En grande difficulté, Boeing veut augmenter son capital d’environ 19 milliards de dollars
L’avionneur américain, en très mauvaise posture depuis 2020, va émettre 90 millions actions supplémentaires dans le but d’assainir ses comptes. Une opération financière réalisée en pleine grève des salariés et après avoir annoncé sa pire perte trimestrielle depuis le Covid.
Tenter de sortir des turbulences et renflouer les caisses. Boeing a annoncé le lancement d’une augmentation de son capital d’environ 19 milliards de dollars pour renforcer sa trésorerie. Le géant américain accumule les pertes ces dernières années et se retrouve actuellement paralysé par une grève depuis le 13 septembre.
Boing vient d’enregistrer sa pire perte trimestrielle en quatre ans, plus de 6 milliards de dollars, sur fond d’accidents et d’incidents à répétition touchant ses appareils. Pour essayer de se remettre sur pied, Boeing va proposer sur le marché 90 millions d’actions ordinaires pour une mise de départ de 5 dollars à l’unité. Mais au vu du cours actuel avec le prix d’une action s’établissant à 155 dollars, cela devrait faire gagner autour de 13,9 milliards de dollars à l’entreprise. Il faut ajouter à cela plus de 5 milliards de dollars de certificats de dépôt, des titres de dettes avec un taux d’intérêt fixe, pour un total espéré de 19 milliards de dollars.
Des dizaines de milliards de dollars de pertes depuis la crise du Covid
Le groupe a annoncé ces dernières semaines plusieurs mesures pour préserver sa trésorerie, dont une réduction de 10 % de ses effectifs mondiaux (soit environ 17 000 postes pour presque 171 000 employés à travers le monde fin 2023). Il envisage par ailleurs la cession de ses activités spatiales pour recentrer le groupe et renforcer sa situation financière, rapportait le Wall Street Journal. Selon un calcul de l’AFP, Boeing a subi plus de 31 milliards de dollars de pertes nettes entre début 2020 et fin septembre 2024.
Le groupe pâtit toujours en outre d’une grève de plus de 33 000 ouvriers, qui paralyse depuis le 13 septembre ses deux usines principales.
Les salariés dans la région de Seattle ont rejeté le dernier projet d’accord social proposé par l’avionneur américain qui proposait une augmentation de 35 % des salaires mais pas de rétablir le système de retraite avantageux supprimé en 2008. Les employés ont reconduit la semaine dernière le mouvement social qui paralyse deux usines cruciales depuis plus d’un mois.
Avant cela, le géant de l’aéronautique peinait déjà à se remettre des conséquences des crashes successifs de 737 MAX en 2018 et 2019, qui ont fait 346 morts, et des effets de la pandémie de Covid-19 sur le secteur de l’aéronautique.
Source : Libération