Intervention d'Evelyne Ternant à la conférence nationale du PC le 14 décembre
Nous sommes réunis aujourd’hui à la suite de déboires électoraux, qui rendent nécessaire un retour critique sur notre activité et certains choix politiques.
L’implication des communistes dans le processus de préparation montre que nous avions besoin de ce moment d’introspection, mais il se déroule à un moment d’intensification des crises économique et politique françaises qui percute de plein fouet notre réflexion.
Nos relations au pouvoir macroniste ne doivent pas semer des illusions sur des compromis possibles qui troublent les communistes, comme la question de l’abrogation de la réforme des retraites, car il faut tenir compte de la nature du régime politique autoritaire instauré par Macron, qui est le coup de force permanent, et nous devons positionner notre parti à un niveau de résistance à hauteur de la violence du déni démocratique qu’il inflige au pays en maintenant coûte que coûte son clan au pouvoir.
Ce qui remonte de notre débat est le besoin de porter avec plus de détermination le projet communiste, qu’il faut faire vivre au quotidien des luttes et l’actualité, au lieu d’être un texte laissé en jachère entre deux congrès, et recouvert par une couche épaisse de propositions d’urgence : ce sont ces articulations entre urgences et projet qu’il faut travailler :
- résistance aux suppressions d’emplois et projet de sécurité d’emploi ou de formation avec nouveaux pouvoirs pour les salariés et des citoyens
- refus de la casse des services publics et maitrise publique et sociale du financement bancaire.
- combat pour la paix et propositions internationalistes pour faire reculer les rapports impérialistes de domination.
Le deuxième sujet qui traverse les contributions est celui de la stratégie de rassemblement.
Le NFP n’est ni la propriété de Mélenchon, ni celle de Faure, pas plus que d’aucun dirigeant de gauche. Il s’est constitué sous la pression populaire face à l’imminence d’une victoire du RN, et s’imposera à nouveau comme la seule alternative face à l’extrême droite et au macronisme.
Mieux vaudrait travailler au dépassement des insuffisances de son contenu transformateur et à la révision de l’accord électoral inéquitable pour le PCF.
Le Medef s’est mobilisé et se mobilise encore contre son programme, « fatal pour l’économie française, plongeant « le pays dans une crise profonde et durable », « dangereux » car « l’argent sortirait des entreprises pour payer l’ISF et ne serait plus disponible pour investir et décarboner ».
Le journal des « Echos » se délecte des craquements potentiels du NFP. L’adversaire de classe ne s’y trompe pas ! La résolution ne peut pas faire l’impasse sur le NFP et la nouvelle étape qu’il faut lui faire franchir.
Nous devons tenir fermement et sans les opposer le cap du projet révolutionnaire et celui du rassemblement.