300 000 manifestants pour dénoncer le coup de force de Macron ce 7 septembre

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Manifs de Lyon, Toulouse et Paris
Manifs de Lyon, Toulouse et Paris
Manifs de Lyon, Toulouse et Paris
Manifs de Lyon, Toulouse et Paris

Manifs de Lyon, Toulouse et Paris

Après la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre, au détriment de Lucie Castets, 300 000 personnes (160 000 à Paris, 15 000 à Lyon, 7000 à Toulouse, 3000 à Bordeaux etc) dans plus de 130 rassemblements partout en France ont répondu à l’appel à manifester de l’Union étudiante et de l’Union syndicale lycéenne (USL). L’initiative était soutenue par Génération.s, le Parti Communiste, La France Insoumise et les Écologistes.

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Car après l’interminable feuilleton politique de cet été, le sentiment de trahison a été exacerbé par la nomination de l’ancien négociateur du Brexit comme « Premier sinistre », ainsi que le désigne une pancarte. « Les gens d’en bas sont là ! », prévient l’écriteau de Nathalie, répondant au propos de Michel Barnier, lors de sa passation de pouvoir.

 

Sentiment de trahison

 

« On a câblé quand il a dit cette phrase. Qu’est-ce que cela veut dire d’être d’en bas ? » s’insurge cette manifestante. Une formule malavisée qui s’ajoute au problème fondamental : l’impression de s’être fait voler son vote. « On a voté à gauche, on se retrouve avec un premier ministre de droite », se désole l’employée de banque. Pire : « soutenu par l’extrême droite ». Car sans son assentiment, la nomination de Barnier n’aurait pas été possible. Alors Macron est interpelé : « Qu’est-ce qu’il lui a pris d’aller vendre son âme au diable ? »

 

Dans la manifestation s'élève du camion sono: « Stop au coup de force de Macron ». Là où se succéderont les prises de parole. Une pancarte fait l’humour : « C’est avec un immense bonheur que Marine et Emmanuel vous annoncent la naissance de Michel », ironise sa pancarte.

 

Une retraitée d'origine allemande s’insurge contre le choix arbitraire d’Emmanuel Macron, « qui n’aurait jamais été possible en Allemagne ». « La presse allemande est très choquée par le fait que le premier ministre n’émane pas de la majorité ! ». Car tous auraient aimé voir Lucie Castets à Matignon. L’issue logique du résultat du 7 juillet dernier. « On s’est mobilisés comme jamais à gauche, et le monarque balaie tous nos efforts d’un revers de main en utilisant les outils constitutionnels », rajoute une manifestante.

 

Censure du gouvernement ou destitution ?

 

La foule frémit, on annonce l’arrivée du tribun insoumis. Fidèle à sa réputation, Jean-Luc Mélenchon harangue la foule de son phrasé saillant. « Il est vain de croire que l’on vient à bout de ce peuple, pétri de cette histoire », commence t-il. « Personne ne dit que c’est monsieur Barnier le responsable de la situation. Ils disent tous que c’est Macron. Alors si c’est Macron le responsable, c’est lui qui doit s’en aller, et personne d’autre ! », exhorte Mélenchon. « Voilà le slogan que dorénavant, à chaque occasion et quel que soit le sujet nous crierons dans les rues ! »

 

Trois jeunes manifestants sont venus, exaspérés de se faire « cracher dessus » depuis deux mois par le président. « Mélenchon a bien raison, mais c’est bien dommage qu’il faille les deux tiers du Sénat pour que la motion aboutisse… » Une bonne idée mais qui risque à leurs yeux de ne pas déboucher. « Comme toutes les bonnes idées de la gauche. Mais on se bat pour les rendre réalisables ! »

 

Selon un sondage réalisé par Elabe le 28 août, 49 % des Français se disent favorables à une motion de destitution. « Les gens ne supportent pas le coup de force que Macron a entrepris après les législatives. Ils sont exaspérés », explique un manifestant.

 

Poursuivre la mobilisation dans la rue

 

Trois jeunes lycéennes venues de Rosny-sous-Bois (93), ont répondu à l’appel de l’Union lycéenne. Même si elles n’ont pas voté, elles ont quand même l’impression de s’être fait voler l’élection, « dégoûtées » par ce compromis avec l’extrême droite. « Le problème d’une simple motion de censure de Barnier, c’est que Macron pourra renommer un gouvernement comme il lui plaira ».

 

Présent avec les élus communistes, Léon Deffontaines est intervenu: « Nous avons deux façons d’agir aujourd’hui : la motion de censure à l’Assemblée, et la motion populaire, en utilisant tous les moyens, comme la grève » explique-t-il, tout en confiant que s’il y a un projet de destitution, les communistes le voteront sûrement. « Mais ça ne doit pas être notre seule issue. » D’où l’importance d’obtenir des victoires dans la rue, « et de poursuivre la mobilisation avec les syndicats le 1er octobre prochain ».

 

Les mobilisations de samedi, Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise, appelle ainsi « les Françaises et les Français, quelles que soient leurs opinions politiques », à faire entendre leur voix dans la rue. Car, il s’agit « de savoir si, en France, quand on se mobilise massivement aux élections législatives, on peut accepter qu’un homme seul, le président de la République, décide d’effacer cela d’un revers de la main »

 

Hella Kribi-Romdhane, coordinatrice de Génération.s, en appelle à « cette société civile qui fait le Nouveau Front populaire » et Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac, espère « un sursaut dans la rue », « une réponse la plus large possible du mouvement social » pour « défendre un modèle de société égalitaire solidaire ».

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