Bayer Villefranche sur Saône : en lutte pour l'emploi !
A la mi-octobre, le groupe Bayer Cropsciences annonçait la suppression de 400 postes en France, dont 87 dans le Rhône. Le groupe Bayer veut réaliser des économies dénonce l'intersyndicale du groupe. Économiser 2 milliards d'€ chaque année à partir 2026 : c'est l'objectif que s'est fixé le groupe pharmaceutique et agrochimique Bayer.
Cet objectif annoncé par le nouveau directeur général monde Bill Anderson en mars 2024, passe par des suppressions d'emploi à travers le monde et notamment en France. A Bayer Cropscience, 229 suppressions ont été annoncées aux comités centraux.
A Villefranche-sur-Saône, un des plus gros sites de production au niveau mondial qui compte 269 postes équivalent temps plein, 47 postes seront supprimés d'ici juillet 2025.
"On a déjà subi une première vague il y a quatre ans, avec 475 emplois supprimés chez Bayer dont 69 à Villefranche-sur-Saône", explique Jérémy Soltani, délégué syndical du site qui outre la fabrication de produits phytosanitaires (herbicides, fongicides insecticides), fait aussi de la formulation, du conditionnement et de la logistique.
Pour justifier la casse des emplois et la réduction de la masse salariale, Bayer Cropscience évoque trois enjeux : "maintenir la compétitivité" : "la réduction de sa dette, la gestion des litiges aux Etats-Unis et "la perte de brevets majeurs couplé au temps long de la recherche et de la mise sur le marché de nouvelles innovations" !! Ce plan permettra au groupe de maintenir sa position de leader sur le marché, selon Cropscience France.
Si le nombre de départs volontaires est insuffisant pour satisfaire les objectifs de Bayer, il sera suivi "si nécessaire, d’une phase de licenciements économiques vers la mi-année 2025", a expliqué CropScience France. Mais les nouvelles conditions de départ sont nettement moins avantageuses pour les salariés qu'il y a quatre ans lors de la précédente vague de suppressions d'emplois.
L'intersyndicale CFDT-CGT-FO, proteste tant chez Cropscience que du côté des activités pharmaceutiques. "Tout a été revu à la baisse : les indemnités de départ volontaires sont par exemple basées sur le minimum légal de la convention de la chimie, alors que des mois supplémentaires étaient auparavant accordés sur des critères d'âge ou d'ancienneté", souligne Jérémy Soltani.
La première réunion entre les syndicats et la direction a eu lieu le 29 octobre : "Si la direction reste sur ses positions et n'améliore pas l'accompagnement des salariés qui vont devoir partir, un important mouvement sera organisé", conclut J. Soltani.
Pour la CGT, l'objectif est de montrer son opposition à ce plan social et "de soutenir ceux qui pourraient être visés; Les plus en danger sont les jeunes recrues dans le secteur de production et les syndiqués. L'un d'eux est depuis 4 ans chez Bayer après 8 ans d'intérim au sein du groupe. "Ils nous bazardent au ras des pâquerettes. On aimerait que Bayer nous sécurise pour qu'on rebondisse à la sortie. Avec ce qui se passe dehors, c'est vraiment fou."
Il faut mettre à l'arrêt de l'usine pendant quinze jours, à la fin de l'année 2025, suggère un élu de la CGT qui imagine une intensification du mouvement de grève si les discussions avec la direction ne s'avèrent peu concluantes. Ces discussions non fructueuses et loin des demandes, a conduit la CGT a déposer début décembre un préavis de grève pour de meilleures conditions de départs.
Les drapeaux sont accrochés au portail, le barbecue est allumé, le barnum est installé : la CGT lance la grève à l'entrée du site industriel de Bayer. Plutôt calme au début, le syndicat prépare un piquet de grève pour accueillir les ouvriers en fin de boulot. Au menu : l'expression de la colère contre Bayer.
A suivre