Débat budgétaire à l'Assemblée, La France Insoumise retrouve la raison !
Sage décision. Le groupe France insoumise a finalement retiré la motion de rejet préalable du projet de budget qui aurait dû être examinée à l’ouverture du débat à l’Assemblée nationale. « On ne voulait pas qu’elle soit adoptée », a justifié le président de la commission des Finances, le député de Seine-Saint-Denis Éric Coquerel.
Et pour cause, s’il en avait été ainsi, le projet de budget filait directement au Sénat où la majorité LR aurait pu durcir le tour de vis austéritaire d’autant plus facilement qu’aucun amendement porté par les députés du Nouveau Front Populaire n’aurait pu être examiné, donc adopté.
En jouant la carte du débat démocratique, la gauche conserve toutes ses chances de constituer des majorités en faveur de la justice fiscale et de la défense de services publics de qualité. Permettre le débat sur le budget, c’est obliger l’ensemble des forces politiques à prendre leurs responsabilités sur la création d’un ISF climatique, le conditionnement des 200 milliards d’euros d’aides aux entreprises à la création d’emplois, à la formation et à la revalorisation des salaires ou encore sur le recrutement de personnels de santé et d’enseignants pour sauver l’hôpital public et l’éducation nationale.
À l’inverse, l’obstruction aurait offert au gouvernement le prétexte qu’il attend pour dégainer le 49.3. Elle aurait aussi permis à l’extrême droite de continuer à dissimuler sa vraie nature et le soutien qu’elle apporte en réalité au gouvernement.
Elle l’a encore démontré lors de l’examen en commission du projet de loi de finance de la Sécurité sociale en entravant l’adoption d’amendements qui remettent en cause la réforme des retraites d’Emmanuel Macron. Elle s’est ainsi opposée à la création d’une sur-cotisation retraite pour les salaires supérieurs à 7 200 euros mensuels.
En choisissant le débat démocratique, la gauche démontre que sa seule boussole est celle de l’intérêt des travailleurs, des retraités, des privés d’emploi et de la jeunesse, quand droite et extrême droite se placent comme toujours aux services des marchés financiers et des plus riches. |
Pierre Henri-Lab, |