystème délicat. Sans elle, nous ne pourrons pas contrer le changement climatique. Les membres d’Avaaz se mobilisent pour défendre la forêt et soutenir les citoyens et les citoyennes autochtones qui protègent leurs terres. L’an dernier, nous avons lancé l’alerte pour protéger les terres autochtones au Brésil, soutenu la protection des peuples non contactés au Pérou et dénoncé les attaques contre les Yanomami.

 

Ensemble, nous pouvons tout changer, maintenir l’Amazonie en vie et un climat vivable partout sur la planète.

 

Signez : https://secure.avaaz.org/campaign/fr/stopoilamazon_loc/?copy

 

Sources : The conversation - Avaaz

 

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