Après la censure, l'urgence d'un pacte républicain et social qui respecte les choix exprimés par les citoyens

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Avec 331 voix « Pour », le gouvernement de Michel Barnier a été censuré. © Alain JOCARD / AFP

Avec 331 voix « Pour », le gouvernement de Michel Barnier a été censuré. © Alain JOCARD / AFP

 

La crise politique est profonde. L’emploi de l’article 49.3 par le premier ministre Michel Barnier pour faire adopter son budget a déclenché une motion de censure et entraîné la chute de son gouvernement. Une première depuis 1962. Depuis lors, jamais un gouvernement issu du camp battu aux législatives n’avait été nommé. La chute du gouvernement était écrite d’avance.

 

Pendant des mois, nous pourrions discuter des responsabilités de chacun, sans pour autant trouver une issue à cette crise. Cette situation inédite sous la Ve République est le choix d’un seul homme, celui du président de la République, de dissoudre l’Assemblée nationale à l’issue du scrutin des européennes, puis de nommer cinquante jours plus tard un premier ministre issu des rangs de LR pour maintenir son cap politique, au mépris du message des urnes.

 

Nous désirons, avec d’autres, sortir de l’impasse et répondre aux préoccupations de nos concitoyens, de nos entreprises, de nos collectivités, ainsi que des acteurs de la vie associative.

 

Nous sommes parfaitement conscients qu’aucune coalition ne détient la majorité absolue à l’Assemblée nationale, ce qui contraint chaque groupe et chaque force politique à travailler ensemble sur des compromis pour avancer. La seule question posée aujourd’hui est le sens dans lequel nous devons avancer.

 

Ce gouvernement, sans légitimité authentique, a choisi de se tourner vers l’extrême droite. Pourtant, plusieurs de ses ministres ont été élus au second tour des dernières élections grâce au front républicain et au désistement de la gauche. C’est une des raisons de notre censure, mais c’est aussi et surtout à cause des mauvais choix inscrits dans ses budgets.

 

Perte de revenus pour les retraités, les citoyens, les communes, les départements, les régions, perte de subventions pour les associations, perte de fonds pour nos hôpitaux, l’éducation, manque de moyens pour la justice, la sécurité, la transition écologique…

 

Comment laisser passer un tel budget qui provoquera de la colère chez tous ceux qui voient leur pouvoir d’achat une fois de plus affecté ? Comment accepter un budget qui conduira notre pays à une récession dramatique alors que des deux côtés de l’Europe, aux États-Unis comme en Chine, l’heure est à des investissements massifs des États pour protéger et doper l’économie, la consommation, la croissance ? Personne ne parle de la dette aux États-Unis, alors qu’elle est bien plus importante qu’en France.

 

C’est pourquoi le Parti communiste français, ses parlementaires, appellent à sortir de ces logiques et à construire rapidement un pacte républicain, social, respectant les choix exprimés par les citoyens et apportant des réponses immédiates à leurs demandes.

 

Lors des élections législatives, de nombreux députés ont été élus grâce à l’appui du front républicain. Les députés issus de la coalition du NFP sont arrivés en tête. Dans leur diversité, nos concitoyens ont exprimé des exigences élevées pour protéger leur pouvoir d’achat, garantir le service public, et surtout pour un changement de politique !

 

Travaillons à ce changement et ne laissons pas la France sans un gouvernement qui réponde aux attentes exprimées dans les urnes.

 

Nous ne demandons pas la mise en œuvre de tout notre programme. Nous appelons à la construction d’un pacte social et formulons 6 propositions qui nous paraissent essentielles : abrogation de la réforme des retraites, indexation des salaires et des pensions sur l’inflation, baisse du coût de l’énergie, soutien aux services publics, aux collectivités, à l’industrie et une diplomatie active en faveur de la paix.

 

Créons les conditions d’un gouvernement capable de construire des majorités autour de la justice sociale et des valeurs républicaines.

 

Il est temps que le président de la République regarde à gauche de l’Hémicycle et respecte le Parlement, les Français.

 

Nous serons toujours là pour engager ces discussions et trouver un chemin pour répondre aux urgences de notre pays, en mettant d’abord l’accent sur la défense des intérêts du peuple.

 

Par André Chassaigne, président du groupe GDR à l’Assemblée nationale, Cécile Cukierman, présidente du groupe CRCE-Kanaky au Sénat, et Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.

 

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